Alors que la chute de la biodiversité et la destruction des habitats augmentent au niveau mondial, le Covid-19 n’est peut-être que le début d’une longue série de pandémies de masse.
De nombreux chercheurs avancent que c’est la destruction de la biodiversité par les humains qui crée les conditions pour l’apparition de nouveaux virus tels que le Covid-19. Selon Kate Jones, chercheuse à l’University College of London, la destruction des écosystèmes engendre des risques accrus de voir l’apparition de nouvelles maladies : les activités minières, l’exploitation forestière, la construction de routes et les activités humaines dans des endroits isolés, mais également l’urbanisation et la croissance démographique amènent les humains à être de plus en plus en contact avec des espèces animales qu’ils n’auraient pas rencontrées auparavant. En 2008, l’équipe de Jones a identifié 335 maladies différentes survenues entre 1960 et 2004. Soixante pourcents d’entre elles étaient d’origine animale. Selon Thomas Gillepsie, de l’Université d’Emory, c’est mal comprendre la situation que de penser que les écosystèmes naturels sont la source des menaces pour notre santé. Il est vrai qu’il existe des maladies dans la nature, mais c’est l’activité humaine qui est la vraie cause des dégâts.
Les marchés informels sont des lieux particulièrement enclins à être le point de départ de nouvelles maladies. Le marché de Wuhan est connu pour foisonner de nombreux animaux sauvages. Et il en est de même dans de nombreux marchés, notamment africains. Cependant, ces marchés sont également essentiels pour l’alimentation de millions de personnes et il serait impossible de les supprimer.
Mais alors, que peut-on donc faire ? Selon Jones, le changement viendra à la fois des pays riches et des pays pauvres. L’exploitation des richesses naturelles des pays du Sud répondant à la demande des pays du Nord engendre la dégradation des paysages et des dérèglements écologiques qui mènent à des maladies. Il convient donc de penser le problème de façon globale
Selon elle, il nous faut être prêt au pire. Nous ne sommes pas en mesure de prédire quelle sera la prochaine pandémie et d’où elle viendra, mais nous devons donc nous préparer aux pires des scénarios. La seule certitude, c’est qu’il y en aura d’autres.
Vidal J. (2020). Tip of the iceberg : is our destruction of nature responsible for Covid-19 ? The Guardian, 18.03.2020