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Numéro 82

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 82

Bruciamacchie M., Tomasini J.

Bruciamacchie M., Tomasini J. [2006]. Le réseau AFI, un observatoire permanent de la futaie irrégulière. Forêt Wallonne 82 : 49-55.

L’AFI (Association Futaie Irrégulière) et l’asbl Forêt Wallonne ont mis en place à Wellin la première placette AFI en Région wallonne. Elle rejoint ainsi un dispositif d’une soixantaine de placettes situé en France et dédié à l’observation de la gestion en futaie irrégulière. L’observation et la comparaison des données issues de ces placettes permettent aux membres de l’AFI de dégager progressivement des éléments significatifs de cette sylviculture. L’article en relève quelques-uns. En ce qui concerne la surface terrière, on observe qu’elle est comprise entre 14 et 22 m²/ha pour tous les dispositifs, quelle que soit la région ou l’essence. Si l’on ne tient compte que des tiges d’un diamètre supérieur à 17, 5 cm, la fourchette diminue à 12 à 20 m²/ha. La régénération du hêtre semble incertaine au-delà d’une surface terrière de 20 m²/ha alors qu’elle ne pose pas de problème si elle est comprise entre 14 et 17 m²/ha. Pour le chêne, il semble qu’il faille compter sur des valeurs un peu inférieures. En termes économiques, près des deux tiers des dispositifs présentent des dépenses n’excédant pas 30 euros/ha/an (frais de gestion et d’entretien des infrastructures mis à part car indépendants du mode de gestion). Les recettes sont comprises entre 30 et 600 euros/ha/an, la plus grande partie des dispositifs se situant au-delà des 120 euros/ha/an. Ces derniers chiffres sont cependant à comparer avec prudence car, d’une part, ils dépendent encore de ventes massives de chablis et, d’autre part, les dispositifs héritent d’une gestion parfois bien antérieure, souvent en taillis-sous-futaie. Quoi qu’il en soit, la plupart ont des niveaux de réinvestissement voisins ou inférieurs à 25 %, autrement dit les recettes sont égales à quatre fois les dépenses.

Parkinson D., Pontégnie M.

Parkinson D., Pontégnie M. [2006]. Deux nouveaux projets LIFE-Nature. Forêt Wallonne 82 : 45-48.

Deux nouveaux projets LIFE ont vu le jour début 2006 en Région wallonne : « Restauration des habitats naturels au Plateau des Tailles » et « Actions pour les vallées et tourbières de Croix Scaille ». Ils sont portés par l’asbl Natagora. Les objectifs principaux de ces deux projets, qui concernent plusieurs sites Natura 2000, consistent à déboiser les parcelles enrésinées sur des sols marginaux et d’y recréer les habitats typiques des hauts plateaux, comme les landes humides ou les tourbières. Pour les fonds de vallée, il s’agit de les dégager sur plusieurs tronçons afin d’y restaurer les habitats associés aux pâtures extensives et prairies de fauche. Enfin, sur le Plateau des Tailles, la régénération naturelle du hêtre sera favorisée. Les bénéfices, outre ceux liés au gain de biodiversité, se compteront notamment par le développement du tourisme local, la meilleure productivité piscicole des cours d’eau ou encore l’accroissement de la capacité d’accueil pour le gibier.

Dewasmes G.

Dewasmes G. [2006]. Fourches et branches problématiques, quelques considérations d’un arboriste grimpeur. Forêt Wallonne 82 : 3-17.

Certaines branches, dont les fourches, constituent une préoccupation majeure dans le cadre de la production de bois de qualité. L’article apporte quelques considérations et observations sur l’origine et la manière de les appréhender. L’auteur commence par parcourir les différents stades du développement d’un arbre afin de pouvoir discerner à quelle étape de sa vie le sujet se situe, ainsi que le rôle et la pérennité de la branche concernée. Ensuite, l’identification des différents types et formes de fourches, leurs origines et leurs modes d’insertions sont abordés. L’importance de la présence ou non d’une ride d’écorce et de ce quelle implique au point de vue de l’insertion sont également évoquées.

Vinkler I.

Vinkler I. [2006]. Gestion du couvert et régénération de la hêtraie : les intérêts d’un abri léger. Forêt Wallonne 82 : 28-44.

L’article porte sur l’incidence du couvert sur le développement du hêtre en phase juvénile, depuis les premières années après l’installation jusqu’à 8 à 10 mètres de haut. L’enjeu est d’importance car il s’agit de proposer des itinéraires sylvicoles garantissant au moindre coût l’acquisition et la croissance d’une régénération de qualité. L’auteur se base sur des relevés effectués dans de petites placettes de hêtre. L’intérêt d’un abri léger apparaît certain dans une série de cas et pour de multiples critères : des plantations expérimentales sous abri montrent une croissance en hauteur égale ou supérieure à celle observée à découvert, une croissance en diamètre en général équivalente et un taux de mortalité nettement réduit ; la ramure est plus fine et plus horizontale à l’ombre, et le risque de fourchaison, plus faible ; le taux d’éclairement doit varier de 25 à 50 % du plein découvert (20-25 % dans les premiers temps, 40-50 % pour des tiges de 8 à 10 mètres de haut). Pour maîtriser ce taux d’éclairement, l’auteur propose d’utiliser le rapport du diamètre de la trouée sur la hauteur dominante du peuplement. Il doit varier dans l’intervalle de 0, 75 à 1, 5. L’auteur souligne encore l’attention à porter à la forte compétitivité du hêtre dans le contexte d’un maintien de mélange. Cette compétitivité pourrait être encore accrue en situation d’abri et constituerait alors un frein à la diversité.

Thérer Y.

Thérer Y. [2006]. Situation du débardage au cheval en Région wallonne, enquête auprès des débardeurs. Forêt Wallonne 82 : 18-27.

Le cheval de débardage se raréfie nettement dans les forêts de nos pays voisins. Chez nous, il y a lieu de constater un déclin progressif de cette activité mais la situation est loin d’être similaire et la présence du cheval dans nos forêts est encore bien marquée. Pour faire le point sur la situation actuelle, une enquête a été menée auprès des acteurs de la filière. En Région wallonne, 220 chevaux travaillent régulièrement en forêt. Avec eux, 91 personnes ont été identifiées comme étant clairement actives dans le domaine du débardage au cheval. Ces hommes, dont l’âge moyen est de 40 à 50 ans, passionnés par leur métier, s’interrogent sur l’avenir de leur profession. Seulement 10 % d’entre eux déclarent avoir des problèmes de trésorerie, mais la moitié considère quand même que la survie de leur entreprise est en danger. Les principaux risques cités étant la diminution du marché et la rude concurrence. Aucun débardeur parmi les enquêtés n’envisage cependant d’arrêter ses activités de débardage à court terme. Les débardeurs, dont les chantiers sont parfois éloignés de près de 50 kilomètres de leur domicile, œuvrent exclusivement ou principalement en résineux (essentiellement dans les trois premières éclaircies mais sans prépondérance pour l’une d’elles). Cependant, 15 % d’entre eux opèrent aussi en feuillus de manière régulière. Presque tous réalisent des travaux en conditions difficiles, mais dans des proportions très variables d’un débardeur à l’autre, certains allant même jusqu’à refuser tout travail en pente forte ou sur terrain fangeux. Le caractère polyvalent du cheval pour travailler en terrain difficile est reconnu mais, grâce à ces nombreuses qualités, il a également sa place dans les terrains dits « faciles ». Bon nombre d’exploitants pensent d’ailleurs que les raisons qui favorisent l’emploi des chevaux sont d’ordre économique ; que le cheval est tout à fait rentable jusqu’à la troisième éclaircie résineuse. Le danger pour l’avenir du cheval en forêt, se situe dans la diminution de l’exploitation en long. En effet, si le cheval reste économiquement rentable dans l’exploitation en long des premières éclaircies, il devient inutile dans l’exploitation en billons. Cette dernière est sans doute pourtant amenée à se développer de plus en plus dans les années à venir car le couple abatteuse/porteur, utilisé pour exploiter les coupes résineuses, est une méthode de travail qui prend de plus en plus d’ampleur et qui semble irréversible, pour des raisons principalement économiques. Pourtant, malgré le déclin amorcé au sein de la profession, plusieurs éléments permettent d’affirmer que le débardage au cheval possède encore un avenir en Région wallonne. D’autant que, dans une optique de gestion durable, la mécanisation semble avoir atteint ses propres limites et que le rendement à tout prix doit dès lors être reconsidéré. L’heure est sans doute venue pour un équilibre entre la mécanisation et les techniques plus respectueuses de l’environnement, plus humaines également. Le défi est difficile mais réalisable, le secret de la réussite résidant inévitablement dans une prise de conscience générale de la part de tous les acteurs de la filière.