L’éclaircie représente pour bon nombre de gestionnaires en Europe continentale, l’intervention principale en sylviculture. Les soins aux jeunes peuplements prennent une importance également, parfois au détriment de la bonne conduite du renouvellement du peuplement (effets du dosage de la lumière et la bonne structuration des futurs peuplements). L’auteur retrace l’avènement historique de l’éclaircie et le rôle pionnier de la sylviculture suisse en matière de concepts d’éclaircie. Il démontre que suite aux chutes dramatiques des rendements forestiers, les concepts de conduite des jeunes peuplements ont dû être reconsidérés. Il s’avère aujourd’hui nettement plus intéressant économiquement d’utiliser les processus naturels de différenciation sociale et laisser la nature exprimer les potentiels naturels gratuits. L’application des principes de sélection positive aux soins aux jeunes peuplements consiste à cibler les interventions en faveur d’un nombre réduit d’arbres candidats. Le rôle important de la structuration des peuplements est analysé : pour des questions d’efficience des coûts, il faut davantage prendre en compte la structuration sociale et mieux l’utiliser comme critère de sélection. L’auteur va jusqu’à constater qu’il vaut mieux laisser faire le développement naturel que le contrecarrer en voulant homogénéiser. Le régime d’éclaircies est d’une importance cruciale dans le cas d’essences sensibles aux tempêtes, comme l’épicéa. Le régime d’éclaircies fortes favorise non seulement un meilleur ancrage du système racinaire, mais favorise le mélange d’essences. L’auteur termine en indiquant que le forestier doit se donner les conditions de base propices à une gestion polyvalente et l’éclaircie y contribue grandement. [C.S.]
Jean-Philippe Schütz
Schütz J-P.[2015]. Notre façon de conduire les éclaircies a évolué ces 50dernières années: et pourquoi? Forêt Wallonne 134: 46-56 (11p., 6fig., 25réf.).