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La végétation spontanée peut-elle restaurer écologiquement les rives de la Sélune ?

Le projet pilote de démantèlement de deux barrages sur la Sélune, fleuve côtier se jetant dans la baie du Mont-Saint-Michel, prévoit un suivi à long terme, avant et après arasement, de la renaturation du cours d’eau. Dans cet article, c’est la végétation colonisant les berges de l’ancien réservoir du barrage amont qui est étudiée. Avec pour objectif de répondre à la question suivante : quel est le potentiel de la végétation spontanée à restaurer écologiquement les rives de la Sélune ?
La renaturation de ce petit fleuve comprend, avant arasement, la vidange progressive du lac de retenue amont (au printemps et en automne) et une gestion locale des sédiments avec reprofilage des berges.
Des espèces aptes à stabiliser les rives se sont développées après chaque baisse du niveau du lac. Après la vidange printanière, les communautés végétales se rapprochent de celles typiques des berges et sont plus riches et diversifiées qu’après un dénoiement automnal. Les espèces pérennes, qui co-dominent avec les annuelles après la vidange printanière, sont plus nombreuses après la vidange automnale. Après deux ans et demi, les berges sont totalement recouvertes de végétation ; le milieu s’est refermé et homogénéisé. Les espèces liées aux perturbations ont fortement régressé et les espèces des milieux prairiaux ont disparu. Le maintien des berges est assuré par des espèces vivaces ou compétitrices, à système racinaire profond et se dispersant latéralement de façon végétative. Dans la présente étude, le remaniement artificiel des berges a eu lieu tardivement, ce qui doit être évité. En effet, cette forte perturbation entraîne, pour le milieu naturel, un retour à un état sensible à l’érosion. Dans ce cas, les communautés typiques des berges pourraient avoir du mal à se re-développer par la suite. Les travaux de gestion des sédiments doivent donc être minimisés, localisés et entrepris au plus tôt.
Ravot C., Laslier M., Hubert-Moy L. et al. (2020). Apports d’une observation précoce de la végétation spontanée pionnière pour la renaturation des rives de la rivière Sélune. Sciences Eaux & Territoires, article hors-série n° 62.

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