Des chercheurs belges se sont intéressés à un moyen d’évaluer le succès des restaurations en milieu tourbeux dans le but de pouvoir notamment juger du succès des projets LIFE-Nature à plus ou moins long terme. Pour cela, ils se sont intéressés à la richesse spécifique de divers taxons indicateurs dans des milieux restaurés depuis 5 à 25 ans, 25 à 50 ans et plus de 50 ans. Ils ont comparé cette richesse spécifique à celle de milieux de référence approchant de l’état souhaitable. Les taxons choisis l’ont été de manière à refléter les vitesses de réponse différentes face au changement de l’environnement. Il s’agit des plantes vasculaires, des papillons et des araignées. Les résultats de l’étude montrent que dans des situations comparables, les plantes vasculaires ont présenté une richesse spécifique équivalente à celle des milieux de référence quel que soit le niveau d’ancienneté de la restauration. Les papillons spécialistes semblent ne pas pouvoir coloniser les milieux tourbeux à un niveau de richesse spécifique équivalent à celui des milieux de référence et ce même longtemps après la restauration. Les espèces d’araignées les moins mobiles mettent un certain temps avant de coloniser les milieux restaurés alors que les autres le font plus rapidement. Au bout de quinze ans la situation est comparable avec celle des milieux de référence. Les auteurs attirent l’attention du lecteur sur la difficulté de colonisation par certaines espèces spécialistes, soulignant le fait que l’introduction d’écotypes locaux peut être un moyen de pallier cette difficulté.