La diminution des populations de lièvre sur le territoire wallon inquiète. Le suivi des statistiques de tir montre un déclin de 24 % des prélèvements à l’échelle de la Région entre les périodes 1999-2006 et 2007-2010. On observe toutefois de fortes disparités entre les différents conseils cynégétiques concernés. Ainsi, les prélèvements sont fort variables entre l’ouest et l’est de la Wallonie. Les pistes avancées afin d’expliquer ce déclin des populations sont multiples : excès de pression de chasse dans certains territoires et absence de concertation avec les conseils voisins ; augmentation de la prédation ; appauvrissement des habitats et diminution des ressources alimentaires ; pathologies ; effet direct ou indirect des produits phytosanitaires, exacerbés par l’extension de certaines monocultures. En l’absence de connaissances précises sur l’effet des différentes pistes avancées, plusieurs recommandations peuvent être adressées aux acteurs concernés. En premier lieu, pour les chasseurs : mener une gestion concertée entre voisins et définir une politique commune de chasse et de prélèvements ; être attentif au dépistage de maladies. En deuxième lieu, pour les agriculteurs : adhérer au programme de mesures agri-environnementales (MAE) et installer des couverts faunistiques ; être attentif à la toxicité potentielle de certains produits phytosanitaires. Enfin, pour les décideurs : simplifier la procédure administrative pour le contrôle des prédateurs et envisager de nouvelles possibilités de lutte ; assurer une information et une sensibilisation pour la prise en compte de la biodiversité dans les grandes plaines cultivées ; veiller à l’application de la législation en vigueur afin d’inciter au respect de la biodiversité. [S.P.]