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Numéro 123

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 123

Thomas Kuhn, Marc Hanewinkel, Harald Bugmann, Peter Brang

Kuhn T., Hanewinkel M., Bugmann H., Brang P. (2013). Sensibilité des forêts irrégulières aux dégâts de tempête. Forêt Wallonne 123 : 35-36.

Un travail de fin d’études encadré par l’Institut fédéral suisse de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) a été réalisé sur le thème de la vulnérabilité des forêts face aux tempêtes. La base de données ayant servi à l’étude est constituée de données issues de forêts dominées par le sapin blanc (Abies alba)

Christine Sanchez, Phil Morgan

Sanchez C., Morganp.[2013]. L’irrégularisation des peuplements résineux en Europe: une tendance généralisée? Forêt Wallonne123: 3-12 (10p., 1fig., 4réf.).

La problématique des peuplements résineux situés en dehors de leur aire naturelle fait l’objet d’un débat scientifique depuis plusieurs années en Europe. Ce sujet a été traité lors d’un colloque organisé par l’asbl Forêt Wallonne en novembre dernier, suite au projet Interreg CoForKo. L’article débute par un historique et un état des lieux de la situation actuelle des peuplements résineux en Europe. Les événements de l’histoire européenne qui ont mené vers le déclin des espèces feuillues et à l’implantation à grande échelle des espèces résineuses sont présentés dans le but de mieux comprendre le contexte actuel. Un des évènements majeurs qui a contribué aux plantations massives est la peur généralisée d’une pénurie de bois liée à l’état de surexploitation répandue à la fin du 19ᵉ siècle. Pour certains pays, une comparaison de la composition spécifique des forêts européennes entre l’époque pré-industrielle et actuelle est présentée. Les questions soulevées par la viabilité et la durabilité du type de gestion qui est le plus souvent associé aux peuplements résineux issus de plantations sont également débattues. Suite aux interrogations suscitées par les gestionnaires, de nombreuses expériences et initiatives de transformation ou d’irrégularisation ont vu le jour. Pour finir, les principales stratégies sylvicoles utilisées pour transformer ou irrégulariser les peuplements résineux sont présentées, schémas à l’appui. Ces stratégies se distinguent par la technique de coupe, la qualité de l’abri offert au peuplement restant ainsi que la tendance à générer une structure irrégulière. [C.S.]

Georg Jehle

Jehle G.[2013]. Futaies jardinées et peuplements en voie d’irrégularisation en Forêt Noire. Forêt Wallonne123: 29-34 (6p., 4fig.).

La futaie jardinée est une forme de gestion irrégulière, dont la courbe de distribution des tiges représente une hyperbole. Cela signifie que des arbres de toutes dimensions cohabitent dans un même peuplement, mais où chacune des classes de diamètre possède un nombre constant de tiges. On parle alors de structure irrégulière à l’état d’équilibre. Ce traitement est largement appliqué en Forêt Noire, en Allemagne. En fait, cette gestion n’est pas le fait d’un choix effectué de longue date, mais plutôt le résultat de longues périodes de dévastations ou, tout simplement, d’absence de gestion prolongée. Il faut ajouter que les conditions stationelles sont favorables aux essences les plus adaptées pour la futaie jardinée, à savoir le sapin pectiné et l’épicéa commun. En effet, on y trouve des altitudes comprises entre 400 et 800 mètres, des précipitations variant de 800 à 1500 mm, et le substrat géologique composé de grès bigarré, granit et gneiss donne des sols plutôt acides. Plus le peuplement est irrégulier, plus la part de sapin est importante. Alors que les premières typologies en futaie jardinée se basaient sur un ensemble de variables à observer (surface terrière, proportion des différentes classes de diamètre et volume), la typologie utilisée en Forêt Noire se base sur trois catégories de diamètre, à savoir les petit bois (7-25 cm), les bois moyens (25-50 cm) et les gros et très gros bois (50 et plus). Dans chacune de ces catégories, on compare le nombre d’arbres réels avec un nombre idéal, celui de la norme. On peut alors attribuer à ces catégories un chiffre, 1, 2 ou 3, en sachant que « 1 » signifie un nombre de tiges inférieur à la norme, « 2 » un nombre de tiges sensiblement égal à celui de la norme, et « 3 » un nombre de tiges excédentaire. On obtient ainsi un nombre à trois chiffres qui définit le type de structure du peuplement étudié. Par exemple, le type « 222 » correspond à la répartition idéale, « 122 » indique un type de peuplement déficitaire en petits bois et « 231 » un déficit de gros bois et un excès de bois moyens. Bien qu’au total on obtienne en théorie vingt-sept possibilités différentes de types de structure, cette typologie, pragmatique et simple d’utilisation, renseigne le type de peuplement actuel rien que par son appellation et permet d’orienter les opérations sylvicoles ultérieures. [A.D.]

Stéphane Asaël

Asaël S.[2013]. Régulier ou irrégulier? La biodiversité passe par la diversité. Forêt Wallonne123: 25-28 (4p.).

« La biodiversité s’exprime-t-elle de façon optimale dans une forêt à structure irrégulière ? » Voilà la question que tente de décortiquer l’auteur. Pour lui, la biodiversité en forêt doit s’appréhender à l’échelle du massif forestier. La futaie irrégulière n’est pas intrinsèquement porteuse de davantage de biodiversité que la futaie régulière. C’est la diversité des situations qui détermine le degré de biodiversité que ce soit au niveau génétique, des espèces ou des écosystèmes. Dés lors, l’auteur conclut : « Opter pour une sylviculture dite irrégulière doit rester un choix du propriétaire au regard des peuplements à gérer et de ses objectifs de gestion. Il ne doit pas être dicté par un dogmatisme institutionnel ou colporté par une pensée unique. Garder ou encourager une multitude de situations forestières différentes est gage de biodiversité. De même, faire le choix de la plantation plutôt que celui de la régénération naturelle peut s’avérer payant à la fois économiquement mais aussi écologiquement. Tout est une question de dosage, mais c’est comme partout ! » [C.H.]

Julien Tomasini

Tomasini J.[2013]. Suivi économique mis en place sur le réseau AFI: flux financiers et évolution du capital. Forêt Wallonne123: 13-24 (12p., 4fig.).

Le suivi financier des futaies irrégulières fait souvent défaut. Ce manque d’information peut freiner certains gestionnaires dans leur démarche de transformation de leurs futaies équiennes. Grâce au réseau AFI (Association Futaie Irrégulière), il est désormais possible de réaliser un suivi économique de plus d’une centaine de parcelles de référence situées dans des peuplements irréguliers feuillus et résineux en France, en Belgique et dans d’autres pays d’Europe. En plus de l’aspect économique, le réseau AFI permet également un suivi dendrométrique et écologique de la gestion appliquée. Le suivi économique d’une futaie irrégulière étant fort différent d’une futaie équienne, une méthodologie spécifique a été mise en place. L’objectif n’est pas de prodiguer des normes, mais plutôt de mettre à disposition des indications, des ordres de grandeur de recettes et de dépenses encourus par ce mode de traitement. À ce titre, les résultats montrent que les dépenses en futaie irrégulière proviennent principalement du marquage des coupes qui représente en moyenne 70 % des coûts. L’importance cruciale de cette opération en futaie irrégulière est donc bien mise en évidence. Les soins culturaux sont appliqués dans la plupart des dispositifs de référence, le traitement inéquienne ne permet donc pas de se passer de ces travaux de dégagement, nettoiement et dépressage. Ces coûts ne sont toutefois pas excessifs et dépendent fortement du contexte stationnel et des objectifs du propriétaire. Par exemple, les coûts seront importants s’il lutte pour favoriser une essence moins dynamique qu’une autre. Les dépenses relatives à l’élagage sont quasi nulles en peuplements feuillus et rares en résineux, probablement grâce à une bonne gestion du sous-étage et au fruit de l’automation biologique. Les travaux de plantation sont rares et n’ont généralement lieu que pour appuyer une régénération naturelle qui fait défaut ou dont la composition en essence n’est pas satisfaisante. Les frais fixes (gestion principalement) sont peu variables selon le contexte stationnel, mais très fluctuants suivant le degré d’implication des gestionnaires dans leurs peuplements. Les recettes sont très variables entre parcelles de référence, elles vont de 35 à 600 €/ha/an avec une moyenne de 215 €/ha/an. Cette variation est due à la composition en essence des peuplements, à l’influence de la gestion passée (sur- ou dé-capitalisation, conversion de taillis sous futaie, etc.), à d’éventuels chablis durant la période de suivi, mais aussi au contexte écologique. Il faut noter qu’il est primordial de mettre en regard les recettes avec l’évolution du capital sur pied pour pouvoir estimer la performance d’une gestion en futaie irrégulière. Dans toutes les parcelles de suivi du réseau, les recettes sont supérieures aux dépenses, la gestion pratiquée est donc toujours rentable. L’estimation de la valeur du capital sur pied met en évidence les tendances suivies par les gestionnaires. Ainsi, par exemple, lorsque la proportion de brins de taillis diminue et fait place progressivement à des perches d’avenir, la valeur potentielle du peuplement augmente. On constate également que la gestion de la qualité permet, pour une essence donnée et avec une surface terrière identique, d’augmenter la valeur du matériel sur pied. Le suivi réalisé par l’AFI permet de quantifier de manière dendrométrique, écologique, mais surtout économique la gestion en futaie irrégulière. Au fil des années, les données s’accumulent et permettent de quantifier les flux financiers de la gestion appliquée. Malgré le manque de recul sur certains dispositifs, ces premiers résultats permettent déjà de tirer de nombreux enseignements quant à la rentabilité de la gestion en futaie irrégulière feuillue ou résineuse. [S.P.]