Search
Generic filters
Formation
Revue Forêt.Nature
Forêt.Mail
Bibliotheque

Sommaire

Numéro 98

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 98

Mathieu Jonard, Frédéric André, Quentin Ponette

Jonard M., André F., Ponette Q. [2009]. Cycle des éléments et évaluation de la fertilité chimique en forêt. Forêt Wallonne 98 : 60-70.

Réaliser le bilan de fertilité d’une station s’inscrit dans la gestion durable de la forêt. Les écosystèmes forestiers les plus pauvres sont menacés par des déséquilibres nutritionnels sous l’effet des dépôts atmosphériques et des changements climatiques. De plus, la diversification des sources énergétiques, l’évolution des techniques d’exploitation du bois et de sa transformation conduisent à une exploitation accrue de l’arbre. Face à ces pressions le forestier doit pouvoir poser un diagnostic fiable sur l’état des sols de sa forêt. À partir d’un bilan de fertilité estimant les flux des éléments minéraux dans l’écosystème, le forestier pourra agir à son niveau pour maintenir tel ou tel type d’élément. Le choix de la sylviculture (structure de la canopée, densité du peuplement), de l’essence, du type d’exploitation (tronc ou houppier)… influence véritablement le bilan global. La nature et la quantité de produits exportés de la forêt affectent également considérablement les sorties totales d’éléments minéraux. Les concentrations en éléments suivant les compartiments de l’arbre augmentent dans l’ordre : bois du tronc, branche, feuillage.

Stéphanie Bonnet

Bonnet S. [2009]. Un Modèle Numérique de Canopée pour l’estimation de la hauteur dominante des peuplements résineux en Région wallonne. Forêt Wallonne 98 : 53-59.

L’outil présenté dans cet article permet une estimation rapide, peu coûteuse et relativement précise de la hauteur dominante de peuplements résineux équiennes. La réalisation de couvertures photographiques aériennes numériques à très haute résolution offre des opportunités importantes. L’image obtenue peut être rectifiée de telle façon qu’elle puisse se superposer à une carte. On parle alors d’image orthorectifiée. On peut recueillir ainsi des informations sur l’altitude du toit de la canopée (hauteur de la canopée), l’altitude au niveau du sol (hauteur du relief), et par déduction (hauteur de la canopée, moins hauteur du relief), une information sur la hauteur dominante des peuplements. Cet outil a l’intérêt d’être applicable sur l’ensemble du territoire wallon et de ne nécessiter aucune mesure de terrain.

Jérôme Perin, Hugues Claessens

Perin J., Claessens H. [2009]. Considérations sur la désignation et le détourage en chênes et hêtre. Forêt Wallonne 98 : 39-52.

Détourer un arbre, c’est libérer son houppier de toute concurrence directe. Cet article concerne l’impact de l’intensité de détourage sur la croissance et la qualité des arbres-objectif en chêne et en hêtre. Il se base sur l’analyse de l’évolution des dispositifs de démonstration conçus et mis en place dans le contexte de « l’accord cadre de recherche et vulgarisation forestières », et qui ont été le support d’une récente formation à la sylviculture d’arbres-objectif. Six dispositifs de détourage d’environ 1 hectare sont installés, dont trois en hêtre, deux en chêne pédonculé et un en chêne sessile. Chaque dispositif se compose de quatre parcelles d’égale superficie contenant chacune au minimum dix arbres-objectif désignés à une distance moyenne de 11 à 13 mètres respectivement en hêtre et en chêne. Une intensité de détourage a été appliquée via un rayon de détourage déterminé : détourage faible : avec un rayon de détourage au sol égal à quatre fois la circonférence à 1, 30 mètre de chaque arbre-objectif (un à deux arbres prélevés par arbre-objectif) ; détourage moyen : six fois la circonférence (trois à six arbres prélevés) ; détourage fort : huit fois la circonférence (six à neuf arbres prélevés) ; détourage très fort : dix fois la circonférence (onze à seize arbres prélevés). Un suivi dendrométrique trisannuel a été assuré (mesure de la circonférence à 1, 30 mètre, relevé des gourmands, calcul de huit rayons de cimes, de huit distances à la cime des compétiteurs avant et après détourage, hauteur totale, hauteur de cime). Trois ans après le détourage, deux analyses ont été menées : une synthèse des observations par distance puis par essence ; une analyse plus poussée des relations entre l’accroissement en circonférence, le développement des gourmands et les différentes variables ayant trait à la désignation et au détourage.

Jérôme Antoine, Olivier Desteucq, Patrick Mertens

Antoine J., Desteucq O., Mertens P. [2009]. Bientôt une nouvelle source de graines de haute valeur génétique pour le douglas. Forêt Wallonne 98 : 3-11.

Les progrès acquis grâce au programme d’amélioration génétique du douglas, en cours depuis les années ‘30 en Belgique, ont permis de mettre dans le commerce des graines offrant aux sylviculteurs une meilleure homogénéité en termes de croissance, de forme et d’adaptation. Afin de garantir à la forêt wallonne un approvisionnement durable et de qualité en graines belges de douglas, un nouveau verger à graines a récemment été installé à Fenffe.

Jean-Marc Henin, Caroline Pollet, Jacques Hébert, Benoît Jourez

Henin J.-M., Pollet C., Hébert J., Jourez B. [2009]. Valorisation du douglas en bois de structure et bardages : impact de la vitesse de croissance des arbres. Forêt Wallonne 98 : 29-38.

Jusqu’à présent, la gestion du douglas était plus ou moins calquée sur celle de l’épicéa, ce qui impliquait une sous-exploitation du potentiel. La recherche présentée a pour but d’évaluer l’impact de la vitesse de croissance sur les caractéristiques du matériau produit et donc l’impact de la sylviculture opérée sur le douglas. Soixante-six arbres ont été choisis dans onze peuplements. Six arbres par peuplement : deux dominants, deux co-dominants, deux dominés. L’âge des peuplements se situe entre 40 et 70 ans. Les peuplements les plus jeunes ont suivi les scénarios sylvicoles les plus dynamiques, les peuplements les plus vieux ont été soumis aux pratiques les plus conservatrices. Sur base d’un classement visuel, 85 % des bois de structure et 77 % des lames de bardage débitées sont valorisables. Ces débits sont représentatifs de plus de 75 % du volume marchand des arbres. Le constat est donc positif. La maximisation de la croissance du douglas n’est pas la solution qui permet une valorisation optimale de la ressource par le secteur de la première transformation, en raison de l’augmentation de la nodosité avec la vitesse de croissance. Par contre, la largeur moyenne des cernes mesurée sur les sciages n’est pas en soi un facteur pénalisant pour le classement visuel. Dans un contexte de classement visuel, la recherche de vitesses de croissance relativement élevées semble subordonnée à la pratique d’un élagage qui permettra de pallier la forte branchaison. Il reste à évaluer si la plus-value apportée par l’élagage compense la perte de qualité engendrée par l’augmentation de la taille des nœuds au-delà de la partie élaguée, quand on sait que pour 6 mètres élagués, 65 % du volume des arbres du peuplement final ne le sont pas.

Jérôme Perin, Hugues Claessens, Jacques Hébert

Perin J., Claessens H., Hébert J. [2009]. Nouvelles courbes de productivité pour le douglas en Région wallonne. Forêt Wallonne 98 : 22-28.

Les courbes de productivité servent entre autres à estimer le potentiel de production des peuplements existants. Il s’avérait opportun d’élaborer de nouvelles courbes afin de mieux rendre compte de l’évolution des hauteurs dominantes observées en douglasaies et plus généralement dans les peuplements relativement jeunes et très productifs, non pris en compte lors de l’élaboration des précédentes courbes. Vingt-quatre analyses de tiges ont été réalisées pour créer ce nouveau modèle. Dans douze peuplements différents, deux arbres parmi les plus gros ont été choisis par peuplement pour représenter la hauteur dominante. Quatorze de ces analyses ont été réalisées sur douglas abattus. Dix sur douglas debout, dont six réalisées sur des dominants dans des peuplements de 40 ans et quatre dans deux peuplements centenaires. Le modèle mathématique de Duplat et Tran-Ha III a conduit au meilleur ajustement par rapport aux données récoltées. Ce qui a permis de définir quatre nouvelles classes de productivité : classe I dont la hauteur dominante à 50 ans (Hdom50) est comprise entre 39 et 45 mètres ; classe II dont la Hdom50 est comprise entre 33 et 39 mètres ; classe III dont la Hdom50 est comprise entre 27 et 33 mètres ; classe IV dont la Hdom50 est comprise entre 21 et 27 mètres. Ce modèle montre que le douglas, après un démarrage parfois difficile sur certaines stations, semble maintenir très longtemps une forte croissance, de l’ordre de 70 cm par an en deuxième classe de productivité entre 20 et 50 ans.

Pascal Balleux, Benoît Lentz, Quentin Ponette

Balleux P., Lentz B., Ponette Q. [2009]. Instabilité et courbure basale des jeunes peuplements de douglas : évaluation du rôle exercé par le système racinaire. Forêt Wallonne 98 : 12-21.

Une exploration du système racinaire de jeunes douglas droits et courbés a été menée afin d’identifier les causes de ce problème. Le peuplement de douglas choisi est situé en Ardenne méridionale (Wallonie). Il a 15 ans, une hauteur dominante de 14, 8 mètres et a été planté en S2R2 à une densité de 2 500 plants par hectare. La méthode d’exploration a consisté à compter et mesurer les racines dans deux fosses de 40 cm de profondeur et 90 cm de large par arbre, une dans le sens de la courbure et l’autre à l’opposé. Des arbres droits voisins ont subi le même comptage. Les résultats montrent que le diamètre moyen des racines, la surface racinaire totale et celle du côté exposé aux vents dominants des arbres courbés sont significativement inférieurs à ceux des arbres droits. De plus, le système racinaire des arbres courbés a tendance à être moins symétrique que celui des arbres droits. Les auteurs insistent sur la bonne qualité des plants, et spécialement celle du chevelu racinaire, pour assurer le succès de la future plantation.

Christine Farcy

Farcy C. [2009]. L’aménagement forestier en Région wallonne : une démarche en évolution. Forêt Wallonne 98 : 71-76.

Dans les sociétés post-industrielles comme la Wallonie, un rôle croissant est attribué à la production de services et une importance accrue aux valeurs culturelles, environnementales et esthétiques. Avec le nouveau code forestier adopté le 15 juillet 2008, l’aménagement forestier prend une envergure clairement multifonctionnelle. La production de bois reste importante mais d’autres problématiques sont prises en compte (biodiversité, eau, public, chasse…). L’approche est plus globale. Ainsi, l’aménagement se situe dans la sphère de l’activité économique au sens large. C’est-à-dire que l’activité forestière produit et met à disposition d’autrui des biens matériels comme le bois mais aussi des biens immatériels, appelés services, comme le stockage du carbone, la biodiversité ou encore la purification de l’eau.