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Le câble-mât pour protéger les zones de captage

© Claudius/Wikipédia
Situées dans l’Hérault, en France, les forêts du groupement forestier de Saint-Geniès-de-Varensal sont situées sur des reliefs marqués (pente > 50 %) et dans un périmètre de protection de captage d’eau potable. Une partie des peuplements est bien desservie alors que le restant se situe en dessous de la piste principale, ne permettant pas de réaliser les exploitations. Les peuplements de résineux n’ont donc jamais été éclaircis malgré leur bonne qualité.
Les caractéristiques du sous-sol traduisent un risque élevé de transmission des éventuelles perturbations. L’ouverture d’une nouvelle desserte a donc rapidement été abandonnée et le gestionnaire s’est orienté vers le débardage aérien, à l’aide d’un câble-mât, pour ramener les bois vers l’amont et la piste principale. Le volume exploité est de 1 700 m3 sur 17 ha. La coupe rase a été proscrite, bien que le maintien d’un couvert entraîne un surcoût et complique les opérations en fortes pentes. Le but était de limiter les risques d’érosion et de préserver la qualité de l’eau.
L’entreprise qui a réalisé les opérations se déplace pour des volumes minima de 1 500 m3. L’utilisation du câble-mât se justifie pour des arbres de volume unitaire élevé et des prélèvements de minimum 80 m³/ha. La première étape du chantier consiste à ouvrir des passages pour le câble de 3 à 6 m de largeur tous les 30 à 50 m. Les consignes pour l’éclaircie sélective entre les passages de câble sont la suppression des arbres de mauvaise qualité et de gros volume, avec un prélèvement de 70 à 130 m³/ha. L’abattage a été réalisé manuellement par 2 ou 3 bûcherons et les arbres sont débusqués en long vers l’axe principal par le chariot du câble. Une fois sur la piste principale, un opérateur billonne et trie les bois selon leur qualité à l’aide d’une abatteuse.
Les bois ont été valorisés dans des scieries locales, mais aussi dans différents pays européens. Les frais d’exploitation atteignent 36 €/m³. Le surcoût engendré par l’exploitation par câble-mât a été supporté par le Syndicat intercommunal d’adduction d’eau (SIAE) au travers d’une subvention. Il s’agit donc d’un partenariat bénéfique à tous, propriétaires et population locale.
Lagacherie M. (2017). Le câble au service de la protection de l’eau. Forêts de France 602 : 35-37.

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