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Sommaire

Numéro 105

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 105

Michel Bailly

Bailly M. (2010). La Région wallonne met sa biodiversité à la puissance 52. Forêt Wallonne 105 : 50-53

L’Organisation des Nations-Unies a déclaré 2010, année internationale de la biodiversité. C’est en ce sens que le SPW, au travers de la DGO3 en particulier, propose la campagne « Biodiversité 52 ». La biodiversité c’est la diversité du monde vivant : des espèces (oiseaux, poissons, insectes, plantes à fleurs

Didier Müller, Jacques Hazera

Müller D., Hazera J. [2010]. Klaus et Pro Silva dans les Landes. Forêt Wallonne 105: 38-49.

Dix ans après Martin, c’est l’ouragan Klaus qui est passé en 2009 sur les forêts de Pins maritimes du Sud-Ouest de la France. Ainsi, de plus en plus de personnes commencent à douter de l’intérêt et des risques d’une monoculture résineuse régulière. C’est grâce à ces événements climatiques extrêmes que la « sylviculture naturelle et continue » a pu être mise sur le devant de la scène forestière depuis quelques années… Les deux auteurs ont osé combattre les traditions défendues par ce qu’ils appellent « le Donjon », ensemble de pépiniéristes, entrepreneurs forestiers et autres personnes influentes, qui trouvent toutes un intérêt direct à la sylviculture « mise à blanc – plantation ». Il semble en effet que certaines personnes influentes préféreraient un immobilisme sylvicole proche de leurs intérêts économiques plutôt qu’une alternative sensée aux problèmes des événements climatiques extrêmes, et à même de répondre aux intérêts écologiques communs et économiques des propriétaires. Les deux auteurs ont organisé de nombreuses conférences et visites de terrain pour informer le plus grand nombre de cette alternative plus proche de la nature ; la plupart des visiteurs ont été convaincus de ce changement logique. Les deux grands principes de la « sylviculture naturelle et continue », proche mais différente de Pro Silva, sont la régénération naturelle et le chevauchement des générations. Avec cette sylviculture naturelle et continue, il ressort que : le taux interne de rentabilité augmente d’un tiers en ne travaillant que par régénération naturelle, soit en abandonnant simplement la plantation ; l’on peut envisager la production de pins mûrs et de haute qualité en 60 à 80 ans, ce qui n’est pas possible en monoculture intensive ; que le chevauchement des générations permet de ramener le cycle de production des pins de 60 à 45 ans.

Roger Langohr

Langohr R. [2010]. Quelques facteurs édaphiques dans l’écosystème forêt de Soignes. Forêt Wallonne 105: 3-14.

Cet article propose d’expliquer en quoi les sols de la forêt de Soignes, une des plus emblématiques de Belgique, sont exceptionnels. Un premier aperçu historique des sédiments et du climat liés à la forêt est dressé. La forêt est située dans la « Région limoneuse » de la moyenne Belgique et la majorité de ses sols n’ont jamais subi de pratiques agricoles. Des facteurs climatiques ont entraîné un appauvrissement et une acidification des sols. Quelques résultats de recherches menées depuis la fin des années ‘70 sont présentés. Le profil type est exposé en détail, accompagné d’une explication de l’évolution du climat. Une des caractéristiques principales est la présence d’un horizon « fragipan » correspondant à un réseau de prismes dans lesquels les racines ne peuvent pénétrer. La concentration en éléments nutritifs et le pH sont décrits par type d’horizon. Les problèmes posés par l’aération des sols, notamment liée à la présence de l’horizon « fragipan », sont également abordés. Au niveau de la fertilité physique des sols, il s’avère que l’horizon « fragipan », qui commence déjà à 30-40 cm de profondeur, constitue une contrainte naturelle très forte. Une autre contrainte limitant sévèrement l’enracinement est liée au trafic des hommes dans la forêt. En conclusion, l’auteur constate les conséquences des caractéristiques pédologiques sur la croissance des arbres et sur le développement de la végétation herbacée. Une des conclusions importantes est que ce n’est pas la monoculture du hêtre qui est responsable de la forte acidité et de la pauvreté des horizons supérieurs des sols, ils étaient déjà pauvres il y a plus de 7 000 ans. De plus, ces sols limoneux sont très sensibles à la compaction et au passage d’engins lourds ou de nombreux chevaux d’agrément, entraînant un résultat désastreux sur la régénération naturelle.

Alain Licoppe, Julien Lievens, Sabine Bertouille

Licoppe A., Lievens J., Bertouille S. [2010]. Bilan méthodologique des méthodes de comptage du cerf. Forêt Wallonne 105: 26-37.

Afin de déterminer les plans de tir pour l’espèce cerf, il convient d’estimer les populations, mais les méthodes utilisées ont souvent de qualité inégale. Ce passage en revue des différentes méthodes utilisées, permet d’attirer l’attention sur la qualité de ces méthodes et les pièges dans lesquels ne pas tomber. Le recensement par approche et affût combinés, en plus de monopoliser de très nombreux observateurs (à pied, en véhicule et sur mirador), donne des résultats très variables, qui dépendent de l’effort de recensement (nombre d’observateurs), mais aussi de la visibilité et des conditions d’observation. L’analyse des cohortes consiste à reconstituer l’effectif a posteriori, suite à la récupération des mâchoires de tous les animaux tirés et à l’estimation de l’âge de chaque animal. On peut ainsi en déduire sur le long terme, le nombre d’animaux nés une année. Cette analyse permet surtout de comparer les chiffres des recensements traditionnels avec les estimations de cohortes. L’estimation de la population dépend donc de la détectabilité, comprise entre 0 et 1, avec des valeurs dépendantes de plusieurs facteurs au cours du temps. Les méthodes exhaustives ont, pour l’espèce cerf en forêt, tendance à sous-estimer les effectifs réels. Mais dans quelle proportion ? C’est encore l’inconnue principale et donc l’ennemi numéro 1 pour les calculs des plans de tir. La méthode « capture-marquage-recapture » permet de connaître cette détectabilité, avec l’aide d’animaux marqués par des colliers d’identification. Il en ressort une sous-estimation récurrente des populations par les méthodes exhaustives, mais aussi une variabilité importante entre deux comptages. L’utilisation d’indicateurs bien choisis devrait alors permettre de connaître au mieux les variations de population, sans en connaître le nombre précis. Les comptages (nocturnes) au phare constituent un bon indicateur, peu dérangeant pour le gibier et permettant d’associer chasseurs et forestiers. Cependant, un comptage par an n’est pas suffisant. Quatre répétitions sont à privilégier pour utiliser la valeur moyenne obtenue, ainsi que l’intervalle de confiance associé. Enfin, des alternatives aux observations directes peuvent être utilisées. Les indices basés sur les performances physiques des cerfs ne sont pas sensibles aux variations annuelles de densité, et inutilisables pour fixer les plans de tir. Par contre, les indicateurs liés à la végétation (mesure de la hauteur de la myrtille avec et sans abroutissement) peuvent être plus intéressants, mais manquent de robustesse par rapport aux conditions climatiques extrêmes, en plus d’être moins attrayants auprès des observateurs bénévoles.

Steve Braem, Mathieu Jonard, Stéphane Vanwijnsberghe, Pierre Defourny, Quentin Ponette

Braem S., Jonard M., Vanwijnsberghe S., Defourny P., Ponette Q. [2010]. Bilan de santé de la forêt de Soignes bruxelloise. Forêt Wallonne 105: 15-25.

Contrairement à la Wallonie et à la Flandre, la Région bruxelloise ne disposait pas jusque là d’un système de suivi de la santé de ses peuplements. Pourtant, de par sa situation péri-urbaine, la forêt de Soignes est vulnérable. L’IBGE, avec l’aide de l’UCL, a donc mené une première vague d’observations et les résultats sont résumés dans cet article. Le suivi permanent sera réalisé grâce à deux approches : l’observation visuelle à partir du sol et l’observation par télédétection. Les deux approches sont complémentaires mais, à ce jour, seule l’approche au sol a été réalisée. L’analyse des données récoltées montre que 37 % des hêtres et 30 % des chênes observés présentent une défioliation moyenne, ce qui est nettement supérieur aux chiffres observés en Wallonie et en Flandre. Pour le hêtre, il existe une corrélation entre l’âge des arbres et le dépérissement, ce qui n’est pas le cas pour le chêne. Les facteurs de ce dépérissement important sont : les sols, la pollution atmosphérique, les changements climatiques globaux, les traitements sylvicoles. Des pistes vers des mesures de gestion adaptées sont émises : réduction de l’âge d’exploitabilité, diversification de la hêtraie, diminution de la densité des peuplements.