Comme un peu partout en Europe, les populations de cerfs et de sangliers n’ont jamais été aussi élevées en Wallonie que lors de cette dernière décennie. L’augmentation des deux espèces s’accompagne forcément d’une expansion géographique de leur aire de répartition. Cette augmentation engendre des impacts considérables à plusieurs niveaux : dégâts à l’agriculture, à la production forestière, aux écosystèmes, ainsi que rôle de réservoir d’agents pathogènes joué par ces deux espèces. Les distances individuelles parcourues sont des éléments importants pour mieux comprendre la démographie, la dispersion de la population et le flux génétique. Une étude réalisée par le DEMNA et basée sur la capture et le suivi de marcassins et de faons a apporté des éléments de réponses à trois questions : Quelles catégories d’individus sont susceptibles de réaliser les plus grands déplacements ? Réponse : Pour les deux espèces, ce sont les jeunes mâles qui se déplacent sur les plus grandes distances. Observe-t-on le phénomène de dispersion natale (le fait de quitter le domaine vital maternel) chez les deux espèces et dans quelle proportion ? Réponse : cerfs et sangliers montrent un taux de dispersion similaire en fonction des catégories sociales : 53 et 42 % pour les mâles subadultes et 14 et 16% pour les femelles et les juvéniles. Les zones cynégétiques (ZOC) préalablement dessinées pour gérer l’espèce cerf sont-elles pertinentes et conviennent-elles au sanglier ? Réponse : Une différence de comportement a été observée chez le sanglier pour lequel la dispersion est légèrement plus importante. De plus, les mâles subadultes ne sont pas les seuls concernés par la dispersion. Les limites de zones sont donc davantage perméables aux sangliers qu’aux cerfs. En conclusion, les résultats montrent que les distances parcourues par les deux espèces en fonction du groupe social sont du même ordre de grandeur. La délimitation des ZOC semble pertinente pour le cerf mais pas pour le sanglier. [C.S.]