Search
Generic filters
Formation
Revue Forêt.Nature
Forêt.Mail
Bibliotheque

Forêt.Nature n°89

Les invasions biologiques

Branquart É.

Depuis des siècles, l’homme a favorisé le déplacement des espèces bien au-delà de leurs capacités de dispersion naturelle. Les plantes de culture, principalement les céréales, ont été introduites en Asie du Sud-Ouest et en Europe du Sud, au Néolithique, il y a 6 000 ans. Toutefois, ce n’est qu’à partir du XVIe siècle, et plus récemment encore avec l’augmentation des transports à longue distance, que d’importantes modifications sont survenues dans la distribution des espèces. L’essor des colonies européennes, de même que le développement des jardins botaniques, de l’horticulture, de l’élevage et de la sylviculture ont également largement contribué à ces mouvements d’espèces. Cette extension considérable des aires de distribution est à l’origine de la problématique écologique majeure que constituent les invasions biologiques. Les conséquences des invasions biologiquesHuit pour cent des végétaux et 41 % des animaux naturalisés en Wallonie sont repris sur la liste noire établie par le forum belge sur les espèces invasives et ont donc un impact négatif avéré sur l’environnement en Wallonie et dans les régions limitrophes. Sur base de données obtenues aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie, en Inde, en Afrique du Sud et au Brésil, les coûts économiques engendrés par les invasions biologiques représenteraient environ 5 % de l’économie mondiale. Une situation alarmante ? Jusqu’à présent, la problématique des invasions biologiques en Wallonie reste relativement confinée. Toutefois, différents indicateurs montrent que la situation progresse sur le terrain, que de nouvelles espèces invasives apparaissent constamment et qu’un nombre croissant de milieux semi-naturels sont aujourd’hui touchés. Si rien n’est fait, il est évident que le montant de la facture va s’accroître de manière très significative dans les années qui viennent.

Branquart É. [2007]. Les invasions biologiques. Forêt Wallonne 89 : 24-43.