Le climat limite les aires de répartition potentielles des espèces. Il est supposé que l’installation et la croissance des individus en limite de leur aire de répartition sont plus affectées par des événements extrêmes tels que la sécheresse ou le gel que dans le centre de leur aire de répartition. Une étude a testé cette hypothèse dans le cas du hêtre commun en Europe : est-ce que la croissance du hêtre est plus sensible à la sécheresse ou au gel lorsque l’individu se situe respectivement à proximité de la limite sèche ou froide de sa distribution ? Et quel potentiel d’adaptation présente le hêtre à proximité de ces limites ?
Les résultats de l’étude montrent que le hêtre est sensible à la sécheresse sur l’ensemble de son aire de répartition, à l’exception de la limite de distribution sèche. De plus, la sensibilité au gel est plus importante à proximité de la limite sud. Le hêtre semble donc montrer un potentiel d’adaptation plus élevé à proximité des limites sèches et froides. Néanmoins, l’importance du gel printanier pour la croissance du hêtre semble avoir augmenté au cours des dernières décennies.
Si l’on considère le déplacement potentiel de l’aire de répartition vers le nord-est, le hêtre situé à proximité de la limite froide sera probablement confronté à un stress dû à la sécheresse, associé à un risque de gel printanier. Ces deux phénomènes risquent de compliquer l’expansion de son aire de répartition.