Dans cette étude, 1 200 contenus stomacaux et 740 tractus reproducteurs femelles de sangliers tirés au Grand-duché de Luxembourg pendant 27 mois consécutifs (2003-2006) ont été analysés. 70 % des estomacs analysés contenaient de la nourriture issue d’agrainage, correspondant à 40 % du volume total analysé. Ces résultats permettent de montrer que les sangliers avaient accès au nourrissage, surtout du maïs en grains, pendant toute l’année. L’analyse temporelle permet de montrer que la quantité de maïs consommée dépend de la disponibilité d’autres aliments et de la préférence des sangliers vis-à vis de ceux-ci, les sangliers préférant le maïs en lait (disponible en culture) au maïs sec. Ceci met en question l’efficacité de l’agrainage dissuasif, d’autant plus qu’un agrainage massif et pendant toute l’année constitue un apport riche en énergie, même en temps de disette naturelle. L’analyse des tractus reproducteurs a montré que des femelles peuvent se reproduire avant l’âge de 6 mois. Et malgré que l’échantillon soit constitué surtout de femelles de moins de 2 ans, la taille moyenne de portée était de 5, 3. Même si l’augmentation de la population de sangliers est sûrement due à de nombreux facteurs, il est probable que l’apport massif et continu de nourriture y contribue.