Le suivi de la biodiversité animale en forêt tropicale peut se faire via des études de terrain classiques. Toutefois, ces recherches sont coûteuses, mises en place sur des surfaces limitées et facilement biaisées en fonction des différents scientifiques qui effectuent les relevés.
Une alternative à ces prospections de terrain est l’utilisation de la bioacoustique en forêt, c’est-à-dire la détection des animaux grâce à leurs vocalises. Cette technique permet d’enregistrer simultanément les sons émis par plusieurs groupes taxonomiques et ce, pendant plusieurs années. De plus, elle permet d’étudier l’impact des sons émis par les machines utilisées pour l’exploitation forestière sur la qualité de l’habitat, et aide à détecter certaines activités humaines illégales (sons des tronçonneuses lors de coupes illégales, sons des coups de feu tirés par les braconniers). Enfin, la bioacoustique trouve un intérêt particulier dans le cadre des certifications « durables » et des engagements « zéro déforestation » de différentes industries (élevage bovin, plantations de palmiers à huile, etc.), qui s’engagent à s’installer dans des zones déjà dégradées ou déforestées.
Pour que la bioacoustique soit utilisée de manière efficace, plusieurs améliorations doivent toutefois encore voir le jour, comme la création d’une plateforme acoustique globale et la mise à disposition de collections complètes de paysages sonores régionaux pour les études scientifiques, qui permettront notamment de comprendre les variations saisonnières et interannuelles des paysages sonores forestiers.
Burivalova Z. et al. (2019). The sound of a tropical forest. Science 363. DOI : 10.1126/science.aav1902.