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Sommaire

Numéro 80

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 80

Poncelet J.

Poncelet J, [2006]. Cours des bois sur pied, hiver 2005-2006. Forêt Wallonne 80 : 54-55.

Bailly M., Prévot C.

Bailly M., Prévot C. [2006]. Changement de régime pour le sanglier en forêt domaniale : quelles conséquences . Forêt Wallonne 80 : 42-50.

Au mois de janvier dernier, le Ministre wallon de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, Benoît Lutgen, a décidé d’interdire le nourrissage dissuasif du sanglier dans les forêts appartenant à la Région ou à l’État. Cette décision sera intégrée au fur et à mesure, dans les renouvellements de baux de chasse. Pourquoi une telle décision ? L’autorisation de nourrir le sanglier en forêt a été prise il y a quelques années afin de lutter contre les dégâts effectués par ceux-ci dans les parcelles agricoles voisines. Plusieurs études menées par l’Office national de la Chasse (France) ont montré que le nourrissage, effectué sous certaines conditions, pouvait réduire de 70 % les dégâts occasionnés aux céréales. Ces conditions consistent à distribuer de petites quantités de céréales, quotidiennement, sur des traînées de plusieurs centaines de mètres et lors des périodes critiques pour les cultures. Ces conditions furent intégrées aux Arrêtés du Gouvernement wallon et spécialement celle concernant l’obligation de nourrir toute l’année si le nourrissage est débuté. Il semble aujourd’hui que les conditions aient été mal comprises par certains gestionnaires (quantités de nourriture trop importantes et périodes de distribution ciblées lors des périodes de chasse). Ce dysfonctionnement, a des effets pervers sur nos populations de sangliers. Notons : des modifications de comportement ; une augmentation très sensibles du nombre d’animaux ; des distorsions dans la répartition des populations sur l’ensemble du territoire ; des conséquences sur d’autres espèces, gibier ou non. L’article s’attache à détailler plus en profondeur chacun de ces points.

Licoppe A., Dahmen R.

Licoppe A., Dahmen R. [2006]. Expérience de recensement aérien du grand gibier, observations réalisées au-dessus du massif des Hautes-Fagnes. Forêt Wallonne 80 : 36-41.

L’article présente une expérience de recensement de gibier par photographie aérienne infra-rouge. L’intérêt de la méthode réside dans l’alternative qu’elle propose aux estimations indiciaires traditionnelles pour tenter un comptage plus complet des animaux. L’utilisation des moyens aéroportés permet d’embrasser de grandes zones en un coup d’œil et d’identifier l’espèce, voire le type de gibier détecté. Les animaux visés ici étaient les espèces cerf et sanglier. Les premiers résultats ont montré que l’identification se déroule très bien sur les prairies, les fonds de vallées, les gagnages et les coupes-feux. En forêt, elle est possible sous feuillus et hors période de végétation. La période optimale de recensement se situe donc en début de nuit, lorsque les animaux ont gagné les zones de gagnage. D’autant plus qu’ils sont alors en activité et que l’échauffement de leur corps augmente la différence de température avec l’environnement. Un problème s’est posé lorsqu’il a fallu faire la différence entre les cerfs et le bétail présent dans les pâtures mais un simple comptage de jour permet d’éliminer ces unités supplémentaires. En définitive, les avantages par rapport aux comptages traditionnels sont les suivants : pas de dérangement du gibier ; accès à des zones difficilement accessibles par des piétons ou des véhi-cules tout-terrain ; observation des animaux actifs, c’est-à-dire dans des zones où ils sont facilement remarquables (le même soir, un observateur placé dans une zone recensée a observé deux cerfs là où l’avion en a détecté cent différents) ; une grande zone peut être recensée rapidement et des va-et-vient sont facilement possibles entre deux zones.

Collin J.-F., Jourez B., Hébert J.

Collin J.-F., Jourez B., Hébert J. [2006]. La problématique chablis, s’y préparer et gérer la crise ! (1ère partie). Forêt Wallonne 80 : 3-12.

Depuis les tempêtes de 1990, la Région wallonne n’a plus été confrontée, à grande échelle, à de violents événements climatiques. Il peut dès lors paraître étonnant de voir un article se pencher sur la question. Bien au contraire, nous disent les auteurs, étant donné l’importance des dégâts causés en Europe ces dernières années et la fréquence de ces événements (tempêtes en France en 1999 et en Suède en 2005), nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle catastrophe dans les années à venir. La démarche entreprise consiste donc à se pencher sur la problématique chablis, non pas dans le stress et la précipitation des situations d’après tempêtes, mais sur base d’enseignements tirés des expériences passées. Quelques facteurs de sensibilité des peuplements sont d’abord rappelés : intensité du vent : à partir de 140 km/h, les taux de dégâts augmentent très fortement ; fortes précipitations : elles engorgent le sol et réduisent l’ancrage des racines ; hauteur des peuplements : plus la hauteur dominante d’un peuplement est élevée, plus le risque de chablis est important ; adéquation de l’essence à la station : l’adaptation de l’essence à la station est primordiale dans la stabilité des arbres. Quelques pratiques sylvicoles peuvent atténuer ces facteurs : les types d’éclaircies : les éclaircies fortes déstabilisent les peuplements tandis que des éclaircies fréquentes et modérées permettent de maintenir le couvert le plus fermé possible en conservant la stabilité du peuplement ; les mises à blanc : elles créent une perte de l’effet de masse et font intervenir l’effet de lisière, les arbres de bordure se trouvent brusquement soumis au vent ; le terme d’exploitabilité : il ne faut pas le retarder, plus les arbres sont vieux et hauts plus ils sont sensibles au vent. Ces différentes actions de prévention ne porteront parfois leurs fruits que beaucoup plus tard et n’empêcheront pas totalement les tempêtes de faire des dégâts. C’est pourquoi il faut se tenir prêt à réagir dès le lendemain de ces catastrophes afin de gérer la crise et de reconstituer les forêts détruites.

Claessens H.

Claessens H. [2006]. Réflexion sur la place de la sylviculture de l’aulne. Forêt Wallonne 80 : 27-35.

L’Inventaire Forestier Wallon révèle que seuls deux pour-cent du territoire forestier contiennent de l’aulne, et encore, souvent est-il marginalisé au sein des peuplements. Pourtant, d’après la carte des sols de la Belgique, dix pour-cent des sols wallons seraient aptes à accueillir l’aulne (fonds de vallées et autres sols humides). Ceci dit, l’auteur de l’article appelle à la prudence lors de tout projet de boisement. Une série de questions peuvent mettre en lumière les limites à imposer : la station correspond-elle bien à un milieu potentiel de l’aulne ? une aulnaie induirait-elle une dégradation de la qualité biologique de l’habitat existant ? … Des précautions sont donc à prendre afin d’éviter les effets pervers d’un engouement pour une essence à la mode. La récolte financière est difficile à prévoir vu la grande hétérogénéité des prix actuellement disponibles. Néanmoins, l’aulne est considéré comme un feuillu précieux et, à ce titre, un beau lot de grumes homogènes trouvera toujours acheteur. L’auteur définit trois objectifs pour une valorisation optimale des billes de pied : circonférence minimale à 1, 30 mètre : 150 centimètres ; longueur minimale de la bille : 6 mètres ; qualités intrinsèques : rectitude, régularité des cernes, absence de défauts extérieurs et de pourriture (qui risque d’apparaître au-delà de 80 ans).

Collin J.-F., Jourez B., Hébert J.

Collin J.-F., Jourez B., Hébert J. [2006]. La problématique chablis, s’y préparer et gérer la crise ! (2ème partie). Forêt Wallonne 80 : 13-26.

Cet article, qui constitue la deuxième partie de la réflexion sur la problématique chablis, présente les actions à entreprendre afin de gérer au mieux une crise générée par des chablis massifs. Les trois grosses étapes à réaliser au lendemain d’une tempête sont : réparer les dégâts causés à la société civile (voirie, lignes électriques, abattre les arbres dangereux…) ; estimer les dégâts afin de connaître le volume de bois concerné ; gérer le choc psychologique subi par les acteurs du monde forestier et le public. Lorsque l’estimation des dégâts est réalisée, il faut exploiter les chablis. Cette exploitation, complexe et dangereuse, demande réflexion au préalable. En effet, certaines catégories de grosseur doivent être exploitées prioritairement en fonction du marché. Après l’exploitation vient le stockage. Cette opération est indispensable afin de ne pas noyer le marché du bois par d’énormes quantités dans un court laps de temps. Plusieurs conditions de stockage sont à respecter pour éviter l’altération des bois : la teneur en eau doit être inférieure à 20 % ou supérieure à 100 % ; la température doit être inférieure à 4 °C ; le taux d’oxygène doit être le plus bas possible. Dans de telles conditions, la majorité des essences peuvent conserver pendant deux ans leurs qualités technologiques. La commercialisation des bois chablis est difficile. Le marché est perturbé et déstructuré, les prix s’effondrent et la méfiance vis-à-vis des bois sciés après stockage est grande. Étant donné qu’actuellement l’existence de plan de réaction à une telle crise fait défaut, l’objectif du projet de recherche est d’élaborer un outil d’aide à la décision. Cet outil donnera différentes stratégies qui permettront de réagir face à un événement imprévu comme une tempête, sans pour autant prétendre donner des solutions à toutes les situations. Pour conclure, les auteurs mettent en évidence l’importance d’intégrer le risque chablis dans la gestion forestière et dans la filière bois. La gestion d’une crise chablis est extrêmement complexe, c’est pourquoi, la solidarité entre tous les acteurs de la filière bois ainsi qu’une démarche commune de la part des responsables politiques et des administrations sont indispensables.