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Sommaire

Numéro 78

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 78

de Paul M.-A., Bailly M.

de Paul M.-A., Bailly M. [2005]. À propos de la pression exercée par les pneus, chenilles et sabots. Forêt Wallonne 78 : 21-33.

Les passages d’engins de plus en plus lourds sur les sols forestiers amènent les gestionnaires à se poser des questions sur les impacts qu’ils occasionnent. C’est ici l’importance des pressions émises sur le sol par les différents engins d’exploitation qui est analysée. La pression est un rapport de masse sur une surface. À première vue, les choses sont dès lors assez simples. En réalité il n’en est rien car beaucoup de facteurs jouent sur l’importance des pressions : la pression de gonflage des pneus, les caractéristiques du sol, les mouvements des engins… Les pressions appliquées sur les sols peuvent être largement supérieures à la pression théorique définie en divisant le poids de l’engin par la surface normalement en contact avec le sol. Une autre chose importante précisée dans l’article est que seule, la pression exercée sur le sol ne donne que très peu d’indication sur son incidence en profondeur. En effet, il est démontré qu’à pression égale, c’est la surface de contact qui détermine la profondeur de l’impact. En conclusion, pour les différents outils utilisés en forêt on peut dire que : la pression exercée sur le sol par un pneu est très variable et différente de la pression de gonflage de celui-ci ; la pression exercée par le sabot d’un cheval est relativement élevée mais vu la petite taille de la surface de contact, les impacts en profondeur sont négligeables ; les engins chenillés émettent des pressions moyennes assez faibles sur le sol mais la rigidité des chenilles peut induire des pressions localisées très importantes.

Jonard M., André F., Ponette Q.

Jonard M., André F., Ponette Q. [2005]. Accumulation de litière foliaire en peuplements purs et mélangés de chêne sessile et de hêtre. Forêt Wallonne 78 : 12-20.

Chaque essence forestière donne une litière foliaire différente, certaines se décomposant facilement, d’autres moins. On présente souvent les mélanges comme bénéfiques pour le taux de décomposition par le fait que la libération d’éléments de litière facilement décomposables pourraient stimuler la décomposition des litières plus récalcitrantes, mais aussi par une augmentation de la diversité de la pédofaune. Ces hypothèses sont basées sur des expériences de taux de décomposition des litières mélangées, mais aucune étude n’avait encore été réalisée sur les interactions entre le chêne et le hêtre. Les auteurs ont dès lors mené une expérience en Ardenne atlantique dans une soixantaine d’hectares composés de hêtraie, de chênaie et de mélange des deux essences. Ils ont très vite constaté que l’accumulation de litière était plus importante en hêtraie qu’en chênaie et intermédiaire dans les mélanges. Trois hypothèses ont été envisagées et étudiées afin d’en connaître la raison : des apports de litière différents, des conditions écologiques différentes et la qualité des litières. Seule la dernière hypothèse s’est vue donner des résultats, la litière foliaire du chêne se décompose deux fois plus vite que celle du hêtre. De plus, le mélange des litières a un impact positif sur la décomposition des feuilles de hêtre. Un autre volet de l’étude a été de comprendre le mécanisme de dispersion des litières des différentes essences afin de prédire leur répartition spatiale et donc d’évaluer la vitesse de décomposition et l’accumulation de matière organique à la surface du sol. Le but à l’avenir est de pouvoir définir d’un côté un degré de mélange approprié, d’un autre la superficie idéale des groupes d’une même essence au sein d’un mélange. Les auteurs exposent ensuite les différents avantages et inconvénients des différentes vitesses de décomposition. Par exemple, une décomposition rapide n’est pas spécialement synonyme d’une grande disponibilité des éléments nutritifs pour l’arbre. D’un autre côté, l’accumulation de litière a un effet néfaste sur la régénération. Quelques rappels importants sont également levés comme l’importance de la réserve d’eau dans les couches holorganiques qui couvre un tiers des besoins en eau des arbres. L’accumulation de litière doit donc être gérée en fonction du type de station tout en sachant que les mélanges bien équilibrés de hêtre et de chêne permettent un bon brassage des litières et une meilleure décomposition.

Georg Josef Wilhelm, Walter Matheis

À la fin du mois de février 1990, dans la région de Jägersburg, une hêtraie assez claire de 8,2 hectares, âgée d’environ 160 ans et mélangée de moins de 10 % de chêne, épicéa et pin sylvestre a été presque complètement détruite par l’ouragan « Wiebke ». Aujourd’hui, cette parcelle est complètement recolonisée et des arbres-objectif sont déjà désignés et détourés. Cette étude permet d’évaluer les potentialités d’une régénération naturelle et la mise en place, avec peu d’intervention humaine, d’un peuplement mélangé constitué d’arbres de haute qualité.

Baar F., Balleux P., Claessens H., Ponette Q., Snoeck B.

Baar F., Balleux P., Claessens H., Ponette Q., Snoeck B. [2005]. Sylviculture d’arbres-objectif en hêtre et chêne : mise en place d’un dispositif de parcelles de démonstration et d’expérimentation. Forêt Wallonne 78 : 34-46.

La sylviculture d’arbres-objectif consiste à sélectionner au sein d’un jeune peuplement les plus beaux arbres sur lesquels toute l’attention du forestier sera posée. Cette pratique est déjà d’application en résineux mais peu en feuillus. Pourtant, une formation menée sur ce sujet au sein du personnel de la Division de la Nature et des Forêts de la Région wallonne a suscité beaucoup d’intérêt. En effet, elle est simple d’application et garantit la production de bois de très haute qualité. C’est pourquoi un dispositif de démonstration et d’expérimentation compre-nant six parcelles (trois en chêne et trois en hêtre) a été installé en Région wallonne. Ces parcelles ont été mises en place dans de jeunes plantations équiennes de bonne qualité ayant de 12 à 15 mètres de hauteur dominante. Dans les parcelles de hêtre, 80 arbres à l’hectare ont été recherchés, 70 dans celles de chêne sessile et 60 dans celles de chêne pédonculé. Quatre intensités de détourage, basées sur un facteur multiplicatif de la circonférence, ont été appliquées autour de ces arbres-objectif. Les facteurs sont de 4 (ce qui fait un rayon de détourage correspondant à 4 fois la circonférence de l’arbre) pour le détourage le plus faible, 6 pour le moyen, 8 pour le fort et 10 pour le plus fort. Différentes mesures sont prises sur les arbres-objectif dans le but d’obtenir une meilleure connaissance de la réaction des arbres à la mise en lumière et de définir la modalité de détourage offrant un bon compromis entre croissance, qualité et investissement. Les données recueillies concernent essentiellement les aspects dendrométriques (circonférence, hauteur, présence de gourmands, largeur de cime…). Les circonférences sont reprises chaque année afin de pouvoir établir des relations entre les différentes modalités de détourage et l’accroissement annuel. Actuellement, les auteurs prônent la patience : après une année de mesure il est trop tôt pour tirer des conclusions. Il faudrait encore attendre quelques années avant de pouvoir établir de réelles tendances concernant l’accroissement, l’apparition de gourmands ou encore la recolonisation de l’espace.

Schütz J.-P.

Schütz J.-P. [2005]. Est-il possible de maîtriser les coûts des opérations culturales ? Le rôle primordial des rationalisations biologiques. Forêt Wallonne 78 : 3-11.

Les interventions culturales lors du jeune âge d’un peuplement font partie des coûts sylvicoles les plus élevés. Or, l’observation des forces naturelles nous montre qu’un jeune peuplement évolue par lui-même vers une différentiation sociale des individus du collectif : certains dominent naturellement et d’autres régressent pour ensuite disparaître par mort naturelle. Dès lors, propose l’auteur, pourquoi ne pas laisser agir cette socialisation pour obtenir, sans frais, un collectif d’arbres-objectif ? Sur 1 000 à 2 000 tiges dominantes au stade fourré, seules 100, pour les feuillus, et 220 à 250, pour les résineux, occuperont à terme le couvert. Le principe devient donc de se concentrer sur l’essentiel : « savoir ce qu’il ne faut pas faire plutôt que l’inverse ». Une seule intervention, en annélation, suffit pour éliminer les concurrents. À propos de l’annélation, son avantage est de ne pas déstabiliser le peuplement. Les arbres meurent en deux ou trois ans, restent debout plus longtemps et garantissent ainsi l’effet d’ossature. Cela permet d’intervenir beaucoup plus vigoureusement. L’auteur propose, pour l’épicéa et le hêtre, de commencer les premières éclaircies au stade de la jeune futaie. En tout, deux à trois éclaircies seront nécessaires pour l’ensemble de la phase d’amélioration (jusqu’à 60-70 ans), dont une seule dans les dimensions où la valorisation des produits n’est pas rentable.