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La revue de presse mensuelle et gratuite sur la forêt et la nature

Une étude allemande montre que la structure de la cime d’un arbre reflète l’évolution de la croissance du diamètre de sa tige (visualisées par les cernes). Les tests ont été réalisés sur un échantillon d’épicéas (Picea abies) matures dans des peuplements monospécifiques soumis à un essai combiné d’espacement et d’éclaircie. Les couronnes observées et scannées reflètent également l’acclimatation de la couronne à son voisinage et les pertes de parties de la couronne dues à la compétition ou à l’abrasion mécanique (« timidité de la couronne »).

L’image ci-dessus décrit les hypothèses testées par les chercheurs sur la relation entre le développement des cernes de la tige à 1,30 mètre et la structure de la cime de l’épicéa. Selon que la largeur des cernes de l’arbre est régulière (a), irrégulière (b), décroissante (c) ou augmentant avec l’âge de l’arbre (d), les formes de la cime peuvent être respectivement régulières, irrégulières, paraboïdales ou néiloïdales.

Les auteurs ont trouvé des relations particulièrement étroites entre la courbe de croissance et la taille et la forme de la cime. Cela permet plusieurs utilisations. La taille et la variabilité de la couronne peuvent être utilisées pour estimer l’évolution de la croissance du diamètre. La relation mise en évidence par les chercheurs peut être utilisée pour évaluer la croissance passée et future et l’espérance de vie des arbres. Ces résultats peuvent être utiles pour surveiller le potentiel de défense contre le stress, la résistance et la résilience des arbres.

Dans le contexte actuel de changement climatique et alors que la migration naturelle des arbres n’est que de quelques kilomètres par siècle, le concept de migration assistée se répand largement avec l’ambition de donner un coup d’accélérateur au processus et ainsi maintenir la productivité des forêts.

Mais des chercheurs français alertent : planter des arbres provenant de régions chaudes et sèches dans des régions plus froides et humides peut avoir des conséquences négatives sur le fonctionnement global de l’écosystème. Les espèces d’arbres transloquées (déplacées par-delà les barrières naturelles) sont certes plus résistantes à la sécheresse, mais ont aussi une hauteur réduite, ainsi que des feuilles plus petites, plus épaisses et persistantes. Or, un feuillage moins dense d’arbres plus petits joue moins bien son rôle essentiel d’atténuation de l’effet des vagues de chaleur en forêt. Le microclimat du sous-bois est donc plus sec et moins frais que celui des sous-bois naturels de forêts en régions tempérées, dominées par des arbres à feuilles larges. Impactées par ce microclimat plus chaud, certaines espèces du sous-bois risquent fortement de disparaître.

De plus, le risque d’incendie forestier pourrait être accru. En effet, les essences méridionales ayant des feuilles plus épaisses, plus sèches et plus riches en molécules volatiles, elles génèrent un tapis de feuilles mortes plus inflammable. Sans connaître les potentielles répercussions négatives que peut avoir la migration assistée sur le fonctionnement des forêts, il convient donc d’y recourir avec grande précaution. Des solutions existent par ailleurs. Notamment, favoriser la diversité intraspécifique des essences déjà présentes ou sélectionner les génotypes de populations provenant de territoires plus chauds et secs au sein même de l’aire de répartition naturelle d’une espèce donnée. De ce fait, en plus de favoriser les arbres aux plus grandes aptitudes génétiques de résistance à la chaleur, on maintient leur cortège d’espèces !

Une expérience menée sur des semis de pin maritime soumis à différentes conditions de stress hydrique a montré que, si le stress hydrique impacte défavorablement le développement des ectomycorhizes, les communautés d’espèces de mycorhizes associées aux racines des jeunes pins soumis au stress hydrique étaient en outre différentes de celles que l’on retrouvait sur les jeunes pins bien approvisionnés en eau.

Les ectomycorhizes sont couramment classées selon leur mode d’exploration qui influence indirectement la nutrition de la plante et son absorption d’eau. On distingue par exemple les types explorateurs de contacts, de moyenne distance et de longue distance.

Dans cette expérience, le stress hydrique a non seulement impacté la diversité spécifique en ectomycorhizes mais les chercheurs ont constaté que les espèces colonisant les racines des pins en condition de stress étaient prioritairement de type à exploration « longue distance ». Or, ce type de mycorhize est reconnu comme étant plus efficace dans le transport de l’eau. Les chercheurs concluent que les plantes soumises à la sécheresse peuvent bénéficier d’une association avec des taxons ectomycorhiziens transportant efficacement l’eau.

Objectif phare du Gouvernement wallon pour la biodiversité, la plantation d’un million d’arbres et/ou de 4.000 km de haies est largement atteinte en ce début d’année 2024. Déclinés sous la bannière « Yes we plant », les projets portés par de nombreux acteurs (agriculteurs, écoles, citoyens, administrations, associations…), ont permis d’inscrire près de 4.200 kilomètres de haies au compteur.

« Yes We Plant » propose également toute une série de services visant à lever les freins à la plantation : un support via les Conseil’haies, des entretiens mutualisés visant à valoriser les produits issus de la taille des haies, la plateforme « Coplantons » qui permet d’offrir ou rechercher de l’aide pour un chantier de plantation, la charte « Végétal d’ici » qui valorise le terroir, la distribution de plants wallons pour des projets d’envergure, la valorisation des arbres têtards, etc.

Souvent vus comme des éléments purement décoratifs, les arbres et les haies offrent pourtant une multitude de services précieux pour les humains, les écosystèmes et l’environnement, notamment en milieux ouverts (plaines, prairies…). Ils permettent en effet de diminuer les risques d’inondation en limitant l’érosion et en stabilisant les berges des rivières, d’atténuer les effets du réchauffement climatique en stockant le carbone ou encore de protéger les cultures et le bétail des canicules.

Fin 2023, le Gouvernement a souhaité aller plus loin en accordant un soutien supplémentaire aux 262 communes wallonnes afin qu’elles bénéficient de budgets d’ampleur leur permettant de planifier et réaliser efficacement de nouvelles plantations sur leur territoire. Leur participation est en effet déterminante pour assurer l’efficacité des mesures régionales en matière de plantation. Un budget de dix millions d’euros a ainsi été affecté au financement de cette démarche.

Propriétaire et sylviculteur, Raymond Bellarbre profite de sa retraite en améliorant ses peuplements forestiers. Vu la taille et la situation de ces derniers, il a conçu un outil léger et facilement transportable pour l’aider dans ses opérations de débusquage.

Cet outil peut non seulement débusquer, mais aussi treuiller ou porter jusqu’à 1 stère de bois. Il a été conçu pour être facile d’entretien, robuste et d’un fonctionnement simple. Le micro-débusqueur se conduit à la main, comme un transpalette. Il est équipé d’un moteur de 2 chevaux qui actionne un treuil d’une capacité de 1 tonne. Simple à manipuler, l’outil a tout son intérêt dans les parcelles difficiles d’accès pour les tracteurs (sols sensibles, zones humides, parcs et jardins…).

Selon une étude récente, les chats domestiques en liberté auraient un impact négatif sur la biodiversité. Ils perturbent les écosystèmes en interagissant avec des espèces natives.

Ainsi, 15 % des espèces chassées par le chat seraient des espèces en voie d’extinction ou en passe de l’être, avec une prévalence d’espèces insulaires plutôt que continentales. Sans surprise, les espèces les plus menacées par ces carnivores invasifs seraient les oiseaux, suivis de près par les mammifères et les reptiles.
Il est également important de noter qu’en plus de leur régime alimentaire, néfaste à bien des égards, ils peuvent aussi être porteurs de nombreuses maladies (toxoplasmose, rage…).

Grâce à ces éléments maintenant reconnus, de nouvelles initiatives pourront peut-être voir le jour afin de réduire l’impact négatif du chat domestique en liberté.

Malgré les mesures mises en place pour tenter de sauvegarder les écosystèmes naturels en Europe, la biodiversité continue d’y décroître. Sur base de ce constat, le parlement européen a décidé d’aller un cran plus loin et a voté en juillet dernier un règlement contraignant les États membres à agir en faveur de la restauration de la nature.
Néanmoins, soulèvent les auteurs de cet article, cette notion de « restauration » ou les démarches qu’elle implique n’ont pas été précisées. Pourtant, c’est primordial ! À quel état retourner ? Initial, du moins antérieur ? En prenant en compte quelles espèces animales ou végétales ? Selon qu’elles ont plus ou moins souffert des actions humaines ? Quels critères à prendre en compte pour qualifier la restauration de réussite ou d’échec ? Pensons également aux limites d’une restauration : selon la place que prend l’être humain et ses activités dans le milieu naturel, faut-il revenir à un état ou celui-ci en est totalement exclu ?

De nombreuses interrogations, qui laissent penser qu’une restauration est peut-être idéaliste dans certains types de milieu fortement impactés (exploitation minière, marécages…) et qu’il conviendrait plutôt d’une « remédiation écologique », moins idéalisatrice d’un passé qui n’était peut-être pas meilleur. En apportant un remède aux écosystèmes fragilisés, cette notion invite à fabriquer de nouvelles médiations écologiques et à considérer ce qu’il est important de conserver ou pas. Elle permet de se questionner, de prendre en compte la situation dégradée comme point de départ, et non pas une situation idéale comme point d’arrivée. Par exemple, planter des arbres sur un sol érodé et rendu stérile par l’exploitation est une opération de restauration, certes, mais son inefficacité a déjà été démontrée.

Ce débat n’est pas uniquement sémantique, mais également un moyen de reconsidérer notre rapport à la nature. La restauration, dans le contrôle d’un retour au passé, à une situation initiale d’où l’on pourrait continuer à produire et à exploiter. Ou la remédiation, dans l’apaisement et la réparation, en réinventant les liens entre activités humaines et écosystèmes.

À l’approche des élections, Natagora rappelle l’impérieuse nécessité de préserver la biodiversité et de mettre en œuvre des actions concrètes « pour la nature au cœur d’un territoire vivable ». Après avoir rencontré les centres d’étude de l’ensemble des partis francophones, l’association a mis en œuvre un important travail de sensibilisation en présentant ses sept principales priorités aux présidentes et présidents de partis : un réseau écologique transversal et opérationnel, une meilleure protection des forêts anciennes, une amélioration du maillage agroécologique, l’adoption d’une taxe pesticide, un soutien aux énergies renouvelables, la mise en place d’un cadre financier durable pour la biodiversité et des mesures strictes visant à diminuer les densités de gibier.

Ces priorités ont reçu un accord de principe de la part des présidentes et présidents de partis. Il reste à les faire évoluer vers de vrais engagements !