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Numéro 140

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 140

Héloïse Dubois, Nicolas Latte, Hugues Lecomte, Hugues Claessens

L’essentiel de la ressource en bouleau (verruqueux et pubescent) se situe en Russie et en Scandinavie (15 milliards de m3) et cette ressource augmente graduellement depuis plusieurs années. Il y est fortement valorisé en sciage, déroulage et trituration. En Europe de l’Ouest, cette croissance s’observe aussi, même si seulement 1 % de la ressource s’y concentre (dû notamment à la plus grande diversité d’essences commerciales présentes). En Wallonie, les évolutions du contexte socio-économique et environnemental jouent en faveur d’une augmentation de la présence du bouleau (parcelles non reboisées, entretien insuffisant, mélanges spontanés…). Le bouleau représente souvent une belle opportunité pour les mélanges, une excellente essence d’accompagnement et une diversification de la production. Mais sans une sylviculture adaptée, les grumes sont généralement de faible dimension et présentent de nombreux défauts. C’est le cas de l’essentiel de la ressource actuelle en Wallonie. Aujourd’hui, les besoins sont de mieux le connaître, notamment les opportunités de valorisation, et d’aboutir à des recommandations sylvicoles. Il ne s’agit donc pas de vouloir faire du bouleau à tout prix mais plutôt de tirer profit d’une étape transitoire de la succession forestière.

Clémence Massart, Coralie Mounet, Thomas Pouchet, Estelle Lauer

À travers l’exemple d’un conflit entre chasseurs et naturalistes autour d’une réserve et de dégâts de sangliers, il est possible de voir comment les uns et les autres produisent leur propre connaissance de la nature. Si les connaissances de l’association naturaliste et celles des chasseurs ne portent pas sur les mêmes objets, ne sont pas développées dans les mêmes objectifs et ne s’élaborent pas de la même manière, ils partagent néanmoins un certain nombre de points communs. À la différence des chasseurs, les naturalistes ont appris à traduire leur connaissance dans un format scientifique qui valorise la neutralité, la standardisation et la quantification. Les chasseurs, eux, ne sont pas engagés dans une logique de professionnalisation et produisent du savoir dans un but pragmatique : chasser (plaisir) et gérer (devoir). L’argument de la régulation est toutefois surévalué au détriment de celui du plaisir, pourtant central dans leur pratique, vu le contexte rationalisant et écologisant. Un phénomène naturel est finalement vu de manière multiple en fonction des acteurs en jeu.

Gerhard Reuter, Jean-Paul Jacob, Anne Philippe, Thierri Walot

Le Tarier des prés exige un habitat composé de hautes herbes dans lesquelles il installe son nid. Malheureusement, les pratiques agricoles actuelles sont incompatibles avec l’installation des nids et, de plus, réduisent la diversité florale et donc la ressource en insectes dont dépendent les tariers. Partant de l’observation que les tariers et leurs descendants se reproduisent toujours au même endroit, colonisant les habitats proches lorsque c’est possible, une action visant à augmenter les surfaces accueillantes a été engagée par la Wallonie à partir de la population importante de la vallée de la Roer. Un tandem composé d’un ornithologue et d’un conseiller MAE ont invité plusieurs agriculteurs à passer des contrats agro-environnementaux d’exploitation peu intensive de leur prairie. Les 24 ha de prairie sous contrat ont permis, l’année même de l’engagement, une augmentation de 30 % des couples qui ont mené à bien leur nichée. Les engagements des agriculteurs consistent principalement à reporter la fauche au 15 juillet au plus tôt et à maintenir 10 % de la parcelle non fauchée. D’autres oiseaux des prairies bénéficient aussi de ces nouveaux milieux de vie.

René Dahmen

La situation du Tarier des prés s’est fortement dégradée en Belgique au cours des 40 dernières années et on peut même parler d’une évolution dramatique. Il ne subsiste plus qu’une population importante de tariers (plus de 130 couples) dans l’Est du pays, sur la plaine du camp militaire d’Elsenborn et dans la RND de la Schwalm. Au cours des 10 dernières années, il a été possible d’augmenter cette population de 30 % grâce à des mesures spécifiques prises au niveau de l’habitat. Les mesures les plus importantes sont l’ouverture du paysage par débroussaillage et la gestion des nardaies à fenouil et landes par des feux contrôlés. Ces travaux ont partiellement été financés par un projet LIFE (2006-2010).

Étienne Branquart, Céline Prévot, Isabelle Caignet, Jean-Philippe Bizoux

Une liste de 37 espèces exotiques envahissantes (ou EEE) considérées comme « préoccupantes pour l’Union » a été publiée le 14 juillet dernier au Journal officiel de l’Union européenne. Elle se réfère au Règlement (UE) n°1143/2014 qui vise à prévenir et atténuer les effets néfastes de ces espèces sur l’environnement. Parmi ces espèces, 21 sont déjà bien implantées en Belgique et 11 pourraient s’y établir prochainement. Les espèces en question ne peuvent notamment plus être vendues, détenues ou introduites dans la nature ; en outre, leurs populations doivent faire l’objet d’une surveillance rapprochée et de mesures de lutte coordonnées à travers toute l’Europe. La liste n’est pas exhaustive et est appelée à être complétée régulièrement avec de nouvelles espèces. Cet article présente les critères d’inclusion d’EEE dans la liste européenne, les premières EEE qui ont été retenues pour celle-ci ainsi que les obligations y afférentes pour les états membres. Il fait aussi état de quelques initiatives qui ont déjà prises en Belgique à l’encontre des EEE ainsi que de la nécessité de mobiliser suffisamment de ressources humaines et financières pour pouvoir mettre en œuvre les nouvelles obligations européennes.

François Naveau, Luc Bailly, Marc Clignez

Article du colloque « La gestion de la biodiversité… 25 ans après », 13/11/14

Laurence Delahaye, Hugues Claessens, Julie Losseau, Sophie Cordier, Marc Herman, Jonathan Lisein, Anne Chandelier, Caroline Vincke

Une crise sanitaire touche les peuplements de chêne, essentiellement ardennais. Des phénomènes de dépérissement sont observés de plus en plus souvent depuis 2010 pour atteindre aujourd’hui des proportions inquiétantes. En Ardenne, en 2014, près de 40 % des chênes pédonculés étaient affectés par le dépérissement. Les dépérissements sont provoqués par un ensemble de stress biotiques ou abiotiques, simultanés ou séquentiels. La sylviculture joue probablement également un rôle (inadéquation avec la station, surface terrière trop élevée…). Mais même s’il y a crise, il n’y a pas urgence. Aucune contamination vers des arbres sains n’est observée. Aucune dégradation significative du bois n’est observée au cours du déprissement ni même jusqu’à 3 ou 4 ans après la mort de l’arbre. L’exploitation rapide et désordonnée des arbres morts n’est pas indispensable, d’autant qu’elle pourrait provoquer plus de dégâts que le dépérissement lui-même. Les interventions se feront en fonction des enjeux et des objectifs du plan d’aménagement, et selon le taux d’arbres touchés. Le dépérissement des chênes touche largement des arbres qui n’étaient pas en station. Toute information est à relayer auprès de l’OWSF ou de ses partenaires scientifiques afin d’avancer vers la compréhension du phénomène et la meilleure manière de le gérer.