Le chêne rouge d’Amérique est bien plus prolifique en termes de régénération et de dispersion que les chênes sessiles et européens. Cette essence, importée en Europe, soulève des interrogations quant à son potentiel invasif au sein des forêts européennes. Les facteurs contrôlant sa dispersion et sa régénération ainsi que la diversité fonctionnelle des forêts envahies ont été étudiées dans des peuplements d’Europe centrale.
Cent quatre-vingts relevés phytosociologiques avec présence de chêne rouge d’Amérique ont été collectés. Des échantillons de sol ont été prélevés aléatoirement sur cent relevés. Des inventaires floristiques ont également été réalisés dans cinquante-cinq zones forestières non envahies.
La probabilité de régénération et d’envahissement du chêne rouge d’Amérique est plus forte en présence de semenciers. Le nombre de semis est plus important au sein des zones exploitées. La végétation accompagnant le chêne rouge varie en fonction des facteurs environnementaux et des types fonctionnels de plantes, c’est-à-dire qui répondent de façon similaire aux facteurs environnementaux.
Le couvert du chêne rouge d’Amérique influence la place occupée dans la canopée des autres espèces. La comparaison des zones envahies et non envahies montre que le site envahis par le chêne rouge ont des valeurs plus faibles de richesse fonctionnelle et de répartition des espèces. Ceci montre une plus grande infiltration au sein de l’habitat et une moindre importance de la compétition directe envers les autres essences.
Les pratiques de gestion forestière jouent donc un rôle crucial dans la présence et la régénération du chêne rouge d’Amérique. Néanmoins, la capacité du chêne rouge d’Amérique à influer sur la composition en espèces et la diversité fonctionnelle est plutôt faible.
Chmura D. (2020). The spread and role of the invasive alien tree Quercus rubra (L.) in novel forest ecosystems in Central Europe, Forests 11(5), 586.