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Numéro 91

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 91

Michel Bailly

La maladie de Lyme apparaît encore comme une maladie difficile à cerner. Pourtant, depuis sa découverte en 1984, de nombreuses avancées ont été faites à son sujet. Que ce soit dans le domaine médical ou biologique, de nouveaux éléments nous aident aujourd’hui à mieux la com- prendre. Des questions se posent même quant à l’implication du grand gibier.

Heyninck C., Bailly M.

Heyninck C., Bailly M. [2007]. Un pionnier du granulé : Granubois à Bièvre. Forêt Wallonne 91 : 3-9.

La Région wallonne compte aujourd’hui quatre producteurs de granulés de bois. Ces industries ont une capacité de production annuelle d’environ 226 000 tonnes de granulés. 96 000 sont destinées à la consommation domestique, les 130 000 autres alimentent la fabrication industrielle d’électricité. Le secteur est actuellement en surproduction de 20 000 tonnes. Cela dit, les fabricants ne sont pas inquiets et se prédisent un avenir radieux tant que le prix du pétrole augmente. C’est en effet celui-ci qui pousse le public à s’équiper de poêles et de chaudières à granulés. Or, pour chaque appareil vendu, on compte 2 tonnes de matière pour l’alimenter. Les chiffres des ventes d’appareils ne sont pas encore connus pour 2007 mais depuis début 2005 à fin 2006, le nombre d’appareils vendus à augmenté de près de 1 300 %. Au niveau européen, on prédit une production, dans un proche avenir, de 2 500 tonnes de granulés par jour.

Corvol-Dessert A.

Corvol-Dessert A. [2007]. Les propriétaires forestiers et la production ligneuse : France-Europe. Forêt Wallonne 91 : 29-43.

Comme dans l’ensemble européen, la forêt privée française reflète la forêt nationale. Elle hérite de l’agro-pastoralisme et de la priorité donnée au bois de feu. La forêt française privée est davantage feuillue. Au sein de l’Union européenne, c’est un avantage car elle complète la production européenne mais un inconvénient pour les propriétaires dont les parcelles ne sont pas enrésinées. La propriété privée est mal connue. Quelques caractéristiques cependant : le propriétaire ne veut pas s’ennuyer avec un bien qui rapporte peu. En effet, la sylviculture est peu rentable. Elle produit entre 0 et 3 % d’intérêt ; l’amélioration des performances est gênée par la taille moyenne des propriétés, minuscule à l’échelle internationale : 7 hectares ; au morcellement des biens s’ajoute leur transmission. L’âge moyen des sylviculteurs est de 62 ans. Le forestier doit réfléchir à la manière de transmettre son bien. Les enfants, souvent partis vivre en ville, ne s’intéressent pas à un tel patrimoine ; la non-assurance est la règle ou presque : 7 % des superficies et 0, 5 % des propriétaires seulement sont assurés ; les feuillus demeurent majoritaires. La mécanisation des récoltes qui devrait atteindre 44 % en 2010 (elle concernait 2 % des peuplements en 1999) est un vœu pieu. Le matériel lourd est inadapté aux feuillus. Ce sont les résineux des plaines qui profitent de la mécanisation. En outre, cela nécessite la formation des conducteurs ; le manque de main d’œuvre. On reproche aux métiers de la forêt une image dévalorisante, une besogne épuisante, un salaire dérisoire. Pourtant, depuis une dizaine d’années, tous les prix sont à la hausse. C’est indépendant de la maturité des peuplements. Cela prouve que l’intérêt sylvicole est secondaire. On ne prélève plus que le tiers de la production biologique : les arbres constituent alors une réserve verte. Le propriétaire peut se réjouir s’il dispose de peuplements de qualité : arbres bien desservis, bien éclaircis, bien élagués. Les critères ne sont pas définis par ceux qui éduquent les arbres mais par ceux qui les achètent. Deux pistes sont prometteuses : les maisons à ossature bois et le renouveau du bois de feu (bûches, rondins, plaquettes, granulés). Standardisation et préfabrication charpentent la réussite des maisons à ossature bois. Ce qui pondère les bénéfices qu’en espèrent les sylviculteurs : les bois des maisons à ossature bois viendraient des pays scandinaves, en avance sur la normalisation ou des pays où la main d’œuvre est moins chère. En outre, la pratique courante outre-Atlantique des maisons ossature bois « clé en mains » va resserrer les prix. La maison à ossature bois n’annonce pas forcément un avenir radieux pour les sylviculteurs nationaux mais elle revalorise l’image du bois aux yeux du citoyen. En revanche l’engouement actuel pour le chauffage au bois offre un créneau réel. La fourniture du chauffage n’est pas délocalisable. On espère ainsi alléger la dépendance énergétique, combattre l’effet de serre, valoriser au mieux l’énergie, créer de l’emploi. Le redressement des cours du bois apporte une embellie. Il convient d’intervenir sur tous les maillons de la chaînes des investissements.

Leclercq C., Schmidt G.

Leclercq C., Schmidt G. [2007]. Le projet LIFE « Restauration de l’habitat de la loutre » en Région wallonne et au Grand-Duché de Luxembourg. Forêt Wallonne 91 : 18-28.

La loutre d’Europe a toujours été présente en Région wallonne mais depuis quelques années les indices de sa présence se font de plus en plus rares. De la famille des mustélidés, comme le putois ou le blaireau, la loutre est un animal parfaitement adapté au milieu aquatique. Elle se nourrit essentiellement de poissons, vit le long des cours d’eau et des milieux aquatiques, est discrète, mobile et solitaire. Très répandue au XIXᵉ siècle et considérée comme un pillard de poisson terrible, l’octroi de primes pour sa capture va contribuer à décimer sa population. Malgré la suppression de ces primes et la protection intégrale de l’espèce dans les années ‘70, sa régression va se poursuivre, due notamment à des pollutions diverses ou à la dégradation des habitats. L’espèce est probablement en voie d’extinction dans nos régions. Une lueur d’espoir renaît pourtant. Depuis 10 ans, on observe une recolonisation dans le nord de l’Allemagne et dans le centre de la France. Les bassins de la Sûre, de l’Our et des Deux Ourthes constituent dès lors des couloirs de migration préférentiels et un maillon stratégique à l’échelle européenne. Le projet Life-Nature « Restauration de l’habitat de la loutre » a pour objectif de restaurer la capacité d’accueil de ces trois grands bassins hydrographiques pour permettre une recolonisation des différents cours d’eau. Pour que la loutre recolonise notre région, elle doit y trouver les trois éléments vitaux de toute espèce : des gîtes, des ressources alimentaires, des conditions favorables à sa survie. Le gîte est l’élément clé. En effet, la loutre en utilise un grand nombre de divers types : gîte diurne, gîte de repos, gîte de mise bas ou catiche. Les couches sont aménagées dans la végétation tandis que les abris sont constitués de troncs creux, d’entrelacs de racines d’arbre rivulaire, de cavités. La loutre change de gîte régulièrement, elle en utilise plusieurs dizaines par an. Un inventaire de tous les habitats potentiels a été réalisé sur les sites Natura 2000 du projet. Les cours d’eau ont été parcourus, les structures intéressantes cartographiées, une interprétation de la qualité d’habitat réalisée. Deux objectifs sont poursuivis : le maintien et l’entretien des structures existantes et la création d’un maximum de gîtes potentiels. La loutre étant un animal farouche qui a besoin de tranquillité et de sécurité, le projet Life prévoit l’achat de terrains et leur mise en réserve naturelle ainsi que la création de « havres de paix ».

Vervoort A., Jacquemart A.-L.

Vervoort A., Jacquemart A.-L. [2007]. La problèmatique des espèces envahissantes. Une approche concrète par l’exemple des balsamines. Forêt Wallonne 91 : 10-17.

L’extension des espèces envahissantes est une menace réelle pour la biodiversité. En Belgique, les balsamines, ou impatientes, font partie des espèces les plus menaçantes. Il existe en Europe une espèce d’impatiente indigène : la balsamine ne-me-touchez-pas. Deux autres font pourtant partie de notre paysage : la balsamine de l’Himalaya, ou balsamine géante, et la balsamine à petites fleurs. Les balsamines sont des plantes annuelles, qui ont tendance à former des populations denses où peu d’autres espèces se développent. La balsamine ne-me-touchez-pas pousse dans les forêts humides, en bord de rivière et lac, sur une large gamme de sol. Elle supporte mal l’ensoleillement. La balsamine de l’Himalaya a un impact environnemental important et est présente dans tout le pays. Elle colonise les communautés soumises à un régime d’inondation (marais, prairies mésotrophes, berges…), tolère une large variété de textures et structures du sol, et est hémi-héliophile. La balsamine à petites fleurs, quant à elle, a un impact moyen et est présente dans une partie du pays. Elle aime les bois ombragés semi-naturels, les haies, les parcs, les berges. Elle pousse sur une large gamme de sol, peut se développer dans l’eau et requiert un ensoleillement intermédiaire. L’espèce qui pose le plus de problème est la balsamine de l’Himalaya. Le long des cours d’eau, elle accélère les phénomènes d’érosion en ne retenant que très peu la terre. En hiver, elle laisse un sol nu, plus sensible à l’érosion. Elle empêche également le développement des espèces indigènes et étouffe les espèces voisines. La balsamine à petites fleurs, elle, entre en compétition avec la balsamine ne-me-touchez-pas sur certains sites. La possible suprématie de l’une sur l’autre n’est pas encore connue. Pour lutter contre les balsamines non-indigènes, l’utilisation de produits chimiques est déconseillée (risque de contamination des cours d’eau). Les techniques manuelles sont préférées : arrachage et fauchage. L’arrachage est aisé car le système racinaire est superficiel, le fauchage doit se faire près du collet, à ras du sol, en dessous du premier nœud pour éviter toute reprise. Un passage régulier est nécessaire et le suivi indispensable. La grosse erreur serait de commencer un traitement sans le terminer. Une plante isolée produit en effet plus de graines que plusieurs plantes proches en compétition.