La sylviculture qui consiste à détourer, c’est à dire éclaircir tout autour d’arbres préalablement désignés, fait parler d’elle depuis plusieurs années. Afin de pouvoir montrer en pratique ce type de sylviculture, appelée « détourage d’arbres-objectif », plusieurs parcelles, servant d’expérimentation mais aussi et surtout de démonstration, sont suivies depuis plus de six ans en Wallonie. L’article s’attarde sur quelques résultats marquants de ces six premières années, aussi bien pour le hêtre que les chênes sessile et pédonculé. Les auteurs recommandent vivement cette sylviculture pour les peuplements de hêtre : aucun inconvénient notable n’est à relever, alors que les avantages sont nombreux, parmi lesquels une amélioration effective de la qualité du bois. Cette sylviculture pose par contre plus de questions lorsqu’elle est appliquée au chêne : des apparitions parfois importantes de gourmands sont à signaler et certaines questions restent encore en suspens. Les auteurs attirent l’attention des gestionnaires sur l’importance de deux actions qu’ils peuvent effectuer et qui jouent beaucoup sur la croissance des arbres-objectif : le bon choix lors de leur désignation et l’intensité avec laquelle on les détoure. La variation de l’accroissement entre les arbres est ainsi expliquée à 69 % pour ces deux critères pour le hêtre et à 53 % pour le chêne. Les actions réalisées par le forestier sont donc d’une importance capitale. [B. de P.]