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Sommaire

Numéro 153

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 153

Jean-Claude Grégoire, Louis-Michel Nageleisen

Les pullulations d’Ips typographus en Europe ont atteint des niveaux tels qu’il est difficile de commercialiser les bois attaqués et, dès lors, de les extraire à temps des peuplements. La tentation est donc grande de recourir aux pièges à phéromones, en remplacement ou en accompagnement des éclaircies ou coupes sanitaires recommandées.

Le piégeage, mis au point à la fin des années ‘70, a connu une popularité considérable pendant une trentaine d’années (530 000 à 600 000 pièges déployés annuellement en Norvège entre 1979 et 1981). Par la suite, à mesure que le comportement des insectes était mieux compris et que l’expérience des praticiens se développait, les piégeages ont été graduellement réduits à des fins de surveillance dans la plupart des pays européens. Et pourtant, les piégeages de masse sont régulièrement évoqués par praticiens et décideurs…

Le contexte biologique de la réponse du typographe aux phéromones est discuté ici. 25 000 à 35 000 insectes émergent de 1 m3 attaqué ; un piège capture entre 10 000 et 27 000 insectes, un arbre-piège en capture deux à trois fois plus. Par ailleurs, seulement environ 7 % des insectes issus d’un site répondent localement aux phéromones. Le reste se disperse, parfois à des dizaines de kilomètres et c’est là qu’il faudrait les piéger. Il faudrait donc déployer au minimum 60 000 pièges ou 20 000 arbres-pièges, sur l’ensemble du territoire, pour chaque tranche de 100 000 m3 attaqués.

Farid Benhammou

Depuis son retour officiel en France en 1992, le loup ne cesse son expansion géographique et, avec elle, les tensions liées à sa cohabitation. Ainsi, il apparaît qu’il ne s’agit pas que d’une question écologique, mais bel et bien d’enjeux sociaux et politiques révélateurs de changements d’usages et d’évolutions territoriales. Dans le contexte français où les groupes de pression de la ruralité ont un poids politique considérable, les conflits générés impliquant chasseurs, éleveurs, scientifiques, environnementalistes, professionnels du tourisme, etc. peuvent atteindre une rare violence symbolique et physique faisant de la géopolitique une démarche pertinente d’étude. Rappelons que la géopolitique, selon le géographe Yves Lacoste4, est l’étude des rivalités de pouvoirs entre des groupes à propos de territoires, ces derniers étant à la fois cadre et enjeux des conflits. Après avoir abordé les conditions et les dynamiques d’expansion du loup et des polémiques liées, nous ferons un rapide panorama des positions des différents acteurs. Ensuite, il apparaît que les pouvoirs publics français, en théorie en position arbitrale, peinent à définir une politique de gestion juste et durable, ce qui permettra de terminer sur quelques pistes de réflexions et perspectives.

Daniel Bodson

Une enquête filière-bois a été réalisée auprès d’un échantillonnage représentatif de 1006 individus en Régions wallonne et bruxelloise entre juin et octobre 2018. La première partie porte sur les rapports de l’individu à la forêt : les évocations spontanées face aux termes «  forêt wallonne  »  ; la connaissance qu’ont les individus de la forêt ; les habitudes de fréquentation ; les opinions relatives à la fonction, aux usages et aux métiers de la forêt ; l’estimation des menaces et la connaissance des systèmes de certification. La seconde partie porte sur l’opinion qu’ont les individus du bois dans la construction. L’analyse des réponses met en évidence plusieurs enseignements : une fréquentation différenciée de la forêt selon l’âge, le statut socio-professionnel, le niveau de diplôme et le lieu de résidence ; la forêt est surtout un support d’activités ludiques ou sportive ; elle est vue comme un espace à préserver des usages agressifs (moteurs et machines d’exploitation principalement) ; l’espèce humaine et ses activités sont les principales menaces qui pèsent sur la forêt ; le consentement à payer un produit plus cher est équivalent qu’il s’agisse de bois certifié durable ou issu de la forêt wallonne ; le taux d’opinion favorable à la construction en bois est en dent de scie depuis 2001.

Vincent Colson

Une analyse a été menée pour identifier l’évolution de la structure foncière de la forêt privée wallonne entre 2013 et 2018. Les résultats montrent que le nombre de propriétés juridiques a diminué de 6,6 %. Il s’élève désormais à 83 848 propriétés. La baisse concerne principalement les très petites propriétés (inférieures à 1 ha). L’analyse de l’évolution du nombre de propriétés par classes de superficie montre une diminution des petites propriétés au profit des plus grandes qui augmentent en nombre et en surface. Les données disponibles pour 1970 ont été prises en compte malgré les biais potentiels liés à une approche méthodologique différente. Les tendances observées montreraient que le morcellement des propriétés qui s’opérait encore fin du 20e siècle semble s’estomper au cours des dernières années. La forêt privée wallonne serait donc davantage dans un processus de remembrement que de morcellement. Cependant, après une période favorable au placement forestier entre 2013 et 2018, il faudra voir l’impact des différentes crises actuelles sur l’évolution foncière dans les prochaines années. En matière de politique forestière, les actions à mener sont à distinguer en fonction des classes de superficie de propriétés : favoriser les groupements forestiers (loi de 1999) pour éviter le morcellement des grands domaines, encourager l’échange de parcelles dans le cas de propriétés elles-mêmes morcelées, lever les freins à la sortie des indivisions multiples, développer la gestion groupée dans les propriétés petites à moyennes.

Sophie Bertin, Céline Perrier

L’eau joue un rôle déterminant mais complexe dans le fonctionnement et la croissance des arbres de nos forêts. Face aux sécheresses et canicules récurrentes, le gestionnaire forestier se pose de nombreuses questions concernant l’influence de la sylviculture sur le bilan en eau des peuplements et sur les marges de manœuvre dont il dispose pour atténuer la sévérité des sécheresses. Pour répondre à ces interrogations, les acteurs du réseau français pour l’adaptation des forêts au changement climatique, le RMT AFORCE, ont développé un guide interactif original : « Le bilan hydrique des peuplements forestiers. Etat des connaissances scientifiques et techniques. Implications pour la gestion ». Ce guide, co-construit entre chercheurs et agents de développement, a pour objectif d’élaborer et de valider des messages concrets sur la gestion de l’eau dans la sylviculture des peuplements afin d’aider les forestiers à adapter leur sylviculture aux contextes pédo-climatiques actuels et futurs. Il s’appuie sur l’analyse et la synthèse des travaux de recherche sur ce sujet afin de les valoriser et d’aider le gestionnaire à se les approprier facilement. Le guide s’adresse aux gestionnaires mais aussi aux conseillers forestiers et aux enseignants. Il s’articule autour de quatre parties : (1) les questions posées par les gestionnaires qui sont regroupées en lots en fonction du niveau de réponse aujourd’hui apporté par la recherche ; (2) les fiches de « synthèse des connaissances scientifiques et techniques » qui reprennent l’état des connaissances actuelles ; (3) les fiches « implications pour la gestion » qui fournissent des éléments de réponses aux questions des gestionnaires et (4) le glossaire.

Blandine Georges, Sébastien Gailliez, Xavier Rollin, Adrien Michez

Nous avons utilisé le réseau wallon de surveillance du niveau d’eau des cours d’eau non navigables (réseau Aqualim) afin d’étudier leur régime thermique. Le réseau Aqualim enregistre, en plus de la hauteur d’eau, la température de l’eau toutes les 10 minutes afin de calibrer les données de hauteur d’eau. Nous nous sommes donc intéressés à ces données de température qui se répartissent sur une grande majorité des cours d’eau wallons et ce pour une période importante (2012-2018).

Jean-Claude Grégoire, Louis-Michel Nageleisen

Les pullulations d’Ips typographus en Europe ont atteint des niveaux tels qu’il est difficile de commercialiser les bois attaqués et, dès lors, de les extraire à temps des peuplements. La tentation est donc grande de recourir aux pièges à phéromones, en remplacement ou en accompagnement des éclaircies ou coupes sanitaires recommandées.