La végétation des bords de cours d’eau est une des dernières structures abritant la faune sauvage dans de nombreux paysages anthropisés. Cette végétation procure un refuge pour de nombreuses espèces et sert de corridor écologique. Néanmoins, ce biotope est de plus en plus utilisé par la population humaine pour des activités de loisirs. La perte de ces habitats combinée à une augmentation des perturbations humaines pourraient poser de sérieux problèmes à la faune qui y est liée.
Une des espèces potentiellement impactée est la loutre d’Europe. Dans les Alpes, les loutres entrent en activité durant la nuit et se reposent durant la journée, moment où l’activité humaine est au plus haut. Pour étudier l’impact de la présence humaine sur leurs sites de repos, neuf loutres ont été suivies par radio-tracking durant 30 mois dans l’est des Alpes autrichiennes.
285 sites de repos ont pu être identifiés pour les 9 individus suivis. La quasi-totalité de sites de repos se trouvent dans les ripisylves (95 %). Ceci fait de la végétation des bords de cours d’eau l’habitat le plus important pour la quiétude de l’espèce. Ces sites sont choisis avec soin par les loutres qui veulent échapper au dérangement humain. Les loutres choisissent en effet les bandes de végétation étroites lorsqu’aucune présence humaine ne vient les perturber. À l’inverse, elles préfèrent les ripisylves plus larges lorsque le dérangement augmente. En dehors de la période de végétation, les loutres trouvent refuge sous terre.
Ces résultats montrent toute l’importance de restaurer la végétation présente au bord des cours d’eau pour fournir la protection nécessaire à la faune sauvage. Particulièrement lorsque les activités humaines sont intenses.
Weinberger I. C., Muff S., Kranz A., Bontadina F. (2019). Riparian vegetation provides crucial shelter for resting otters in a human-dominated landscape. Mammalian Biology 98 : 179-187.
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