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Sommaire

Numéro 134

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 134

Jean-Philippe Schütz

Schütz J-P.[2015]. Notre façon de conduire les éclaircies a évolué ces 50dernières années: et pourquoi? Forêt Wallonne 134: 46-56 (11p., 6fig., 25réf.).

L’éclaircie représente pour bon nombre de gestionnaires en Europe continentale, l’intervention principale en sylviculture. Les soins aux jeunes peuplements prennent une importance également, parfois au détriment de la bonne conduite du renouvellement du peuplement (effets du dosage de la lumière et la bonne structuration des futurs peuplements). L’auteur retrace l’avènement historique de l’éclaircie et le rôle pionnier de la sylviculture suisse en matière de concepts d’éclaircie. Il démontre que suite aux chutes dramatiques des rendements forestiers, les concepts de conduite des jeunes peuplements ont dû être reconsidérés. Il s’avère aujourd’hui nettement plus intéressant économiquement d’utiliser les processus naturels de différenciation sociale et laisser la nature exprimer les potentiels naturels gratuits. L’application des principes de sélection positive aux soins aux jeunes peuplements consiste à cibler les interventions en faveur d’un nombre réduit d’arbres candidats. Le rôle important de la structuration des peuplements est analysé : pour des questions d’efficience des coûts, il faut davantage prendre en compte la structuration sociale et mieux l’utiliser comme critère de sélection. L’auteur va jusqu’à constater qu’il vaut mieux laisser faire le développement naturel que le contrecarrer en voulant homogénéiser. Le régime d’éclaircies est d’une importance cruciale dans le cas d’essences sensibles aux tempêtes, comme l’épicéa. Le régime d’éclaircies fortes favorise non seulement un meilleur ancrage du système racinaire, mais favorise le mélange d’essences. L’auteur termine en indiquant que le forestier doit se donner les conditions de base propices à une gestion polyvalente et l’éclaircie y contribue grandement. [C.S.]

Fanny Gerarts, Anne Chandelier, Hugues Claessens, Marc Herman, Ludivine Lassois, Laurence Delahaye

Gerarts F., Chandelier A., Claessens H., Herman M., Lassois L., Delahaye L.[2015]. Évolution de la chalarose du frêne en Wallonie. Forêt Wallonne 134: 35-46 (12p., 8fig., 10réf.).

Depuis quelques années, la maladie du frêne, la chalarose, cause des dégâts catastrophiques dans les frênaies européennes, au point de poser la question de l’avenir du frêne. Dès 2012, l’Observatoire wallon de la santé des forêts (DEMNA/DNF) en collaboration avec le CRA-w, ont mis en place un dispositif de suivi de la chalarose du frêne en Wallonie. L’objectif de cette étude est de suivre la dynamique d’évolution de la maladie et son impact dans des frênaies contaminées. L’article fait le point sur la situation en Wallonie et propose des voies de gestion des peuplements affectés par cette maladie. [C.H.]

Grégory Timal, Stéphane Vanwijnsberghe

Timal G., Vanwijnsberghe S.[2015]. Élaboration d’une stratégie de régénération en futaie régulière tenant compte de la stabilité, de l’état sanitaire et de l’âge des peuplements: le cas de la hêtraie sonnienne bruxelloise. Forêt Wallonne 134: 3-22 (20p., 12fig., 19réf.).

Il est régulièrement fait état des dégâts causés par le vent aux forêts. Le monde forestier a ainsi été amené à étudier les facteurs de risques pour limiter les dégâts. La forêt de Soignes ne fait pas exception. Avec la hauteur qu’atteignent les hêtres à leur maturité et le régime appliqué à la fin du 18ᵉ siècle pour sa restauration, c’est une forêt particulièrement fragile. La régénération des vieux peuplements de hêtre doit ainsi respecter certains principes pour éviter que ces interventions n’engendrent des chablis plus ou moins importants. Des cartes de sensibilité et une stratégie de régénération ont ainsi pu être dressées dans le contexte du renouvellement de la forêt de Soignes. Elles tiennent compte du risque de chablis, de l’état sanitaire des arbres et de leur terme d’exploitabilité. [C.H.]

Sami Ben Mena, Didier Marchal, Étienne Gérard

Ben Mena S., Marchal D., Gérard E.[2015]. Evolution du prix des bois sur pied d’épicéa, de chêne, et de hêtre, de 1960 à 2014 en Wallonie. Forêt Wallonne 134: 23-34 (12p., 11fig., 10réf.).

La majeure partie des volumes mis en vente en Wallonie proviennent d’épicéas, de hêtres et de chênes. Le suivi des ventes de bois issu de forêts publiques permet un retour en arrière d’un peu plus de 50 ans sur les prix obtenus pour ces trois essences. L’analyse est basée sur les ventes d’automne réalisées dans les différents cantonnements. Par ailleurs, elle s’intéresse principalement aux bois de trituration et aux sciages, c’est-à-dire aux bois des catégories 40-60 cm et 90-120 cm pour les résineux et aux bois de 120-150 cm et 200-250 cm pour les feuillus. Les prix sont étudiés en euro courant et en euro constant, ce qui permet de tenir compte de l’indice des prix à la consommation (la monnaie a perdu 85 % de sa valeur de 1960 à 2014 : un euro de 2014 vaut presque sept fois moins qu’un équivalent euro de 1960). Les prix du bois d’épicéa ont connu deux événements majeurs : les tempêtes de 1990 et 2000. À ces périodes, le prix a connu une chute très importante. Bien qu’en 2000, la Belgique n’a pas été touchée, les tempêtes ont eu des répercussions sur le marché wallon. L’évolution des prix courants des sciages d’épicéa pourrait laisser penser que les prix ont été multipliés par trois et demi depuis 1960. Cependant, en euro constant, les prix ont été divisés par deux et l’augmentation des prix n’a donc pas compensé l’inflation. Le chêne a connu une forte croissance des prix en euro constant de 1973 à 1978, suivie d’une période stable jusqu’en 2004. Les prix ont ensuite continué de croître, surtout pour les gros bois, et ce jusqu’en 2009 où la croissance a été stoppée nette par la crise. À l’heure actuelle, les prix ont retrouvé leur niveau des années ’80 et ’90 et on peut espérer qu’ils se maintiendront. Enfin, les prix du hêtre ont régulièrement connu des augmentations jusqu’en 1997, en euro courant. Ensuite, les gros bois ont subi une chute vertigineuse alors que les 120-150 cm se sont maintenus. Les prix ont tout de même connu une chute ponctuelle en 1990. Le même constat est fait en 2003, à la suite des ventes de gros volumes de hêtres scolytés. En euro constant, les prix du hêtre ont été divisés par deux pour les gros bois et par 1, 6 pour les 120-150 cm. En 2010, les prix des petits et gros bois étaient même identiques ! À l’heure actuelle les gros bois ne se vendent d’ailleurs qu’une fois et demi plus cher que les petits. Alors qu’ils se vendaient quatre fois plus cher entre 1990 et 2003. L’observation de ces prix permet de distinguer nettement trois types de produits : les sciages de gros bois de chêne qui sont les seuls à avoir conservé un prix largement supérieur aux autres types de bois ; les petits sciages industriels, les sciages résineux et de gros bois de hêtre qui se sont démarqués dans les années ’90 et 2000 ; la trituration de résineux. Si on replace ces informations dans le contexte mondial, il semble qu’on assiste à un redressement de la demande de produits forestiers en 2010, suite à la chute due à la crise économique. Il faut noter également que la Chine joue un rôle considérable dans le marché du bois. Cette analyse montre que le bois est une matière première dont l’augmentation de prix ne compense pas l’inflation et est, principalement pour les gros bois, soumise à des fluctuations de prix importantes. Pour maintenir la rentabilité des forêts, il importe donc que le propriétaire diminue les coûts, en limitant les travaux et en les ciblant sur la qualité. En résineux, les élagages de pénétration ne devraient pas être menés sur tous les bois, sous peine de dépenser plus de 1 000 €/ha, mais plutôt de cibler des élagages à grande hauteur sur une centaine de tiges. Par ailleurs, des éclaircies dynamiques permettent de raccourcir le terme d’exploitabilité et d’augmenter le taux interne de rentabilité. Enfin, les surdensités de gibier pénalisent fortement la rentabilité et les loyers de chasse ne permettent pas de compenser les pertes. Qui plus est, particulièrement dans le contexte actuel, pour que la forêt reste rentable il faudra qu’elle soit résiliente. La diversification des essences, des provenances, des structures de peuplements sont dès lors des objectifs à poursuivre, au même titre que le maintien de la fertilité et de l’état des sols. [S.P.]