Les poissons de nos cours d’eau rencontrent de nombreux obstacles à franchir pour pouvoir circuler librement. Ils sont donc perturbés dans leur cycle de vie par la limitation de l’accès à des habitats naturels de reproduction, de grossissement ou de refuge. Pour cette raison, des dispositifs de franchissement sont souvent mis en place. Mais quelle est leur praticabilité ?
Afin d’évaluer l’efficacité de ces dispositifs, une technologie basée sur la radiofréquence a été utilisée sur la Durolle dans le Puy-de-Dôme. Elle a permis d’identifier les poissons individuellement et d’analyser leurs déplacements le long d’une buse de 104 mètres, aménagée pour rétablir la circulation piscicole.
Les principaux résultats révèlent que seulement 13 % des poissons marqués ont franchi la buse. Ce chiffre monte à 75 % lorsqu’on ne considère que les poissons attrapés à l’amont de la buse lors du marquage de ceux-ci (99 sur les 815 truites marquées). La taille des poissons n’est pas un critère significatif pour le franchissement de la buse. Donc, tout porte à croire que le taux de franchissement faible est plutôt dû à un comportement sédentaire qu’à une incapacité de franchissement du dispositif. Enfin, l’aménagement réalisé permet le franchissement des truites dans la gamme de débits utilisée pour son dimensionnement (0,18-2,5 m3/s), la période de franchissement majoritaire étant en octobre/novembre.
Caudron A., Bergé J., Richard A., Heurtebise C. (2020). La technologie RFID pour évaluer le franchissement piscicole d’une buse aménagée de grande dimension. Sciences Eaux & Territoires.
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