Le secteur de la transformation du bois, fortement malmené par la globalisation, doit rationaliser ses techniques de travail pour survivre. L’arrivée des profileurs a permis d’augmenter les cadences de sciage, ce qui a conduit certains à asséner haut et fort que seule la production de bois de faibles dimensions a un avenir. Pour les auteurs, la production de bois de grosses dimensions est la seule qui soit économiquement et sociétalement responsable. Il vaut mieux adapter l’outil de transformation au système de production et non le contraire. Dès lors, prétendre à l’inéluctabilité de la production de petits et moyens bois relèvent de plusieurs erreurs. Une première erreur est d’ériger ce modèle comme seul valable et généralisable. Penser cela, c’est faire une entorse au principe de diversité et de complémentarité. Une seconde erreur vient de ce qu’on ne peut pas changer du jour au lendemain un système de production en place, fondé sur l’amélioration par sélection, ce qui implique de se concentrer sur les bois les meilleurs et les plus gros. La sylviculture, basée sur le grossissement par éclaircie, prédomine en Europe tempérée depuis plus de 60 ans et commence seulement à porter ses fruits. Son but est la production de gros bois de qualité. Quand on a ce type de ressource, il est préférable de l’utiliser au mieux, plutôt que de se forcer à produire l’inverse. La troisième erreur est d’oublier que la globalisation change les conditions cadres de la transformation. Certains types de produits (papier, panneaux) sont voués à une expatriation lointaine. Cela vaut pour la plupart des produits bas de gamme. Le contexte de la transformation n’est plus déterminé par un principe d’autarcie, mais s’oriente vers celui de la meilleure adéquation aux conditions socio-économiques générales. La quatrième erreur est d’ignorer la nécessité essentielle de diminuer les gaz à effet de serre. Le bois, dans ce contexte, a un rôle à jouer. Il devient impératif de favoriser l’utilisation du bois dans l’habitation, si possible en une forme facilement recyclable, c’est-à-dire sans traitements chimiques rédhibitoires. Toutes ces considérations conduisent à proposer pour nos conditions de production des modèles de transformation se basant sur l’optimisation des débouchés par le tri de la qualité, et l’acheminement vers des produits finaux de haute valeur ajoutée. Il faut valoriser nos ressources en aiguillant les produits vers le meilleur usage par tri qualitatif et en adaptant les systèmes techniques de transformation.