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Sommaire

Numéro 85

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 85

Schütz J.-P.

Schütz J.-P. [2006]. La multifonctionnalité, principe central de la sylviculture durable et proche de la nature. Forêt Wallonne 85 : 3-8.

La gestion sylvicole proche de la nature et qui favorise une diversité de composition et de structure des forêts est la seule qui puisse réellement répondre aux aspirations de multifonctionnalité portées sur la forêt par nos sociétés. Tel est le postulat de base de l’auteur, qui rappelle ensuite qu’historiquement, ce n’est pas un souci de multifonctionnalité qui a poussé les forestiers du XIXᵉ siècle à mettre en place ce type de sylviculture mais une approche, pas si éloignée, qui voyait dans la forêt autre chose qu’une usine à bois et qui les poussait à prendre en compte la globalité de la « sylve » en termes d’utilisation respectueuse ménageant le système de production. Ceux qui, aujourd’hui, prônent la maximisation de la rente du sol récusent toute multifonctionnalité, ce qui apparaît plutôt unilatéral. Il semble également difficile d’ignorer certaines valeurs éthiques, comme le bon comportement écologique, qui risquent demain d’être déterminantes. Le problème d’une rétribution convenable pour les prestations non-marchandes n’est pas encore levé mais ce qui s’est passé avec l’alimentation bio pourrait arriver pour le bois. Enfin, l’auteur rappelle que la domination actuelle des petits bois sur les gros, suite aux exigences des industries, est hautement discutable, en tous cas conceptuellement, dans la mesure où l’adaptibilité de la technique est largement plus rapide que celle des systèmes de production.

Farron L.

Farron L. [2006]. La sylviculture Pro Silva, résultats obtenus dans le canton de Neuchâtel. Forêt Wallonne 85 : 27-37.

N’est-il pas temps de tirer la sonnette d’alarme ? N’est-on pas en train de dégrader le métier de forestier ? La sylviculture en tant qu’art de terrain ne vit-elle pas ses derniers instants ? La dissociation des rôles assignés à la forêt n’a-t-elle pas pour but de la mettre à l’abri du geste sylvicultural, de l’influence du forestier ? Voici quelques réflexions inspirées à l’auteur (responsable cantonal des forêts neuchâteloises) sur l’évolution actuelle de la pensée forestière.

de Turckheim B.

de Turckheim B. [2006]. La Sylviculture Irrégulière Continue et Proche de la Nature (SICPN), un moyen d’améliorer la rentabilité de la forêt. Forêt Wallonne 85 : 19-26.

L’auteur aborde les aspects financiers de la sylviculture proche de la nature. Étant donné qu’il est impossible de faire varier fortement le volume produit sur une parcelle, le moyen d’augmenter son chiffre d’affaires est d’augmenter la valeur de chaque arbre en particulier, et la variation de cette valeur peut facilement passer de 1 à 100. À côté des gains sur les arbres pris individuellement, la sylviculture proche de la nature offre encore d’autres possibilités d’augmenter ses rentrées : le recouvrement des âges permet de diminuer la durée apparente de la production ; l’automation biologique, en plus de réduire les frais de soins au peuplement, permet de produire très tôt des perches de haute qualité, donc rapidement valorisables ; la prise en compte individuelle des tiges permet d’éviter au mieux les sacrifices d’exploitabilité ; les frais de martelage peuvent être réduits car ils sont plus fonction du nombre de tiges à désigner que des volumes ou des surfaces parcourues ; enfin, la grande souplesse dans la délivrance des bois permet de le faire lorsque le marché est favorable, avec alors mise en réserve des moyens financiers libérés. L’auteur soulève ensuite quelques interrogations sur les vastes massifs forestiers monospécifiques et équiennes telles que : la récolte mécanisée compense-t-elle vraiment les surcoûts entraînés par les frais de reconstitution des peuplements ? pourrons-nous encore longtemps vendre des produits de masse, sachant que notre prix de revient ne pourra pas diminuer aussi fort que dans d’autres pays (à cause de nos frais généraux et de nos impôts) ? la hausse du prix de l’énergie permettra-t-elle encore des transports à longue distance et le gigantisme des scieries ? avons-nous la certitude que nos sociétés évoluées accepteront la transformation de nos forêts, perçues comme des refuges de nature, en champs de production ligneuse ?

Gehri E.

Gehri E. [2006]. L’avenir du bois dans les pays industrialisés face à la globalisation. Forêt Wallonne 85 : 9-18.

La production de gros bois de qualité est l’apanage de nos régions. C’est elle qui nous démarque des concurrents mondiaux. Or, il semble que ses qualités technologiques soient sous-évaluées sur le marché actuel, principalement à cause de l’absence de méthodes normalisées de tri et de mise en œuvre. L’auteur compare, par exemple, l’utilisation d’une poutre de béton et de bois dans le domaine de la construction. Selon la position du bois juvénile sur la poutre, les performances de résistance à la flexion sont très différentes. Il en est de même pour la position des armatures métaliques au sein d’une poutre en béton. Or, seule la poutre en béton fait l’objet de règles de mise en œuvre. Pour l’auteur, il est primordial que les producteurs de bois s’attellent à la mise en place d’une filière de tri efficace et à la création d’un stock de grumes de qualité supérieure. C’est à eux que revient cette tâche car ils en seront les principaux bénéficiaires.

Bailly M.

Bailly M. [2006]. Coopération pour un Renouveau Sylvicole (CooRenSy) : premiers enseignements d’un projet forestier transfrontalier. Forêt Wallonne 85 : 43-53.

L’article présente le projet européen Interreg « Coopération pour un Renouveau Sylvicole ». Regroupant des organismes et des administrations de part et d’autre des frontières belges, luxembourgeoises et françaises, il vise à mettre en partage des connaissances et des expériences acquises dans la gestion des futaies irrégulières et de l’application des principes de Pro Silva. L’objectif du projet est de fournir aux gestionnaires et propriétaires forestiers une alternative de gestion réfléchie et éprouvée, leur permettant de poursuivre leur activité de producteur de bois de manière durable, tant sur le plan économique qu’écologique.

Blerot P., Vandriessche I., Auquière P.

Blerot P., Vandriessche I., Auquière P. [2006]. La sylviculture Pro Silva, un atout économique pour l’administration forestière. Forêt Wallonne 85 : 38-42.

L’observation du contexte économique changeant et des exigences internationales en termes de maintien de la biodiversité a poussé la Division de la Nature et des Forêts à soutenir, depuis plusieurs années déjà, les initiatives individuelles de ses agents dans le domaine de la sylviculture Pro Silva et à mettre en place, de manière plus structurelle, cette sylviculture au sein de ses forêts domaniales et dans une partie des propriétés communales. Les raisons en sont multiples mais la principale réside dans le fait qu’elle est persuadée que Pro Silva est un moyen performant d’assumer pleinement ses responsabilités vis-à-vis des propriétaires des forêts qu’elle gère. Son rôle est de définir la politique forestière et d’aller de l’avant afin d’être un exemple pour ses propriétaires publics mais aussi pour les propriétaires privés. De plus, la sylviculture de type Pro Silva est la mieux à même de remplir les engagements de la DNF en termes de gestion durable tels que la certification forestière ou Natura 2000. L’article se termine par un plaidoyer pour une réduction des densités de gibier, seul moyen d’assurer la régénération indispensable de nos peuplements aussi bien feuillus que résineux.