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La virtuosité de nos paysages s’étiole

En 1962, l’essai « Printemps silencieux » de la biologiste américaine Rachel Carson dénonçait l’impact des pesticides sur le déclin des oiseaux chanteurs. En 2021, une nouvelle étude nous replonge dans ce sujet.

Dans celle-ci, une équipe de chercheurs de l’Université d’East Anglia au Royaume-Uni a étudié l’appauvrissement du lien entre l’homme et la nature. En effet, les sons de la nature, et les chants d’oiseaux en particulier, jouent un rôle déterminant dans le maintien de notre connexion à la nature. Cependant, le déclin généralisé des populations d’oiseaux entraîne une transformation de notre paysage sonore au fil du temps. Il n’est toutefois pas aisé d’objectiver le phénomène.

Afin de reconstituer artificiellement les paysages sonores historiques de ces vingt-cinq dernières années pour plus de 200 000 lieux, les chercheurs ont utilisé les relevés de suivi des populations en Europe et en Amérique du Nord. Ainsi, pour chaque lieu d’échantillonnage et chaque année, ils ont peuplé virtuellement une bande-son vide avec les chants d’oiseaux spécifiques. Il est ainsi possible d’écouter ces enregistrements reconstitués et de comparer le paysage sonore d’un même lieu à 20 ans d’intervalle par exemple.

Dans les bandes-son en exemple, le paysage sonore ancien est plus volumineux, mélodieux et complexe que la bande-son actuelle qui est moins vivante, moins agréable à l’oreille et qui contient même des blancs. Il est certain que l’exemple choisi est extrême, mais il illustre parfaitement la tendance mise en évidence par l’étude.

Pour chaque bande sonore, les chercheurs se sont basés sur quatre indices reflétant la « qualité et la richesse » et l’on constate que l’évolution de ces quatre indices met en évidence une perte de diversité sonore. Cette étude démontre donc la dégradation d’un des liens qui unit l’homme à la nature. Un paysage sonore actuel qui nous semble être la « norme » maintenant aurait probablement été perçu comme pauvre au cours du siècle dernier, ce qui n’est pas sans conséquence sur notre état de connexion à la nature et donc aussi sur notre bien-être.

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