La pression exercée par les effectifs de grand gibier sur le milieu forestier fait débat depuis longtemps. Étayer le débat à l’aide de données scientifiques objectives n’est pas aisé. Un inventaire des dégâts frais d’écorcement dans les peuplements résineux est appliqué depuis quelques années déjà mais rien ne permet d’évaluer la pression du gibier par abroutissement et qui plus est, aucune évaluation des dégâts occasionnés n’est faite dans les peuplements feuillus. Pour répondre à ce manque, les auteurs de l’article ont testé la mise en place d’un réseau d’enclos-exclos en peuplements feuillus. Le principal intérêt de ces dispositifs est le témoignage visuel clair qu’ils constituent. Les auteurs conseillent donc de les accompagner d’un dossier photo dès leur mise en place. Il est également possible de récolter des données quantitatives sur la végétation basse de l’enclos-exclos en vue de calculer des indicateurs de l’équilibre sylvo-cynégétique. Néanmoins, les analyses de ces données sont complexes et leur interprétation difficile. À cela s’ajoute le coût élevé d’installation et la difficulté de trouver des zones propices à leur implantation. Les indicateurs, une fois déterminés doivent être confrontés aux objectifs des gestionnaires qui seront différents selon le type de peuplement et le type de sylviculture appliqué. Il convient de retenir aussi que « l’intérêt » ou « la durée de vie » d’un dispositif sont limités à six ans et qu’après ce temps, il convient de le remplacer. Malgré ces contraintes, des systèmes d’enclos-exclos sont notamment utilisés au Grand-Duché de Luxembourg dans le cadre de la certification FSC car ils fournissent des renseignements permettant de répondre aux engagements sur l’équilibre sylvo-cynégétique. [D.A.]