Malgré des perturbations ou menaces fréquentes, certaines espèces semblent parfaitement s’adapter dans les paysages fortement anthropisés. Pour comprendre comment ces espèces réagissent face aux perturbations liées aux activités humaines, des chercheurs du CNRS et de l’INRA, en France, ont étudié la réaction directe de chevreuils à l’écoute de playbacks d’aboiements de chien et de bruits de moteur de tracteur. L’expérience a été menée tantôt avec des personnes statiques, tantôt avec des personnes marchant vers les animaux.
Ils ont ensuite analysé la probabilité de fuite immédiate après le début des écoutes. La probabilité de fuite est de 0,3 lorsque les expérimentateurs sont à moins de 100 m des animaux et ne bougent pas. La probabilité est plus grande lorsque les opérateurs sont à l’origine plus proches des chevreuils ou lorsqu’ils s’approchent plus près.
Étonnamment, la fuite des chevreuils n’est ni influencée par la période, la période de chasse ne modifie donc pas leurs réactions, ni par le type de son (aboiements, bruit de moteur).
Cette étude montre la grande réactivité de cette espèce sédentaire lorsqu’elle est confrontée à des dérangements. Ce trait de caractère explique certainement son succès dans notre environnement dominé par les activités humaines.
Padié S., Morellet N., Cargnelutti B., Hewison A. J. M., Martin J.-L., Chamaillé-James S. (2016). Time to leave? Immediate response of roe deer to experimental disturbances using playbacks. European Journal of Wildlife Research 61: 871-879 ; DOI: 10.1007/s10344-015-0964-y