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Lumière sur : « Les forêts anciennes » !

Carte de Cassini (échelle au 1/86 500). À priori la plus ancienne (1749-1790) des sources d’informations fiables quand à la continuité de l’état boisé depuis une date de référence.
Les forêts françaises ont doublé de surface depuis le début du XIXe siècle. Ce qui implique qu’au moins pour la moitié d’entre elles, il s’agit d’anciennes terres cultivées, de pâtures et de landes. Les chercheurs se posent dès lors la question de l’influence de l’utilisation passée sur la faune et la flore des écosystèmes forestiers.
Après une définition précise de la forêt ancienne, les auteurs explorent les plantes typiques des forêts anciennes. Comme les terres les moins accessibles (forte pente, altitude élevée, éloignement des villages) et situées sur les sols les moins productifs ont eu tendance à être moins défrichées pour l’agriculture par le passé, les forêts récentes ont potentiellement une valeur économique directe plus élevée, puisque la productivité y est souvent plus forte (entre autres grâce à des meilleures conditions stationnelles). Cependant, les forêts anciennes ne peuvent pas être remplacées. Autrement dit, elles ont une « valeur de remplacement » plus élevée que les forêts récentes, car la diversité particulière qu’elles recèlent ne peut pas être reconstruite quand ces vieilles forêts disparaissent. C’est le reflet du temps long, nécessaire à la construction de certaines caractéristiques des écosystèmes.
En France, les forêts anciennes sont suffisamment fréquentes pour qu’à l’échelle de l’ensemble du territoire national, il n’y ait pas, pour l’instant, besoin d’un statut particulier de protection. Cependant, ce constat n’est plus vrai à l’échelle locale, soit en raison d’un taux de boisement faible (dans les Hauts-de-France par exemple), soit dans un contexte de fort boisement mais uniquement d’origine récente (dans le Massif central). En revanche, les régions du Nord-Est de la France sont fortement boisées et avec une forte proportion de forêts anciennes.
Les auteurs terminent en indiquant que de nombreuses questions restent à approfondir, comme exploiter toutes les sources cartographiques et les marqueurs environnementaux (pollens, charbons…), ou progresser en matière de reconnaissance de la valeur patrimoniale des forêts anciennes dans les politiques publiques de gestion et de conservation.
L’Agora : publications. Forestopic. 18/07/2018.
D’après « Bergès L. et Dupouey J.-L. (2018). Écologie historique et ancienneté de l’état boisé : concepts, avancées et perspectives de la recherche. Revue forestière française 4/5-2017. »

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