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Forêt.Nature n°106

Résistance et résilience des peuplements mélangés vis-à-vis des stress [a]biotiques

Jean-Claude Grégoire

Des ravageurs animaux, des pathogènes, des mauvaises herbes, le feu, la sécheresse, la neige ou encore le vent menacent les forêts et causent d’importants dégâts. Dans quelle mesure la diversité forestière agit-elle sur les facteurs de stress ? Une plus grande diversité induit-elle d’office plus de stabilité ? En ce qui concerne les insectes, il apparaît que la diversité réduit l’impact des espèces monophages, tandis que les polyphages ont une réponse moins tranchée. Pour les maladies, le mélange d’essences semble rendre les forêts moins sensibles aux champignons pathogènes. Enfin, les dégâts de vent dans les peuplements mélangés dérivent essentiellement de la stabilité intrinsèque (telle qu’observée dans des peuplements purs) des essences concernées, et de leurs proportions relatives. Globalement, on n’observe cependant pas de lien clair entre mélange d’essences et résistance à des vents violents. Plus particulièrement, la résistance ou la résilience des peuplements mélangés vis-à-vis des insectes herbivores sont soumis à trois mécanismes : les peuplements mélangés permettent une moindre accessibilité des arbres-hôtes. Ils présentent des barrières quantitatives (les hôtes sont dilués parmi les espèces non-hôtes et il y a de moindres quantités absolues d’hôtes dans les peuplements mélangés), des barrières physiques (les hôtes sont physiquement cachés parmi les non-hôtes) et des barrières chimiques (masquage des hôtes par des médiateurs chimiques produits par d’autres espèces) ; les peuplements mélangés offrent des conditions plus favorables aux ennemis naturels : ils offrent des hôtes ou des proies alternatives, des abris et des sources de nourriture pour les parasitoides adultes (bien que des peuplements purs puissent également procurer ce type de ressources) ; par contre, les peuplements mélangés favorisent les ravageurs polyphages en leur offrant la possibilité de changer d’hôte. Ils offrent aussi tous les autres requis pour les espèces qui doivent changer d’hôtes au cours de leur cycle annuel.

Grégoire J.-C. [2010]. Résistance et résilience des peuplements mélangés vis-à-vis des stress [a]biotiques. Forêt Wallonne 106 : 43-48.