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Sommaire

Numéro 81

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 81

André F.

André F. [2006]. À propos de la composition et de la répartition de la pluie sous couvert forestier. Forêt Wallonne 81 : 39-55.

En forêt, le volume et la composition chimique de la pluie changent lors du passage de celle-ci à travers la canopée. De plus, sa répartition au sol n’est pas régulière, elle est affectée par différents processus comme, par exemple, l’interception des gouttes par les feuilles ou l’écoulement de l’eau le long des troncs. Une même averse pourra donc donner lieu à des apports hydriques quantitativement et spatialement différents au niveau du sol et ce, suivant la composition spécifique du peuplement. Selon le type de feuillage, par exemple, la capacité de stockage par unité de surface de feuille peut être très différente. Ainsi, celle du chêne qui s’élève à 110 g d’eau par mètre carré de feuille est beaucoup plus élevée que celle du hêtre qui est de 64 g d’eau par mètre carré de feuille. Les caractéristiques des feuilles, branches et troncs influencent donc largement la quantité et la répartition des précipitations. Or, la façon dont l’eau des averses se distribue en forêt a une influence sur les caractéristiques du sol et sur la présence de certaines plantes herbacées. Parallèlement à la répartition des précipitations, cet article se penche également sur la composition chimique de la pluie. Il apparaît en effet que les apports en éléments nutritifs de la pluie sont indispensables au maintien de la fertilité des écosystèmes forestiers. Mais, outre des nutriments, la pluie contient aussi des composés acidifiants ayant un effet dommageable sur la végétation et la fertilité des sols forestiers. Il est dès lors important de connaître la composition chimique de la pluie et de comprendre les facteurs qui la modifient. En fait, la composition de l’eau de pluie est la résultante de deux séries de mécanismes. Il y a d’abord la condensation de l’eau, où certains éléments sont intégrés aux microgouttelettes qui composent les nuages. Ces nuages se chargent ensuite d’éléments présents dans l’atmosphère ou d’éléments résultant du contact des nuages avec certains gaz. Ensuite, vient le processus du lessivage atmosphérique : lorsque les gouttes de pluie tombent, elles capturent et dissolvent des gaz. En définitive, l’écosystème forestier est non seulement sous l’influence de la quantité et de la composition chimique des précipitations mais également sous l’influence de la répartition de ces dernières selon les caractéristiques de la canopée. Le gestionnaire forestier peut donc, même s’il n’a aucun pouvoir sur les caractéristiques stationnelles de sa forêt, influencer de manière non négligeable les processus conditionnant l’évolution de sa fertilité par un mode de sylviculture et un choix approprié des essences.

Hürner H., Libois R.

Hürner H., Libois R. [2006]. Le loir gris, Glis glis, en Belgique, un animal discret et méconnu. Forêt Wallonne 81 : 3-7.

Le loir fait partie de la famille des gliridés comme le lérot et le muscardin. C’est un animal nocturne, végétarien et arboricole qui passe la moitié de l’année en léthargie. De par ses grandes exigences écologiques, le loir est une espèce rare. En effet, il est très sensible aux conditions météorologiques, son habitat naturel disparaît et il possède un faible potentiel reproducteur. Afin de mieux connaître l’espèce et d’élaborer des aménagements forestiers nuisant le moins possible à celle-ci, un programme de recherche a été mis en place par l’Université de Liège. Dans le cadre de ce projet, des nichoirs attractifs ont été installés en Lorraine belge et plusieurs loirs ont été munis de collier émetteur. Ces colliers permettent d’étudier le comportement et les déplacements des individus. Les populations de loirs belges sont fragilisées par divers facteurs génétiques comme la consanguinité et la dérive génétique. L’étude utilise également des marqueurs génétiques qui permettront de tirer la sonnette d’alarme en cas de variabilité trop faible au sein des populations mais aussi de déterminer les liens de parenté entre les différents individus. La première année de recherche terminée, les chercheurs sont relativement optimistes : plusieurs loirs ont été capturés, pesés et marqués, le radio-pistage fournit des renseignements très utiles, ces renseignements sont complétés par l’outil génétique.

Colson V.

Colson V. [2006]. La fréquentation des massifs forestiers à des fins récréatives et de détente par la population wallonne et bruxelloise. Forêt Wallonne 81 : 26-38.

Une enquête téléphonique menée auprès de 1 005 personnes habitant les régions wallonne et bruxelloise a tenté de caractériser le type de public qui se rend en forêt, les périodes recherchées ou encore les activités pratiquées. Les destinations choisies et le consentement à payer pour ce type de loisir ont également été abordés. Cette enquête a permis de faire ressortir quelques éléments importants : une grande proportion de la population ressent le besoin de se rendre en forêt pour se détendre, surtout chez les 35-44 ans ; l’objectif principal de la sortie en forêt est la détente (96 %) ; l’essentiel de la fréquentation se fait le week-end, même si les sportifs et les retraités s’y rendent la semaine ; on constate deux types de fréquentation, celle de proximité du domicile, et celle davantage touristique. Sur ce point, l’enquête a permis de dresser une carte des sites de fréquentation des forêts par le public. Les pôles identifiés sont : les Hautes-Fagnes, la vallée de la Semois, le Sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, les grandes agglomérations et les communes touristiques ardennaises ; la valeur attribuée par le public aux activités récréatives en forêt semble importante au vu du consentement à payer (entre 2 et 150 euros/an) fixé par les personnes interviewées (23 %).

de Paul M.-A., Lombaerde F., Jourez B.

de Paul M.-A., Lombaerde F., Jourez B. [2006]. Approche économique du cheval en forêt. Forêt Wallonne 81 : 15-25.

Dans le domaine du débardage, la compétitivité du cheval par rapport aux engins motorisés est régulièrement mise en doute. Pourtant, une bonne partie des premières éclaircies résineuses en Province du Luxembourg sont exploitées à l’aide du cheval. Mais qu’en est-il réellement au niveau économique ? La rentabilité du cheval est souvent contestée suite à une analyse trop superficielle de la situation. En effet, en ne prenant en compte que les aspects de capacité de traction ou de vitesse maximale de déplacement, les engins motorisés sont de loin les plus « performants ». Par contre, si on intègre dans l’analyse la maniabilité ou les coûts horaires du cheval, la différence est quelque fois significative. Une analyse économique complétée par un logiciel de simulation qui compare le cheval de trait et le tracteur agricole dans les opérations de débusquage et de débardage montre à quel point le cheval a sa place en forêt. Les deux grandes informations à retenir de cet article sont que, premièrement, le cheval n’est pas un outil dépassé et, deuxièmement, son domaine d’activité ne se limite pas aux terrains humides, aux parcelles ayant un relief bouleversé ou aux zones périurbaines. Le cheval est même très performant, d’un point de vue économique, dans les opérations de débusquage des premières éclaircies résineuses qui présentent les particularités suivantes : faible volume unitaire moyen des arbres ; distances de débusquage courtes ; peuplement dense. Une dernière chose importante à signaler est que dans un contexte où la compaction et la déstructuration des sols sont des phénomènes qui inquiètent propriétaires et gestionnaires, le cheval est un formidable outil respectueux de l’environnement.

Degen T., Devillez F., Jacquemart A.-L.

Degen T., Devillez F., Jacquemart A.-L. [2006]. Influence des trouées sur la diversité végétale en hêtraie. Cas d’une hêtraie dans les Vosges du Nord. Forêt Wallonne 81 : 8-14.

Suite au passage de deux tempêtes en 1999 en France, des milliers d’hectares de forêt ont été détruits. La principale conséquence sur le terrain est l’apparition de nombreuses trouées de différentes tailles. Des scientifiques se sont intéressés à l’influence de ces trouées sur la diversité spécifique. Les observations se sont déroulées sur soixante-cinq placettes situées dans des trouées et ont été comparées à celles obtenues dans dix autres placettes situées, elles, sous couvert forestier. Elles ont été réalisées durant les troisième et quatrième années après les tempêtes. Les premiers résultats montrent : au total, un relevé de 127 espèces dont 17 arborescentes ; un nombre moyen d’espèces deux fois plus élevé dans les trouées que sous couvert ; un taux de recouvrement supérieur dans les trouées ; du point de vue du tempérament des plantes, on retrouve essentiellement dans les trouées des plantes héliophiles (les espèces sciaphiles n’en sont pas pour autant exclues) ; les espèces indicatrices des trouées sont principalement des espèces de lisières et de stades juvéniles de recolonisation ; les espèces endozoochores couvrent 33, 6 % des espèces dans les trouées contre 3, 2 % en forêt et le nombre d’espèces anémochores est deux fois et demi plus élevé dans les trouées. Grâce à la création du surplus de lumière qu’elles occasionnent dans les trouées, les tempêtes sont donc bénéfiques, du moins à court terme, pour la diversité floristique. Ces différentes observations ont également démontré qu’il est plus intéressant d’un point de vue diversité d’installer des trouées dispersées que de maintenir de grands espaces ouverts. Il serait donc intéressant de tenir compte de cette étude lors de l’exploitation et de privilégier des mises à blanc de petites tailles où la recolonisation serait plus rapide.