Une étude basée sur 10 années de données entomologiques en Allemagne révèle que la plupart des 140 sites étudiés voient leurs populations d’insectes décliner pour la plupart des espèces. Les déclins les plus marqués s’observent là où la proportion d’essences non indigènes est importante et dans les sites dont de grandes quantités de bois ont été récoltées 10 à 15 ans avant le début de l’échantillonnage.
Les insectes les plus affectés par ces déclins sont surtout les grandes espèces, les espèces les plus abondantes et les espèces de niveau trophique élevé (carnivores). En revanche, la richesse spécifique et l’abondance en insectes herbivores ont augmenté au fil du temps. Certains de ces herbivores sont des espèces généralistes ou associées au hêtre, une essence qui a été favorisée par rapport aux conifères ces dernières décennies dans la sylviculture allemande. Parmi les raisons expliquant cette augmentation, on peut également citer le fait que les paysages perturbés présentent a priori une diversité en plantes herbacées plus grande, et que les herbivores vivent en association étroite avec leurs plantes hôtes. Une dernière hypothèse est que si les insectes carnivores de niveau trophique élevé déclinent, les herbivores ne s’en porteront que mieux.
Pour enrayer ce déclin alarmant de nos insectes forestiers, une gestion adéquate doit donc être envisagée, favorisant notamment plus d’essences indigènes dans les peuplements et une exploitation en partie amoindrie là où les récoltes de bois sont intenses.