L’arbre n’est pas une mèche inerte entre le sol et l’atmosphère : il est capable de réguler sa consommation en eau. Voilà le thème de cet article qui illustre, à l’aide des résultats d’une thèse de doctorat, les facteurs physiques et biologiques régissant ce phénomène ainsi que quelques-uns des moyens utilisés pour les mesurer. Le contexte de telles recherches est d’actualité puisqu’il est bien connu que les stress hydriques ont été identifiés comme des facteurs déclenchants de certains dépérissements forestiers et que les scénarios d’évolution climatique tendent à prévoir une augmentation des fréquences des épisodes secs et chauds. On y apprend que plus de 90 % de l’eau transportée jusqu’aux feuilles y est simplement évaporée avec comme conséquence, non négligeable cependant, de limiter l’échauffement de celles-ci. À l’échelle d’une saison de végétation et d’une forêt entière, c’est 80 % de l’eau qui retourne sous forme de vapeur à l’atmosphère. Outre les mesures prises, c’est surtout leur utilisation à travers des modèles qui s’avère intéressante. En effet, il est possible, sur base de quelques données climatiques, de prédire (années futures) ou d’expliquer (années antérieures) les variations de la réserve en eau du sol d’un peuplement.
Vincke C.
Vincke C. [2004]. Comment estimer la consommation en eau d’une forêt ? Forêt Wallonne 72 : 9-22.