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Sommaire

Numéro 126

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 126

Sébastien Petit, Hugues Claessens

Petit S., Claessens H.[2013]. La régénération naturelle du douglas a le vent en poupe. Le point sur les itinéraires techniques existants. Forêt Wallonne 126: 40-52 (13p., 1fig.

Partout en Europe, de nombreux peuplements de douglas plantés au cours de la deuxième partie du 20ᵉ siècle arrivent à maturité. Dans beaucoup d’entre eux, une régénération naturelle apparaît au fur et à mesure des éclaircies et de l’apport croissant de lumière. En conséquence, les gestionnaires forestiers s’interrogent de plus en plus sur l’opportunité de profiter de ces semis. Certains d’entre eux ont déjà réalisé des expérimentations afin de comparer quelques itinéraires sylvicoles possibles pour un renouvellement naturel. La régénération naturelle des peuplements permet de profiter de nombreux avantages : diminution de l’investissement de départ ; diminution de l’impact sur le sol ; réduction de l’impact paysager ; amélioration de la qualité (fines branches, faible défilement, etc.) ; augmentation de la résilience des peuplements. Elle présente aussi quelques inconvénients : son apparition n’est jamais garantie ; elle nécessite des compétences techniques importantes ; elle peut entraîner une difficulté d’exploitation des semenciers. La levée du semis nécessite également que certaines conditions soient réunies. Cependant, les caractéristiques dendrométriques des peuplements en régénération montrent que ces conditions peuvent être facilement remplies. Plusieurs scénarios de régénération ont été testés. Si le but est d’obtenir une régénération équienne, la coupe en coulisse ou la méthode des coupes progressives semblent tout à fait adaptées. Pour la première, deux largeurs de coulisse ont été testées : l’une de 20 mètres et l’autre de 40 mètres. La plus étroite a donné le meilleur résultat en termes d’ensemencement et a permis de limiter la végétation concurrente. Pour la méthode des coupes progressives, tous les scénarios testés prélèvent entre 40 et 60 % de la surface terrière de départ en un seul passage. La coupe définitive suit dès que le semis est en suffisance. Dans le cas de régénérations en futaie irrégulière, les résultats de plusieurs recherches semblent montrer que la surface terrière optimale va de 24 à 27 m²/ha. Plusieurs exemples en Europe montrent que le douglas se prête tout à fait à ce type de gestion. L’opportunité de profiter de la régénération naturelle du douglas est donc tout à fait envisageable et peut être réalisée de différentes manières selon les attentes des gestionnaires ou la configuration de leurs peuplements. Qui plus est, elle se justifie pleinement au vu des caractéristiques de l’essence. [S.P.]

Caroline Pollet, Cécile Verheyen, Jacques Hébert, Benoit Jourez

Pollet C., Verheyen C., Hébert J., Jourez B.[2013]. Le bois de Robinier faux-acacia: propriétés physiques, mécaniques et de durabilité naturelle. Forêt Wallonne 126: 3-16[14p., 3fig., 3tab., 12réf.).

L’article fait le point sur deux études réalisées par le Laboratoire de Technologie du Bois du DEMNA et l’ULG, concernant les propriétés mécaniques, physiques et de durabilité naturelle du bois de robinier faux-acacia. Les tests de durabilité naturelle montrent que le duramen des grumes de robinier, échantillonnées en Wallonie, est constitué de bois globalement très durable face aux champignons lignivores. C’est le seul bois européen à obtenir ce classement, ce qui fait de lui un bois bien adapté aux usages extérieurs, sans nécessité de recours aux traitements de préservations, et susceptible de concurrencer les bois tropicaux traditionnellement utilisés. En Belgique, en l’absence de sylviculture adaptée à l’essence, le bois de robinier montre des propriétés mécaniques modérées à hautes mais une stabilité dimensionnelle faible. Comparé à celui du chêne et du teck, il présente des propriétés physiques et mécaniques plus élevées ou similaires. Les possibilités de valorisation semblent donc multiples : parmi les applications nobles figurent les menuiseries extérieures, les terrasses ou le mobilier de jardin. Son poids propre mis à part, le robinier est adapté pour des usages de structure (charpente traditionnelle et menuiserie structurelle apparente). Sa nervosité peut être partiellement contrôlée par un séchage prudent du bois jusqu’au taux d’humidité d’emploi. L’offre de bois de robinier ne devrait cependant pas augmenter de manière substantielle sur le marché belge dans les prochaines années : elle restera vraisemblablement trop basse pour des arbres de haute qualité. Il était toutefois important de démontrer que cette espèce mérite amplement l’intérêt qu’on lui porte. [C.H.]

Gauthier Ligot, François Lehaire, Thibaut Gheysen, Philippe Lejeune, Alain Licoppe

Ligot G., Lehaire F., Gheysen T., Lejeunep., Licoppe A.[2013]. Analyse spatio-temporelle des dégâts d’écorcement dans les plantations résineuses en Région wallonne. Forêt Wallonne 126: 29-39 (11p., 3fig., 2tab., 6réf.).

En Wallonie, un indicateur est utilisé depuis quelques années pour alimenter les discussions lors de l’élaboration des plans de tir du cerf. Il est issu d’un inventaire annuel exécuté sur le territoire où l’espèce est présente. Les relevés portent sur les dégâts d’écorcement frais occasionnés dans les peuplements résineux d’une certaine tranche d’âge. L’article, faisant suite à un article de 2011 (Forêt Wallonne n°114), présente les résultats d’une analyse menée à partir des données de cet inventaire. Les taux d’écorcement ont été analysés par rapport à une série de variables environnementales pré-sélectionnées, englobant tant des variables descriptives du paysage que des variables climatiques. Parmi elles, trente ont été retenues et permettent d’expliquer presque 50 % des taux d’écorcement total et hivernal. Citons : la densité de gibier ; la disponibilité alimentaire ; la disponibilité de zones de quiétude ; la rigueur de l’hiver. Afin de mieux appréhender la pression exercée par le cerf, les chercheurs ont « corrigé » le taux d’écorcement de manière à ce que l’effet de la rigueur hivernal soit supprimé. Ils obtiennent ainsi un indicateur de l’état d’équilibre entre le milieu et la densité de population de cerfs. En procédant de manière analogue, ils ont également pu supprimer l’effet densité de population de cerf et rigueur hivernale. Pour chaque massif inventorié, ils ont donc pu estimer la sensibilité aux écorcements déterminée par les autres variables environnementales. Sur les zones estimées les plus sensibles, une augmentation des populations de cerfs aurait un impact plus important sur le taux d’écorcement. [D.A.]

Olivier Baudry, Charlotte Charmetant, Catherine Collet, Quentin Ponette

Baudry O., Charmetant C., Collet C., Ponette Q.[2013]. Mesurer l’ouverture du couvert et estimer la disponibilité en lumière en forêt feuillue au moyen du densiomètre convexe. Forêt Wallonne 126: 17-28 (12p., 8fig., 1tab., 11réf.).

Pour un forestier, estimer la lumière disponible dans le sous-étage relève souvent de l’empirisme (observation des trouées, examen des taches de lumière au sol, évaluation à l’œil…). Pourtant, le dosage de la lumière est considéré comme un acte sylvicole de première importance pour moduler le fonctionnement de l’écosystème forestier. Des indices indirects quantifiant l’apport lumineux, comme la surface terrière, existent et des seuils de surface terrière à ne pas dépasser pour assurer le renouvellement sont considérés selon les espèces. Mais si les valeurs de surface terrière sont effectivement corrélées à l’éclairement pour les résineux, cela ne reste pas si évident en feuillus. À surface terrière donnée, le régime lumineux varie selon les caractéristiques stationnelles et de peuplement. Une étude réalisée par l’UCL dans le cadre du projet Interreg CorForKo s’est penchée sur un instrument, le densiomètre sphérique convexe. L’apport de cette étude concerne (1) la caractérisation de la portion de l’hémisphère céleste prise en compte par l’appareil, (2) la mise en évidence de l’effet de la morphologie de l’utilisateur sur l’angle de vue du densiomètre et (3) la comparaison des performances du densiomètre pour la prédiction de l’ouverture du couvert et de l’éclairement diffus. Bien que largement utilisé ailleurs dans le monde, le densiomètre est encore méconnu des sylviculteurs en Europe. Après une présentation de l’outil et de son utilisation, les sites d’études utilisés pour tester l’outil sont décrits. Les dix peuplements sélectionnés présentent des structures et des compositions variées allant du taillis-sous-futaie de chêne et de charme à la futaie pure de hêtre ou de chêne. L’angle de vue du densiomètre, défini par la portion d’hémisphère céleste visualisée sur le miroir de l’appareil, est ensuite caractérisé. Les performances du densiomètre pour mesurer l’ouverture du couvert ainsi que pour estimer l’éclairement ont également été évaluées. Des précautions à l’utilisation sont données afin de minimiser l’effet lié à l’opérateur. Les auteurs terminent en indiquant que le densiomètre est un instrument qui permet, à coût modéré et à utilisation aisée, d’estimer la disponibilité en lumière dans le sous-étage des peuplements feuillus. En ce qui concerne la stratégie d’échantillonnage à adopter pour estimer l’éclairement sur des plus grandes superficies, il semble qu’un point de sondage par are soit une base suffisante dans le cas de peuplements similaires à ceux de l’étude. [C.S.]