Nous savons à peine comment la forêt peut réagir aux changements climatiques, comment les sécheresses l’affectent, leur impact sur la rétention du carbone et les perturbations des services écosystémiques qui en découlent. Aujourd’hui, la recherche forestière devient une priorité à mener, afin de mieux comprendre les enjeux globaux et saisir le potentiel dont disposent nos forêts pour lutter contre les changements climatiques.
Le développement de modèles de simulation permet de mieux appréhender l’évolution de la forêt selon différentes conditions climatiques, si l’on modifie le cycle de l’eau ou du carbone, et l’intervention de facteurs extérieurs : la température, l’humidité, les incendies et autres substances nutritives.
Si les arbres sont déjà considérés comme une source de rétention du carbone, il reste par exemple à déterminer précisément comment l’absorption du CO2 varie. Une étude brésilienne en forêt amazonienne a déjà pu déterminer l’impact du phosphore dans ce processus, limitant la fertilisation du carbone.
La science forestière dépend de données sur le long terme, rapportées par les scientifiques forestiers depuis plusieurs décennies, afin d’alimenter ces modèles de simulation. Ces apports ne peuvent rester constants qu’avec des financements dans la durée, afin d’assurer une continuité à la recherche. Pour certaines études, il est nécessaire d’utiliser des données sur une période de plus de 20 ans. Si nos chances d’endiguer les changements climatiques s’amenuisent de jours en jours, la cause n’est pas encore veine. Investissons dans la recherche forestière tant qu’il est encore temps.