Courbes de tendance des prix moyens au mètre cube sur écorce en fonction du volume de l’arbre moyen du lot (ventes publiques wallonnes de l’automne 2018).
L’Office Economique Wallon du Bois a sorti en janvier dernier un point sur les ventes d’automne de bois sur pied en forêts publiques. Cette année encore de nombreux agents perturbateurs sont venus bouleverser la donne, battant en brèche les attentes d’une filière en quête de stabilité.
Chêne. Le prix du chêne continue son irrésistible ascension au grand désespoir des scieurs locaux, de plus en plus démunis et désemparés face au phénomène. Même si la demande en chêne scié est actuellement soutenue, elle semble avoir atteint ses limites en matière de prix et n’est plus capable d’absorber ces hausses à répétition. Certains scieurs en arrivent à craindre que ce marché ne disparaisse au profit d’autres essences ou matériaux plus abordables.
Hêtre. Une enquête de Hout Info Bois et de la Confédération belge du bois établit le volume de grumes de hêtre scié par les scieries wallonnes en 2016 à 11 500 m³. Soit une régression de 44 % par rapport aux 20 500 m³ consommés en 2010. L’exportation vers l’Asie reste donc plus que jamais le débouché incontournable de cette essence dont les qualités ne sont cependant plus à démontrer.
Épicéa. En Wallonie, avec une prévision de 400 000 m³ d’arbres scolytés en 2018, l’épicéa est devenu sans conteste l’essence la plus problématique du moment et sans doute des prochaines années. Les agents perturbateurs de ce marché sont nombreux : chablis importants en Allemagne et en Italie notamment, multiplication des scolytes dans toute l’Europe occidentale, apparition de la peste porcine africaine en Wallonie début septembre, etc. L’inquiétude s’est manifestée lors des premières ventes de bois qui ont vu les prix des coupes d’épicéas sains chuter autour de 15 à 20 €/m³ avec comme conséquence le retrait d’un nombre important de lots. Les premiers lots de bois scolytés ont assez facilement trouvé acquéreur à des prix variant entre 15 et 30 €/m³. L’évolution du marché laisse cependant présager une diminution progressive des prix offerts. Les derniers échos font maintenant état de prix oscillants entre 10 et 15 €/m³ voire même négatifs dans les petites propriétés privées.
Douglas. D’une manière générale, la demande en douglas semble ne pas souffrir de la crise des scolytes qui affecte l’épicéa et sans doute en bénéficie. Ses prix n’ont donc guère évolué par rapport à ceux de 2017 sauf peut-être pour les petites dimensions qui connaissent un léger tassement. Mais il est vrai que les volumes récoltés en forêt publique, de l’ordre de 93 000 m³ en 2017, restent assez faibles pour influencer le marché du sciage.
Office économique wallon du bois, Eugène Bays.
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