Détourer un arbre, c’est libérer son houppier de toute concurrence directe. Cet article concerne l’impact de l’intensité de détourage sur la croissance et la qualité des arbres-objectif en chêne et en hêtre. Il se base sur l’analyse de l’évolution des dispositifs de démonstration conçus et mis en place dans le contexte de « l’accord cadre de recherche et vulgarisation forestières », et qui ont été le support d’une récente formation à la sylviculture d’arbres-objectif. Six dispositifs de détourage d’environ 1 hectare sont installés, dont trois en hêtre, deux en chêne pédonculé et un en chêne sessile. Chaque dispositif se compose de quatre parcelles d’égale superficie contenant chacune au minimum dix arbres-objectif désignés à une distance moyenne de 11 à 13 mètres respectivement en hêtre et en chêne. Une intensité de détourage a été appliquée via un rayon de détourage déterminé : détourage faible : avec un rayon de détourage au sol égal à quatre fois la circonférence à 1, 30 mètre de chaque arbre-objectif (un à deux arbres prélevés par arbre-objectif) ; détourage moyen : six fois la circonférence (trois à six arbres prélevés) ; détourage fort : huit fois la circonférence (six à neuf arbres prélevés) ; détourage très fort : dix fois la circonférence (onze à seize arbres prélevés). Un suivi dendrométrique trisannuel a été assuré (mesure de la circonférence à 1, 30 mètre, relevé des gourmands, calcul de huit rayons de cimes, de huit distances à la cime des compétiteurs avant et après détourage, hauteur totale, hauteur de cime). Trois ans après le détourage, deux analyses ont été menées : une synthèse des observations par distance puis par essence ; une analyse plus poussée des relations entre l’accroissement en circonférence, le développement des gourmands et les différentes variables ayant trait à la désignation et au détourage.