Au Nord de l’Italie, la Magnifica Communita de Fiemme (MCF), est un regroupement de communes à l’objectif énergétique ambitieux : 22 % des besoins en chaleur proviennent de ressources en bois. Propriétaire d’un broyeur, la MCF transforme le bois en plaquettes. Elle achète les résidus aux forestiers privés et vend les plaquettes aux chaudières de la vallée. Elle devient ainsi un intermédiaire indispensable et un pilier du développement économique rural. En utilisant les ressources naturelles pour produire de l’énergie, elle assure une indépendance énergétique et une sécurité d’approvisionnement. Autre exemple, celui de la commune de Vransko, en Slovénie. 94 % de la forêt appartient aux propriétaires privés et la gestion est assurée en majeure partie par deux coopératives. La production de bois-énergie est composée comme suit : 3 % de résidus forestiers, 97 % de bois ronds, feuillus ou résineux, de faible qualité. Les arbres sont exploités et transportés vers quatre plates-formes, lieux de stockage. La collaboration entre les privés et les coopératives est classique mais ce qui fait la différence est la volonté d’alimenter un réseau de chaleur de type communal. Une fois entreposés, les bois sont broyés. Les broyeurs appartiennent à la commune, aux scieries et aux privés. Les réseaux de chaleur principaux sont situés à proximité de leur centre de stockage. La chaleur produite sert à plus de cent vingt habitations de la commune, soit 16 % des besoins de la population. Ces deux exemples montrent que la création d’une chaîne locale énergétique dépend de l’existence d’un réseau de chaleur et d’une organisation entre tous les acteurs pour développer une chaîne économiquement viable. En effet, la collaboration entre propriétaires forestiers privés et producteurs de plaquettes est impérative pour assurer des marges bénéficiaires satisfaisantes et mieux valoriser un capital forestier.