Les curieux ont déjà remarqué la présence anormale d’excroissances végétales de formes très variées. Ces bizarreries « architecturales » sont en fait des galles, ou cécidies, tumeurs déclenchées par le développement d’un parasite. Les galles sont majoritairement présentes chez les végétaux dits « supérieurs », en particulier les angiospermes dont les cécidies hébergent surtout des arthropodes. Les espèces cécidogènes sont représentées par 15 % d’acariens et 74 % d’insectes. On connaît actuellement 13 000 espèces d’insectes générateurs de galles. Ces galles sont d’une remarquable spécificité. Chaque espèce parasite n’élira domicile que sur une plante bien précise et uniquement sur une partie de celle-ci : racine, tige, bourgeon, fleur ou feuille, ce dernier choix étant le plus fréquent. C’est le parasite, par l’intermédiaire de son patrimoine génétique, qui est responsable de l’anatomie et de la morphologie de la galle qui l’héberge. D’où la très grande diversité de formes des cécidies et la possibilité d’identifier l’habitant uniquement à partir des caractéristiques de sa galle. L’initiation de la cécidogénèse n’est pas toujours dévolue à l’œuf. Chez les tenthrèdes, c’est la femelle qui déclenche la formation de la galle : à l’aide de sa tarière dentée, elle introduit son œuf dans les tissus végétaux ainsi que des sécrétions de ses glandes accessoires qui vont activer la croissance végétale. Souvent, la galle n’est pas occupée uniquement par l’animal qui la crée. Dans une seule cécidie de Biorhiza pallida, par exemple, on a dénombré septante-cinq espèces différentes en plus du propriétaire attitré. Celui-ci pouvant apprécier différemment leur présence. En effet, à côté des commensaux, peuvent également être présents, des prédateurs, des parasites, voire des hyperparasites.