La chalarose est une maladie originaire d’Asie orientale qui a vraisemblablement été importée en Pologne autour de 1960. Elle est détectée en 2000 en Pologne puis en 2007 en France. Dans son aire d’origine, sur les frênes indigènes, elle a un faible pouvoir pathogène. En revanche, elle est très agressive sur notre frêne (Fraxinus excelsior), chez qui elle entraîne : réduction de croissance, affaiblissement général du plant favorisant l’installation de parasites secondaires et mortalités. Sa propagation est très rapide, elle progresse de 50 km/an. La distance de dispersion des spores est estimée entre 1,5 et 2,5 km.
Sur notre frêne indigène, le champignon ne se limite pas aux feuilles et progresse vers les rameaux avant la chute des feuilles, donnant aux houppiers des arbres infectés, des allures dépérissantes. En situation particulièrement favorable, le champignon est capable de pénétrer à la base du tronc et de former des nécroses au collet souvent surinfectées par l’armillaire, accélérant le pourrissement du collet jusqu’au cœur du tronc et la mortalité des sujets âgés.
Elle n’a pas les mêmes impacts partout. Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour gérer au mieux la maladie (âge des arbres et date d’arrivée de la maladie) :
Il n’y a donc pas toujours urgence à réaliser des coupes sanitaires dans les peuplements et encore moins dans les arbres âgés. Un troisième facteur à prendre en compte est la densité de frênes :
Globalement les sites les plus humides présentent une sensibilité à la maladie plus grande. Dans les sites mésophiles ou sec, la maladie évolue beaucoup moins rapidement.
Le dépérissement des houppiers n’est souvent pas un critère suffisant pour déterminer la prochaine mortalité de l’arbre car certains sujets présentent des capacités de résilience qui leur permettent de survivre encore longtemps (encore plus vrai chez les sujets âgés).
La prise en compte des nécroses au collet est en revanche un bon indicateur de mortalité :
Husson C. (DSF) & Marçais B. (INRA) (2018). L’épidémiologie au service de la sylviculture. Forêt Entreprise n°243.