L’article analyse deux stratégies sylvicoles pressenties pour être favorables au stockage du carbone : la capitalisation sur pied et la substitution d’essences. Ce stockage est un enjeu majeur pour la lutte contre le réchauffement climatique. La capitalisation sur pied correspond à un ralentissement des récoltes, qui devrait générer un puits de carbone additionnel par l’augmentation des stocks moyens de biomasse sur pied. La substitution d’essences à croissance lente, comme le chêne sessile ou le hêtre, par des essences résineuses à croissance rapide, comme le pin laricio ou le douglas, pourrait entraîner une absorption plus rapide du CO2. L’analyse a été réalisée sur base d’une chaîne de modèles prenant en compte l’ensemble des compartiments dans lesquels le carbone est impliqué, à savoir la biomasse forestière, le sol mais aussi les produits forestiers issus de l’exploitation (avec la notion de « durées de vie apparentes »). L’article montre qu’une capitalisation sur pied engendrerait un puits de carbone additionnel dépendant de l’état initial des peuplements, de la fertilité et de la nouvelle sylviculture pratiquée. Il pourrait s’élever jusqu’à 142 tC/ha après obtention du régime permanent dans le cas le plus favorable. La substitution des feuillus par des résineux serait également un puits de carbone important (jusqu’à 2 tC/ha/an) pendant plusieurs décennies mais s’avérerait d’un stock de carbone moyen inférieur sur le long terme.
Patrick Vallet
Vallet P. [2008]. Impact de différentes stratégies sylvicoles sur la fonction puits de carbone des peuplements forestiers. Forêt Wallonne 95 : 38-57.