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Free monthly press review on forests and nature

L’épidémie de scolytes de l’épicéa amorcée en 2018 s’est renforcée en 2023-2024 dans le massif jurassien franc-comtois. Les conditions météorologiques de cet avril et début mai ont déclenché des premiers envols de typographes. La météo et les mesures de lutte préventive et curative de cette année 2025 seront déterminantes pour atténuer la prolifération de l’insecte et enrayer l’épidémie.

Plus de détails sont disponibles dans la synthèse du Département de la santé des forêts.

« LignoSat », le premier satellite en bois de l’histoire de la conquête spatiale, a été lancé le 9 décembre dernier. Il mesure 10 cm de côté et pèse 1 kg.

L’inflation du nombre de satellites déployés au-dessus de nos têtes n’est pas sans conséquence. Une fois arrivés en fin de vie utile, ces déchets spatiaux sont détruits lorsqu’ils atteignent l’atmosphère terrestre et créent une pollution par divers métaux au sein de celle-ci.

Ainsi, l’Université de Kyoto, Sumitomo Forestry et d’autres partenaires se sont lancés dans la création du premier satellite en bois. Trois essences ont été sélectionnées dans un premier temps pour leur résistance aux déformations et leur facilité de traitement : le cerisier, le magnolia et le bouleau. Des échantillons ont été amenés sur une plateforme externe de la Station spatiale internationale pendant 10 mois et ont subi une batterie de tests supplémentaires sur Terre. C’est finalement le magnolia qui a été choisi pour réaliser Lignostat.

En avril, les dispositifs « arbres-objectifs » d’Aywaille, Grimbiémont et les deux de Tihange ont été remesurés. Forêt.Nature suit 9 dispositifs expérimentaux en collaboration avec le DNF, l’UCLouvain et l’ULiège, dans le cadre du Plan quinquennal de recherches et vulgarisation forestières. Ces dispositifs ont pour but de mesurer la croissance d’arbres-objectif en hêtre et en chêne qui ont été éclaircis plus ou moins fortement. Quatre modalités de détourage sont appliquées pour évaluer les effets de l’éclaircie sur la croissance des troncs et des houppiers, la croissance en hauteur, mais aussi les impacts sur la vigueur des arbres, tant ceux ayant bénéficié du détourage que leurs concurrents. Chaque année et depuis près de 20 ans, quelque 450 arbres sont mesurés et plus de 120.000 données ont déjà été récoltées.

La Lettre d’info de l’Observatoire wallon de la santé des forêts (OWSF) a été réalisée en février 2025, décrivant l’année 2024 comme une « parfaite illustration » de l’augmentation des phénomènes extrêmes avec le changement climatique. Grâce à la participation de plusieurs partenaires institutionnels et scientifiques, l’OWSF fait le point sur les actualités pédo-climatiques et phytosanitaires de l’année écoulée et montre à quel point les changements de climat participent à la progression des dépérissements et ont radicalement modifié le contexte sanitaire forestier actuel.

En se promenant en forêt de Thuringe, on peut apercevoir des souches hautes (1,5 à 2 mètres) laissées après l’exploitation complète de parcelles.

Plusieurs intérêts sont mis en avant par les gestionnaires :

  • Elles atténuent les conditions rudes des mises à blanc en offrant de l’ombre et de l’humidité aux plantations faites sur leur côté nord
  • Elles permettent de ramener de la matière organique qui sera dégradée par une multitude d’organismes décomposeurs.

Cette méthode améliore les stocks de bois mort en forêt – dont les vertus pour l’écosystème forestier sont avérées – et donne plus de chance aux reboisements ciblés pour préparer la forêt de demain.

Le think tank Terra Nova publie en avril une note pour repenser la forêt française. Elle fait le constat que la forêt est, d’une part, tiraillée par des tensions croissantes entre différents acteurs (industrie forestière, pouvoirs publics, associations environnementales et citoyens) et, d’autre part, subit une dégradation de son état sanitaire.

Elle identifie trois croyances qui ont orienté et biaisé les politiques publiques des dernières années :

  1. La croyance que la forêt ne pousse pas seule, et qu’il faut planter massivement pour l’adapter. Or, la politique actuelle de plantations massives présente de nombreux défauts (plantations en plein, sur coupe rase), sans considérer suffisamment d’autres modes de gestion ou la régénération naturelle.
  2. Une confiance exagérée dans la durabilité du bois-énergie.
  3. La conviction que sans subventions, la transition écologique est impossible ; entretenant un système de subvention des pratiques lourdes et coûteuses, et enfermant la sylviculture dans un système rigide et peu adaptatif.

Plusieurs propositions sont ensuite formulées :

  1. Favoriser une sylviculture diversifiée et adaptative en encourageant des pratiques respectueuses des écosystèmes et en misant aussi sur la régénération naturelle, la diversification des essences et la sylviculture irrégulière.
  2. Réguler et organiser l’usage du bois-énergie.
  3. Accélérer la prise en compte de la pression cynégétique car la surpopulation de grande faune limite la régénération forestière.
  4. Encadrer les coupes rases et encourager la gestion durable.

La note conclut sur le besoin indispensable d’investir dans la formation et l’attractivité des métiers forestiers pour garantir un transfert de savoir-faire essentiel à la gestion durable des forêts et à la sylviculture plurielle.

Malgré les caractéristiques avantageuses de son bois, le sorbier des oiseleurs restera toujours une ressource marginale. En effet, le sorbier est rare et disséminé, très souvent de mauvaise qualité, tandis que sa forme complexe, sa sensibilité à la compétition, son appétence et sa fragilité face aux maladies cryptogamiques compliquent la tâche du sylviculteur et limitent la production de grumes de valeur.

Cet article propose néanmoins les bases d’une sylviculture d’arbres-objectifs, basée sur la biologie du sorbier, dans le but de produire de petites grumes pour un marché de niche. Mais au-delà de cet aspect, le sorbier est surtout une essence d’accompagnement intéressante par sa capacité d’accueil pour la biodiversité et ses rôles sylvicoles : recolonisation des ouvertures de la forêt, diversification et structuration des peuplements, amélioration de la fertilité du sol par sa fane, etc. Ainsi, tout en visant la production de bois de valeur, la sylviculture du sorbier répond à l’enjeu majeur de la sylviculture du 21ᵉ siècle : la résilience et l’adaptation des forêts face aux changements climatiques.

L’héritage de Léonard de Vinci comprend notamment une représentation mathématique des arbres, ayant inspiré les peintres paysagistes et les physiologistes des arbres depuis des décennies.

Vinci postulait ainsi que le diamètre d’une branche initiale est égal à la somme des diamètres des ramifications qui la suivent, ces diamètres étant affectés d’un exposant, appelé alpha. Ainsi, d’un niveau de ramification à l’autre dans un arbre, les diamètres combinés des branches sont préservés. Pour les arbres, Vinci semblait attribuer une valeur de 2 au paramètre alpha.

La biologie vasculaire contemporaine considère toutefois d’autres exposants et des chercheurs ont récemment étudié ce paramètre dans différentes œuvres d’art, comparant les valeurs à celles de la physiologie moderne des arbres et de la géométrie fractale. Des valeurs alpha variant de 1,5 à 2,8 ont ainsi été trouvées à travers l’analyse d’œuvres d’art de différents courants artistiques entre le 16ᵉ et le 20ᵉ siècle. Ces valeurs correspondent à la gamme des arbres naturels.

Des conformités ou des écarts par rapport à la ramification « idéale » existent aussi, créant un effet stylistique ou s’adaptant à certaines contraintes de conception ou de mise en œuvre. Ces recherches mettent en tout cas en lumière comment art et science donnent des vues complémentaires sur les mondes naturel et humain, et ouvrent la voie à un dialogue entre les arts, les mathématiques et les sciences.

L’azote est le principal facteur de croissance végétale. Mais d’où vient-il en forêt ? Bien que présent en grande quantité dans l’air, il n’existe que peu de plantes forestières capables de fixer directement cet azote atmosphérique. Il ne se trouve pas non plus dans les roches. Le cycle de l’azote organique contenu dans le sol constitue la source principale de ce composé essentiel. Les microorganismes décomposeurs jouent un rôle fondamental dans ce cycle : ils s’attaquent aux protéines contenues dans la matière organique pour donner de l’urée, elle-même transformée en ammoniac puis en ammonium. Celui-ci est finalement transformé en nitrates par un processus appelé nitrification.

À l’automne, les protéines restantes dans les feuilles mortes (et l’azote qu’elles contiennent) sont bloquées par les tanins dans un complexe brun, ce qui permet de les préserver solidement pendant la période hivernale, en plus de tout l’azote stocké dans l’humus. Ainsi, rien ne se perd ! Avec le redoux printanier, une libération progressive de l’azote des feuilles mortes a lieu via l’activité des champignons. Les racines des arbres peuvent donc se remettre à fonctionner en absorbant l’azote directement sous forme ammoniacale, avant sa nitrification complète. Ceci permet une récupération quasi intégrale de l’azote du feuillage tombé l’automne précédent.

En revanche, si une coupe rase a lieu, ce cycle est perturbé. En effet, les racines ne peuvent plus pomper l’azote sous forme ammoniacale. Sous l’action des microorganismes nitrificateurs, l’azote continue donc sa transformation en nitrates. Malheureusement, ceux-ci sont solubles et facilement lessivables par les pluies printanières, avec une perte de stock d’azote du sol forestier. L’année suivante, la ronce peut prendre le dessus en profitant des restes d’apport azoté dû à la nitrification. L’année après la coupe, en développant son système racinaire, la ronce permet donc une certaine sauvegarde de l’azote restant. Le genêt à balai, par exemple, joue aussi ce rôle avec, en plus, l’avantage de reconstituer un peu le stock azoté grâce à ses bactéries symbiotiques fixant l’azote atmosphérique.

Le suivi floristique en forêt d’Amance (Nord-Est de la France), commencé en 1971, vient de connaître sa troisième campagne de mesures (1971, 1990 et 2022).

Contrairement aux deux premières campagnes, l’évaluation de l’impact de l’exploitation forestière sur la flore a été ajoutée dans le protocole avec la détermination de sous-placettes (ornières, voies, aucune perturbation).

Plusieurs espèces ont disparu et d’autres sont apparues durant les 32 dernières années. La plupart des espèces qui sont apparues sont rudérales (végétation souvent amatrice d’azote, qui se concentre autour des habitations ou voies de circulation) ou non forestières (amatrice des milieux humides ou compactés) tandis que celles disparues sont plutôt des plantes caractéristiques des milieux forestiers. Les nouvelles plantes inventoriées sont régulièrement associées aux ornières et voies d’exploitation.

Ce troisième inventaire attire donc l’attention des forestiers sur les implications que peut avoir l’exploitation mécanisée sur la flore forestière.