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Sommaire

Numéro 154

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 154

Gauthier Ligot, Philippe Balandier, Sophie Schmitz, Sébastien Petit, Hugues Claessens

Alors que les peuplements résineux wallons ont traditionnellement été gérés par coupe à blanc et plantations, de plus en plus de propriétaires forestiers se tournent aujourd’hui vers une gestion qui favorise le renouvellement naturel des peuplements tout en maintenant un couvert permanent. Une des clefs de voûte de cette gestion est la maîtrise du développement et de la diversité de la régénération naturelle. Le gestionnaire dispose à ce titre de plusieurs outils et l’un d’entre eux est le contrôle par l’éclaircie de la quantité de lumière disponible dans le sous-bois. L’ouverture du couvert est théoriquement plutôt favorable aux essences dites de lumière alors que la fermeture du couvert est plutôt favorable aux essences d’ombre. Afin de tester cette hypothèse, nous avons examiné la croissance de semis de différentes essences dans neuf peuplements résineux, en Ardenne. Nos résultats soulignent bien que les espèces d’ombre sont favorisées par le maintien d’un éclairement limité. La réciprocité n’est cependant pas toujours vérifiée. Certaines essences d’ombre sont capables de croître plus rapidement tant qu’un couvert permanent est maintenu. C’est notamment le cas du Tsuga. De plus l’impact de différents bio-agresseurs ne doit pas être négligé puisqu’ils peuvent compromettre le succès de régénération d’une essence. À ce titre, les régénérations de douglas semblent aujourd’hui nettement plus sensibles aux différents bio-agresseurs que par le passé.

Jérémy Simar, Xavier Lehane, Nicolas Delhaye

Le développement de l’énergie éolienne dans les plaines agricoles de Hesbaye n’est pas sans conséquence sur les populations des oiseaux inféodées à ce type de milieu. Certains effets négatifs s’ajoutent à la pression déjà subie par ces espèces suite à l’intensification agricole. Ces populations subissent en effet déjà un déclin massif qu’il est important d’endiguer par la mise en place de mesures d’atténuation et de compensation. L’implantation d’éoliennes s’accompagne donc généralement de la mise en place de mesures dont la nature dépendra des espèces impactées (Bruant proyer, Vanneau huppé, busards…). Majoritairement, elles prennent la forme de couverts nourriciers hivernaux et de bandes enherbées. Ces mesures sont encadrées par des notes méthodologiques publiées par le SPW ARNE et à destination des auteurs d’étude d’incidences, des promoteurs et des agriculteurs. Elles visent à garantir un approvisionnement en graines et en micromammifères tout au long de l’hiver, en insectes au printemps ainsi qu’à créer des couverts pour les oiseaux nicheurs en saison de reproduction. La Hesbaye liégeoise accueille plusieurs réseaux de mesures suivis par le DEMNA et le DNF. Les premiers suivis ornithologiques réalisés durant l’hiver 2018-2019 montrent des résultats prometteurs notamment par une occupation importante tout au long de la saison pour les passereaux granivores et les rapaces spécialisés. Des premiers signes encourageants ont également été mis en évidence en 2019 sur les populations nicheuses de Bruant proyer, de Busard cendré et de Busard des roseaux avec, fait unique en Wallonie, un nid de Busard des roseaux installé au sein d’une mesure de compensation.

Laurence Nivelle

Les milieux tourbeux sont de plus en plus rares en Wallonie, il ne reste à l’heure actuelle que 45 % des 15 000 hectares présents dans le passé, dont la majorité en mauvais état de conservation. Encore plus préoccupant : seules cinq grandes tourbières hautes actives sont encore recensées, recouvrant au total 120 hectares contre près de 2 000 hectares auparavant. Face à ce constat, depuis maintenant presque 30 ans, divers travaux ont été entrepris pour restaurer ces milieux rares et précieux notamment via divers projets LIFE et des projets financés par le Plan wallon de développement rural (PwDR). Suite à l’expérience acquise au fil des années et des résultats obtenus, il est dorénavant possible d’identifier les types d’actions à réaliser pour restaurer au mieux ces milieux tourbeux.

Philippe Domont

L’épicéas de résonance est rare, mais présent dans toutes les montagnes d’Europe occidentale et centrale. Parmi les critères essentiels de qualité : cernes réguliers (sans à-coups), fibre droite, faible proportion de bois final, sans bois de réaction. Les gestionnaires forestiers peuvent facilement s’entraîner à identifier les billons de bois de résonance, fer de lance des bois haut de gamme. Un potentiel intéressant est encore en sommeil dans de nombreuses régions forestières. La valorisation des assortiments de bois de résonance implique la volonté d’observer précisément la qualité du bois et d’optimiser la vente. Cela est favorable à la conservation des connaissances fines sur le bois et à la création de réseaux logistiques. Le bois de résonance est directement lié à la fabrication d’instruments de musique réputés, dans le cadre d’une tradition séculaire. L’image de l’exploitation du bois s’en trouve renforcée par l’intérêt marqué des médias pour la rareté et les origines « mystérieuses ».

Eugène Bays

Le PanoraBois dresse en chiffres et en schémas l’état des lieux socio-économique de la filière forêt-bois en Wallonie. Il positionne d’abord cette filière dans ses environnements national, transfrontalier, européen et finalement mondial et la décline ensuite sous ses volets forestiers, industriels et commerciaux. Avec 557 909 ha de superficie forestière couvrant près de 33 % du territoire wallon, la forêt wallonne a atteint sa plus grande extension depuis près de 150 ans. Elle se répartit de façon équilibrée entre propriétaires publics et privés mais enregistre un déséquilibre croissant entre peuplements feuillus notablement sous-exploités et peuplements résineux largement surexploités d’une part et mis à mal d’autre part par la crise des scolytes que nous traversons actuellement. La filière bois wallonne, quant à elle, se compose à l’horizon 2019 de 7 990 entreprises dont 3 442 sont constituées en personnes morales et 4  548 personnes physiques. Ces entreprises représentent 17  923  emplois directs dont 11 922 salariés et 6 001 indépendants. Cette filière apparaît néanmoins comme très contrastée avec une écrasante majorité de TPE côtoyant quelques géants de taille européenne. Sa consommation annuelle en bois ronds dépasse les 5 000 000 m³ alors que la récolte moyenne avoisine les 4 000 000 m³ en Wallonie, la rendant de ce fait importatrice nette mais au final exportatrice en produits façonnés.

Jean-Marc Landry, Jean-Luc Borelli

Il n’existe que peu de recherches sur l’écoéthologie du loup en milieu agropastoral. Or, étudier le prédateur aux abords des troupeaux permettrait de mieux comprendre ses relations et interactions avec le système pastoral. C’est l’ambition du projet CanOvis initié en 2013 dans les Alpes maritimes et le plateau de Canjuers (Var). À l’aide de jumelles thermiques et de pièges vidéo, de nombreuses surveillances nocturnes ont été réalisées et plusieurs constations ont été faites. Les loups et les troupeaux vivent sur les mêmes territoires. La moitié des observations de loups réalisées à proximité des troupeaux ne montre pas d’interaction directe avec le système pastoral. Les parents n’apprennent pas à leurs louveteaux à chasser du bétail. Les loups sont généralement seuls quand ils s’approchent du troupeaux. Aucune « stratégie » n’est observée quand ils sont plus de deux. Les comportements individuels sont assez différents notamment en ce qui concerne la témérité. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de nos observations. Il faut étendre la protection des troupeaux. Il faut apprendre à parler d’un « risque naturel loup », ce qui permettrait des actions collectives de tous les acteurs concernés. Enfin, nous proposons la mise en place d’un « plan initial de protection » couplé à une surveillance de la menace au jour le jour, qui permettrait une gestion adaptative du risque loup.