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Un exosquelette à l’essai

La pénibilité quotidienne des ouvriers forestiers se traduit le plus souvent par une usure du corps au niveau du dos, de la ceinture scapulaire ou encore des tendons des muscles situés proche de l’articulation des épaules et des coudes. L’usure se déclare déjà lorsque l’on manipule des charges à partir de 5 kg. En France, rien que chez les travailleurs salariés, ces troubles musculo-squelettiques sont à l’origine d’une centaine de maladies professionnelles prématurées chaque année !
On comprend dès lors l’engouement que peuvent susciter les programmes de recherches visant à réduire cette pénibilité. Le développement d’exosquelettes en fait partie et est actuellement à l’étude par la société Exhauss, en partenariat avec la FNEDT, le CGF, l’ONF et le FCBA.
Le principe de l’exosquelette est de répartir le poids d’un outil (tronçonneuse, par exemple) sur tout le corps via un harnais et d’accompagner physiquement les mouvements de l’opérateur. Si le concept est déjà largement développé dans le secteur industriel, les difficultés sont multiples dans le secteur forestier, à commencer par la grande variété des tâches à accomplir. Le projet se concentre pour l’instant sur deux types de tâches : utilisation du croissant mécanique d’une part, et ébranchage et billonnage d’autre part. L’abattage des arbres en tant que tel est écarté de la recherche pour l’instant car il demande des postures trop compliquées et variées (penché, épaulé contre l’arbre…).
Quatre prototypes ont été testés en 2019. En 2020, ils le seront en conditions réelles et en longueur par des ouvriers de l’ONF. L’exosquelette s’enfilera rapidement, comme un sac à dos. Il ne nécessite pas de source d’énergie extérieure, son fonctionnement est entièrement mécanique (ressorts, vérins ou tendeurs en latex). L’outil « flotte » devant l’opérateur qui n’a plus qu’à le guider avec un effort ressenti dans les mains d’à peine quelques centaines de grammes.
La question centrale des évaluateurs sera évidemment celle de la sécurité. Comment l’exosquelette réagira-t-il en cas de rebond de la tronçonneuse par exemple. Ne sera-t-il pas une entrave si l’ouvrier doit s’écarter rapidement ? Ou fuir un nid de guêpes ?
Au niveau coûts, les exosquelettes industriels déjà existants sont proposés entre 5000 et 8000 euros, à amortir sur une dizaine d’années.
V.N. (2020). Un exosquelette pour les travaux forestiers, de la science-fiction à la réalité. Le Journal de la Mécanisation Forestière 201 : 14-15.

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