Faut-il considérer que nous sommes dans une nouvelle unité de temps géologique appelée : Anthropocène ? Ce débat vigoureux entre scientifiques s’appuie sur la constatation que les activités humaines laissent une trace omniprésente et persistante sur la Terre depuis environ la révolution industrielle et ferait suite à l’Holocène qui prévaut depuis une dizaine de milliers d’années.
Afin de faire avancer le débat, une équipe internationale de chercheurs à passer en revue les marqueurs anthropiques à travers plusieurs enregistrements stratigraphiques. Ils ont trouvé que la présence de matériaux manufacturés dans les sédiments, comme l’aluminium, les plastiques et le béton, coïncide avec les pics globaux des particules provenant de la combustion des combustibles fossiles. En outre, les cycles du carbone, de l’azote et du phosphore ont été sensiblement modifiés au cours du siècle passé. Les taux d’élévation du niveau de la mer et l’ampleur de la perturbation humaine du système climatique dépassent les changements de l’Holocène tardif. Enfin, les changements biotiques incluent des invasions d’espèces dans le monde entier et des taux d’extinction accélérés.
Les chercheurs pensent que tous ces signaux combinés rendent l’Anthropocène stratigraphiquement distinct de l’Holocène et des époques antérieures.
Waters C.N. et al. (2016). The Anthropocene is functionally and stratigraphically distinct from the Holocene. Science 351. DOI: 10.1126/science.aad2622 (Photo : J. p. Briner).