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Adapter nos pratiques sylvicoles, une nécessité pour la forêt de demain

Actuellement, la forêt est mise à rude épreuve en raison notamment des changements climatiques, des sécheresses estivales et des hivers doux favorables aux pullulations de ravageurs. Toutefois, le dérèglement climatique est-il le seul en cause ? D’après les auteurs de cet article, il révèle plutôt des écosystèmes forestiers fragilisés par des pratiques sylvicoles focalisées essentiellement sur la production de bois.

 

Aujourd’hui, la forêt française fixe moins de carbone par unité de surface. De plus, l’exploitation des peuplements dépérissants est émettrice de CO₂. Les modes de sylviculture influencent l’intégrité fonctionnelle de l’écosystème forestier, intégrité qui, à son tour, nuance les effets du dérèglement climatique. Un traitement de fond des causes du dépérissement forestier est donc nécessaire. Et pour cela, des pratiques sylvicoles prenant davantage en compte le fonctionnement des forêts dans leur ensemble sont essentielles : adéquation essence-station, peuplements mélangés et hétérogènes, régénération naturelle permettant d’accroître la diversité génétique, rétablissement de l’équilibre sylvo-génétique par la préservation d’essences compagnes, adaptation des peuplements au bilan hydrique de la station, limitation du tassement des sols, préservation de leur alimentation en eau et, dans tous les compartiments de l’écosystème, conservation de la biodiversité.

 

De plus, il est crucial de ne pas considérer d’emblée nos essences indigènes comme non adaptées et de recourir systématiquement aux essences exotiques. Plusieurs mécanismes permettent l’adaptation spontanée des arbres dans un environnement changeant. Cependant, leur efficacité n’est pas encore parfaitement connue, d’où la nécessité d’augmenter les surfaces de forêts protégées. Celles-ci permettent en effet d’observer la réponse des essences autochtones dans un contexte de forêt non soumise à la sylviculture.

 

Enfin, la recherche scientifique en écologie forestière et ses résultats doivent appuyer les stratégies de gestion : tout comme une forêt n’est pas une simple somme d’arbres, la gestion durable de celle-ci n’est pas qu’une question d’ingénierie.

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