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Sommaire

Numéro 109

Forêt.Nature, la revue technique consacrée à la gestion résiliente des espaces forestiers et naturels

4 numéros par an, ± 80 pages au format A4, couleur.

Des contenus adaptés aux préoccupations larges des gestionnaires forestiers et des espaces naturels

Sommaire

Numéro 109

Erwin Dreyer, Pierre Montpied, Daniel Epron, Catherine Collet

Dreyer E., Montpied P., Epron D., Collet C. [2010]. Ombre et forêts : pourquoi certaines essences sont-elles plus tolérantes à l’ombre que d’autres lors des phases de régénération ? Forêt Wallonne 109 : 43-56 (14 p., 5 fig., 15 réf.).

On sait que les exigences en lumière diffèrent sensiblement d’une essence à l’autre. C’est un critère essentiel pour l’installation de la régénération naturelle et la composition des futurs peuplements. Il est important de connaître les mécanismes biologiques qui expliquent ces différences de tolérance entre espèces pour mieux cibler les interventions sylvicoles à mettre en place. Des études ont été menées afin de bien comprendre ce qui expliquait les différences de tolérance à l’ombrage entre essences. En forêt, les conditions de croissance ne sont pas homogènes. Entre une clairière et un couvert dense, les différences sont nombreuses et ne sont pas uniquement liées à l’apport de lumière. Les disponibilités en eau et en minéraux du sol y sont totalement différentes, l’idéal est donc de travailler avec des ombrières artificielles et de cultiver des individus dans des substrats identiques avec des régimes d’irrigation adaptés. Grâce à cette méthode de travail, appliquée à différentes essences, les études ont amené différents résultats. Selon les auteurs, les principaux enseignements tirés sont les suivants : la tolérance à l’ombrage des jeunes arbres est liée à leur capacité de survie sous ombre et non à leur capacité de croissance ; il existe une dimension maximale que les semis peuvent atteindre dans un environnement lumineux donné. De cette façon ils évitent d’augmenter trop leurs dépenses en carbone ; la tolérance à l’ombre est déterminée par la capacité à maintenir un bilan carbone positif ; la stratégie des essences tolérantes leur assure une survie sous le couvert, mais elle n’est efficace que si les individus sont capables de reprendre une croissance soutenue lorsqu’ils sont remis à la lumière.

Sébastien Jandrain

Jandrain S. [2010]. L’exploitation forestière en Wallonie, un métier bientôt agréé. Forêt Wallonne 109 : 34-42 (9 p., 1 réf.).

L’exploitation forestière regroupe l’ensemble des opérations de récolte de la ressource ligneuse des forêts, à partir de l’achat de bois sur pied jusqu’au transport et commerce vers les entreprises de la première transformation du bois, en passant par l’abattage, le débardage et la mise en bord de route des bois. L’évolution de l’exploitation forestière a été fortement marquée par le développement considérable de la mécanisation et a transformé aujourd’hui cette activité en véritable discipline technique, nécessitant un matériel sophistiqué et un personnel qualifié. L’objectif de cet article est de montrer que l’exploitation forestière devrait être aujourd’hui un métier reconnu en constante évolution technique et pour lequel il existe des formations professionnelles. La qualité du travail en forêt fait l’objet de reconnaissances distinctes dans plusieurs pays limitrophes et un état des lieux de ces différentes reconnaissances nationales est effectué dans cet article. Depuis plusieurs dizaines d’années, des moyens ont été mis en place chez nos voisins pour d’une part, assurer aux propriétaires et gestionnaires forestiers une récolte de qualité et d’autre part, donner aux exploitants forestier un cadre juridique à leurs activités. En Belgique, la Flandre a mis en place en 2005 une reconnaissance afin de réglementer le travail en forêt. En Wallonie, l’agrément de la profession n’existe pas encore mais le nouveau Code forestier ouvre la voie à la mise en place d’un agrément wallon et un projet d’arrêté du Gouvernement wallon portant notamment sur l’agrément des exploitants forestiers a été proposé au Ministre en charge des forêts. Nous pouvons espérer que cet agrément permettra aux exploitants forestiers wallons d’être reconnus au niveau européen grâce au système de reconnaissance international de la qualification du travail en forêt qui se met en place.

Céline Collin-Bellier, Michel Isambert, Marc Philippe

Collin-Bellier C., Isambert M., Philippe M. [2010]. Plantes, calcaire et calcium du sol. Forêt Wallonne 109 : 3-9 (7 p., 1 fig.).

L’article emmène le lecteur à la découverte des relations entre l’ion calcium, la roche calcaire et les racines des végétaux. Après un bref et clair rappel sur la composition et la décomposition des sols calcaires, les notions de plantes calcifuges, calcicoles physiques et calcicoles chimiques sont expliquées et illustrées de nombreux exemples.En résumé : les calcarifuges fuient le calcaire mais supportent le calcium (châtaignier, genêt à balais, fougère-aigle) ; les calcifuges ne supportent pas le calcium (callune, canche flexueuses) ; les calcicoles thermiques poussent en climat méditerranéen sur tous types de sol et sur les sols calcaires bien exposés du nord de la France (chêne pubescent, buis) ; les calcicoles xérophiles poussent en climat méditerranéen sur tous types de sol et sur les sols calcaires drainants au nord de la France (laîche de Haller, fétuque glauque) ; les calcicoles gourmandes poussent sur des sols riches en sels minéraux parmi lesquels peut se trouver le calcium (érable champêtre, cornouiller sanguin, mercuriale pérenne) ; les calcaricoles poussent sur les sols riches en carbonates (plantain oreille-d’âne, germandrée petit-chêne).

Sara Cristofoli, Grégory Mahy

Cristofoli S., Mahy G. [2010]. Comment les espèces réagissent-elles face à la fragmentation et face à la restauration des milieux tourbeux en Haute Ardenne ? Forêt Wallonne 109 : 25-33 (9 p., 1 fig., 8 réf.).

Des chercheurs belges se sont intéressés à un moyen d’évaluer le succès des restaurations en milieu tourbeux dans le but de pouvoir notamment juger du succès des projets LIFE-Nature à plus ou moins long terme. Pour cela, ils se sont intéressés à la richesse spécifique de divers taxons indicateurs dans des milieux restaurés depuis 5 à 25 ans, 25 à 50 ans et plus de 50 ans. Ils ont comparé cette richesse spécifique à celle de milieux de référence approchant de l’état souhaitable. Les taxons choisis l’ont été de manière à refléter les vitesses de réponse différentes face au changement de l’environnement. Il s’agit des plantes vasculaires, des papillons et des araignées. Les résultats de l’étude montrent que dans des situations comparables, les plantes vasculaires ont présenté une richesse spécifique équivalente à celle des milieux de référence quel que soit le niveau d’ancienneté de la restauration. Les papillons spécialistes semblent ne pas pouvoir coloniser les milieux tourbeux à un niveau de richesse spécifique équivalent à celui des milieux de référence et ce même longtemps après la restauration. Les espèces d’araignées les moins mobiles mettent un certain temps avant de coloniser les milieux restaurés alors que les autres le font plus rapidement. Au bout de quinze ans la situation est comparable avec celle des milieux de référence. Les auteurs attirent l’attention du lecteur sur la difficulté de colonisation par certaines espèces spécialistes, soulignant le fait que l’introduction d’écotypes locaux peut être un moyen de pallier cette difficulté.

Matthieu Alderweireld, Gauthier Ligot, Nicolas Latte, Hugues Claessens

Alderweireld M., Ligot G., Latte N., Claessens H. [2010]. Le chêne en forêt ardennaise, un atout à préserver. Forêt Wallonne 109 : 10-24 (15 p., 9 fig., 62 réf.).

Dans la forêt ardennaise, les chênes sont en nette diminution. Plusieurs facteurs sont responsables de cette diminution, voici quelques exemples : régénération plus difficile que le hêtre, abroutissement par le gibier, mauvaise réputation de la qualité du chêne ardennais dû aux anciens traitements, conditions de marché du bois défavorable aux essences à grandes révolution. Pourtant, ces dernières années, on prend conscience de leur importance. Les apports du chêne dans la hêtraie ardennaise sont nombreux, notamment dans le contexte du changement climatique : le chêne favorise le développement d’un cortège d’organismes diversifiés, favorise la décomposition de la litière et la fertilité des sols, permet l’exploitation des stations impropres au hêtre, favorise la stabilité des peuplements et permet la production de bois de qualité. Favoriser la régénération du chêne requiert une sylviculture interventionniste, les éléments principaux sont l’apport de lumière et la protection contre le gibier. Même s’il est possible de donner des pistes pour favoriser le chêne, de nombreuses questions se posent encore. Dans le contexte de l’Accord-cadre de recherche et vulgarisation forestières, l’ULg (GxABT) et l’UCL ont mis en place des dispositifs qui devraient bientôt permettre de mettre au point des scénarios sylvicoles.