Dans cet article, les auteurs clarifient la position du Département de la Nature et des Forêts (DNF, SPW) vis-à-vis de l’utilisation du bois, issus des forêts bénéficiant du régime forestier, à destination énergétique. Actuellement, 1, 62 million de mètres cubes par an sont prélevés dans les forêts gérées par le DNF (moyenne de 2007 à 2009). Seuls 770 m³ (0, 05 %) sont destinés à l’alimentation de chaufferie au bois collective. Dans les années à venir, ce chiffre devrait monter à 4 000 m³. Au stade actuel, ces chiffres sont donc insignifiants. Sans nécessairement encourager d’office l’utilisation du bois local à des fins énergétiques, le DNF est conscient de l’économie que peut engendrer, pour une commune, le remplacement du mazout par du bois. Dès lors, sur base des plans d’aménagement, le DNF pourrait délivrer pour le bois-énergie des lots parmi les bois de mauvaise qualité. Plutôt que de vendre certains lots à des prix très bas, le DNF pourrait décider de les retirer de la vente à partir d’un certain seuil et de les orienter vers une valorisation énergétique locale Par contre, le DNF est nettement moins favorable aux projets de grande envergure qui ne disposent pas de ressources forestières propres et dont l’objectif est de produire de l’électricité ou des granulés de bois. Le risque est grand de voir apparaître des répercussions négatives sur les utilisations locales du bois ainsi que sur l’approvisionnement de diverses entreprises de la filière bois déjà actives. La certification PEFC qui couvre la majeure partie des forêts publiques en Région wallonne, assure que l’exploitation du bois ne met pas en péril la pérennité de la forêt. Le cahier des charges pour la vente des coupes de bois (arrêté du Gouvernement wallon du 27 mai 2009 relatif à l’entrée en vigueur et à l’exécution du Code forestier) spécifie que les ramilles de moins de 4 cm de diamètre doivent rester sur le parterre de la coupe. Conscient de l’importance croissante du bois-énergie, le DNF se montrera particulièrement vigilant afin d’éviter tout abus. Il estime par ailleurs qu’il faut, autant que possible, donner la priorité à une valorisation « matière » du bois. Néanmoins, une valorisation énergétique peut constituer une alternative intéressante dans des cas bien précis.